Falling

Chapitre 18

Au retour, Chloé est plus proche de moi que je ne l'aurais souhaité. Je ne sais ni quoi dire, ni comment me comporter. Si je lui exprime mon mécontentement, je devrais lui avouer que j'ai volontairement épié sa conversation avec Ashton. Je ne veux pas non plus qu'elle subisse le même sort que Lily. Mes pensées sont brusquement interrompues par un coup reçu dans l'épaule. Je trébuche mais ne tombe pas. Je rêve où bien Chloé veut que je pousse dans les feuilles mortes? Je cligne des yeux, c'est bien elle l'auteur de cette attaque. Un sourire malicieux s'affiche sur son visage.

- T'as toujours pas l'air dans ton assiette gringalet.

J'aurais pu rentrer dans le vif du sujet mais les mots ne peuvent pas sortir quand je vois cette bouille enfantine et angélique. Elle ne semble pas contrarié contre moi, bien au contraire. Je n'avais pas l'intention de la blesser quand j'ai ri sur le tournage, j'ai simplement réagis a ma manière. Il n'y avait pourtant aucun doute, elle semblait l'avoir mal pris: elle s'était renfermée sur elle-même en quelques secondes (même si on aurait pu croire que c'était une preuve d'égoïsme). Je craignais qu'elle soit fâchée. Je n'arrive pas comprendre son raisonnement, elle pouvait me reprocher de l'avoir mal regardé, mais cette fois-ci elle fait comme ci ça ne l'atteignait pas (ce n'était clairement pas le cas il y a quelques heures). Je dois bien l'avouer, elle m'intrigue.

Je choisis de ne pas lui montrer ma contrariété, je n'ai pas à lui dicter sa conduite. Et puis, elle ne s'est pas fâchée contre moi, ce serait vraiment égoïste de ma part de gâcher son allégresse du moment. Une hypothèse qui m'est insupportable mais que je ne peux pas écarter me vient en tête : et si son enjouement soudain était provoqué par l'invitation d'Ashton.

- Tout va bien, répondis-je.

- Alors, si ça va...

Elle me pousse encore avec son épaule, mais plus fort cette fois-ci. Elle me fixe attendant une réplique sans vraiment y croire. Et pourtant, elle a tort, si elle croit que je vais la laisser tranquille après cet affront ! Je la pousse et elle trébuche.

- Ah, tu ne t'y attendais pas hein.

Elle recommence. Notre petit jeu dure un certain temps. Je mets en place une technique: elle me pousse de toutes ses forces, je m'arrête d'avancer et elle perd l'équilibre. Elle réussit à s'agripper à ma chemise dans sa chute. Nous nous retrouvons par terre l'un sur l'autre sur un tas de feuilles mortes qui ont heureusement adoucies notre chute.

- Ne jamais sous-estimer les techniques qui paraissent simples.

- Mouais, mais t'es quand même tombé dans ma chute alors cris pas victoire, réplique t-elle.

Son souffle chaud est proche du mien. J'admire son visage si proche du mien, un long visage ovale et régulier. Sa peau, lisse et sans imperfections. Ses yeux en amande qui me lancent un regard soutenu. Sa bouche, légèrement pulpeuse et parfaitement dessinée. Sa bouche...
Oh, mon, dieu. Je m'arrache à ma contemplation dans laquelle je me suis beaucoup trop attardé. Je me suis laissé aller et j'ai totalement perdu le contrôle. Notre posture est extrêmement gênante et il semble que nous ne nous en sommes pas rendu compte avant. C'était comme si l'instant était figé. Désorienté, je me relève rapidement et époussette mon jean où quelques feuilles se sont malencontreusement accrochées. Je reprends peu à peu mes esprits.

- Cette scène devrait figurer sur le tournage. C'est tellement cliché, ça plairait à tout le monde, dit Chloé pour estomper notre embarras.

Nous sommes pris d'un rire nerveux. Heureusement, nous arrivons vite à destination. Chloé me salue, je fais de même et nous nous séparons.

- Heu... Samuel ? M'interpelle Chloé lorsque je suis arrivé au palier de ma loge.

- Oui ?

- Ça te dérange pas on décale notre soirée "netflix", dit-elle en mimant des guillemets au mot "netflix", à la semaine prochaine, je sais pas, disons mardi ?

C'est vrai... Elle était invitée à un rencard ce week-end. Elle n'avait pas le temps de me voir. Tous mes mauvais sentiments refont surface après cet instant de bonheur et d'insouciance.

- Oui, bien sûr. Ça me va, répondis-je avec trop de conviction et d'empressement dans la voix.

Elle me salue pour la deuxième fois d'un signe de tête. J'entre chez moi et referme la porte emprisonnant toutes mes contrariétés et mes déceptions que j'ai à peine réussi à cacher.

Je suis tombée dans le cliché, oups. Mais bon,  quoi qu'on en dise, on les aime quand même.
J'ai voulu écrire un chapitre sur un ordinateur pour tester. Ce qui explique le changement de mise en forme mais pas entièrement, j'ai fini par ajouter quelques « détails » (décalage de texte vers la droite, etc...) que l'on ne peut faire que sur téléphone, en tout cas selon mes connaissances (c'est-à-dire très peu).