68. Pardon

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ZOÉ

— On s'en va à Paris.

— On s'en va à Paris.

— On va danser sur la scène de l'Opéra.

— On va danser sur la scène de l'Opéra, répète docilement Alex dans un chuchotement.

J'agrippe sa main sur l'accoudoir qui sépare nos sièges et la serre de toutes mes forces, les yeux rivés devant moi.

— On va danser sur la scène de l'Opéra, putain.

— Zoé, respire, l'avion n'a même pas encore décollé.

OK, je respire.

Ça fait très exactement une semaine, seize heures et quarante-trois minutes que je n'ai pas dormi normalement, beaucoup trop excitée, beaucoup trop stressée, beaucoup trop heureuse. Sachant que ma mère a failli s'évanouir et que mon père a éclaté de rire lorsque je leur ai annoncé, je n'ai eu aucun problème à leur faire accepter mon départ. Il était prévu depuis des années déjà.

Nous nous sommes rassemblés chez Jade pour ma dernière soirée à Montgomery avec ma famille. J'ai embrassé et serré dans mes bras les jumeaux et Olivia une dernière fois. J'ai pris soin de parler avec tout le monde, de dire au revoir à tout le monde. Margaux m'a fait une liste des meilleurs endroits à visiter sur Paris et m'a donné une copie des clés de son appartement là-bas au cas où la vie de résidence étudiante et de dortoir ne me plairait pas. De toute manière, j'ai déjà le sentiment qu'Alex et moi aimerons beaucoup plus l'intimité d'un appartement plutôt que de rester dans un dortoir où les filles et les gars sont séparés.

Elle m'a aussi donné une liste de phrases en français utiles une fois arrivés en France, vérifiées par Google Traduction pour m'assurer qu'elle ne me donne pas de conneries à répéter. Je veux dire... j'ai confiance en Margaux, mais putain, parfois...

— On doit aller à la Tour Eiffel, Zoé, chuchote Alexander qui a sorti son téléphone pour le fermer.

L'habitacle de l'avion commence peu à peu à se remplir des autres passagers qui passent la sécurité à l'entrée de l'avion.

— On va aller à la Tour Eiffel. Et on va manger les meilleures baguettes de nos vies.

— Putain, oui.

Je tire moi aussi mon téléphone de ma poche dans l'intention de le fermer.

Lorsque j'y vois pourtant un message provenant d'un expéditeur auquel je ne m'attendais absolument pas.

Félicitations pour Paris, Zoé. Noah vient de vendre la mèche alors... il fallait que je t'écrive. Je suis content pour toi. Tu es partie ou pas encore ?

Mon cœur cesse littéralement de battre.

Ou peut-être est-ce moi qui arrête de respirer.

Après plus d'un an de silence, Donovan m'envoie un message. Pourquoi est-ce qu'il demande si je suis partie ? Pour... pour me voir ?

Je le fixe comme une débile pendant de longues secondes où je ne sais pas quoi faire. L'avion se fait un peu bruyant à mesure que les gens entrent, certains avec leurs enfants, d'autres avec des membres de leurs familles avec qui ils parlent sans arrêt.

Arrest Me - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant