Arrest Me - T2

14. Hormones

NOAH

Je prends une gorgée de mon café en traversant les couloirs du cabinet pour m'assurer que tout le monde fait son travail comme il faut. Je jette un œil dans chacun des bureaux en regardant les employés penchés sur leurs ordinateurs, leurs dossiers en version papier ou leurs imprimantes. Je distribue des sourires et des bonjours et me promène dans tous les couloirs des deux étages du bâtiment pour m'assurer que tout se passe comme il se doit et que les clients qui sollicitent notre aide sont satisfaits.

Il n'est plus question de ma réputation seule, mais celle de toute une entreprise qui repose sur mes épaules et celles de Lauren.

Il faut donc que je m'assure que tout va bien après avoir un peu négligé l'entreprise pendant plusieurs mois à cause de l'affaire de Zoé. Je n'ai pas d'autre choix que d'être certain que le cabinet se porte bien, parce qu'il n'y a pas que moi qui en dépend.

Il y a bientôt un bébé qui va naître et qui va dépendre du travail de ses deux parents.

Il faut que le cabinet produise de bons chiffres d'affaires cette année. Il faut aussi qu'on se concentre sur la publicité et la promotion du bureau parmi tous nos compétiteurs aussi établis dans le centre-ville. Ce sont toutes des choses dont je me serais rapidement occupé avant si je n'avais pas été aussi pris par toutes les décisions stupides de ma sœur.
Nous commençons à y travailler fort ces derniers temps, et je tente de m'investir dans l'entreprise autant que je le peux sans pour autant négliger ma petite-amie enceinte.

Ça me donne des ailes depuis déjà quelques semaines même si je ne peux rien dire à personne. Même s'il est peu probable que Margaux ne puisse pas mener sa grossesse à terme, je comprends ses craintes et les partage aussi un peu. Sa difficulté à avoir des enfants par le passé n'a aucun impact sur son bébé actuel selon le médecin, mais nous préférons garder nos précautions.

— Coucou, beau gosse.

Deux petits bras s'enroulent autour de ma taille et des seins ronds que je reconnaîtrais entre mille se plaquent contre mon dos.

— Margaux, la grondé-je doucement en forçant un sourire à Mia, l'une des employées, qui nous observe avec amusement.

Je me retourne entre ses bras en prenant la dernière grande gorgée de mon café.

Je me trouve devant une petite femme absolument comestible, de grands yeux légèrement maquillés, un petit nez adorable et des lèvres pulpeuses rouges, aujourd'hui. En réprimant un sourire, j'effleure sa pommette du pouce.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Puis, je baisse la voix :

— On a dit qu'il ne fallait pas trop bouger, mon chou.

— Je te cherchais dans ton bureau, mais je ne t'ai pas trouvé, se plaint-elle en se collant tout contre moi.

J'embrasse son front et l'entraîne avec moi dans un bureau vide pour que nous soyons plus à l'aise. Je barre la porte en lui collant le dos contre le battant pour sentir son petit corps joliment moulé par ce jean et ce débardeur qu'elle ne porte habituellement jamais.

Elle me prépare quelque chose.
C'est incontestable.

— Alors qu'est-ce que tu fais ici, petite insolente ?