CHAPITRE 7

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SEAN

Dès que je passe la porte de l'appartement, une furie me saute dessus, me harcelant de questions. Il était bien vain d'espérer qu'Arthur me laisserait tranquille. Je suis parti en bonne compagnie et je n'aurais pas dû m'attendre à ce qu'il attende sagement que je lui en parle. Il veut tout savoir en détail et je ne suis pas certain d'être capable de le lui raconter. Il y a eu tant d'émotions diverses qui m'ont traversé durant cette nuit que c'est impossible de toutes les énumérer.

Il me guide jusqu'à notre banquette devant la fenêtre, me fait assoir et m'apporte un café. Je soupire, en bois une gorgée et regarde l'extérieur.

- Sean, qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu sois dans cet état ? Il t'a fait du mal ? Tu peux me le dire, tu sais. Parles-moi...

Je comprends ce qui lui traverse l'esprit et je secoue négativement la tête.

- Il ne m'a fait aucun mal, Artie. Je voulais le suivre et je ne le regrette pas. C'était tellement... Nouveau ? Ça n'avait rien à voir avec Hugo et je crois que c'est ça qui me bouleverse.

- Raconte-moi...

- La première fois, c'était purement sexuel. C'était sauvage et torride. Je l'ai chevauché et il me fixait avec un regard tellement noir qu'il aurait pu me faire fondre. Il m'a pris d'une manière tellement bonne que je n'arrêtais pas de gémir. L'orgasme a été dévastateur. Si tu avais vu son corps. Tellement musclé, si bien foutu. Un dieu grec. Et sa voix...

Mon colocataire est pendu à mes lèvres alors que je lui raconte mes ébats. Nous n'avons jamais été prude l'un envers l'autre et ce n'est pas la première fois que l'on se raconte nos séances de coït. Son regard semble rêveur et j'échappe un petit rire avant de revenir à mes souvenirs. En me remémorant les doigts de Conrad sur ma peau, un frisson me parcourt et je secoue la tête.

- J'ai eu la charmante idée de ramener Hugo sur le tapis. C'était un compliment, normalement. C'était une telle partie de baise que j'avais du mal à m'en remettre. Évidemment, se retrouver comparé à mon ex ne lui a pas tellement plu et on s'est prit la tête. Il a cru que j'avais imaginé Hugo à sa place...

- Ouch !

- Tu l'as dit. Il m'a regardé un moment. Je ne sais pas ce qu'il a vu mais il m'a proposé une douche. J'ai hésité, je ne savais pas si c'était une bonne idée.

- Mais tu y es allé.

- J'y suis allé. C'était tellement différent. L'ambiance était à l'opposé de la chambre maintenant que la tension sexuelle avait disparu. Tu sais, il a une grande cicatrice, ici.

Je soulève mon tee-shirt pour désigner l'emplacement précis et je revois son regard quand je l'ai touché. Est-ce que je suis le premier à l'avoir fait ?

- Je n'avais pas osé la toucher dans le lit mais là, elle m'appelait et je ne voulais pas qu'il croit que ça me repoussait donc...

- Tu l'as touché.

- Ses yeux. Si tu les avais vus. La zone devait être sensible parce qu'il a gémis et je ne voulais plus jamais cesser d'entendre ce son. Mais il semblait être plein de douleur. Je pense que personne n'a jamais dû la caresser de cette façon pour qu'il me regarde comme ça.

- Tu lui as demandé comment il l'avait eu ?

- Non, justement. Je lui ai dit que ça ne me regardait pas. Comme ce qui était écrit sur le médaillon autour de son cou. Il porte une sorte de plaque militaire mais je n'ai pas lu ce qui y est gravé.

- Tu as respecté son intimité.

Je hoche la tête, le moment partagé me revenant en mémoire. Je sens à nouveau cette bulle qui nous a entouré alors qu'il me prenait contre le mur.

Heureuses CirconstancesWhere stories live. Discover now