Regarde-moi bien

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Regarde-moi bien et ose me dire que tu ne te souviens pas. Et j'ai rêvé des centaine de fois te le dire : regarde-moi bien c'est la dernière fois. 

(Attention les phrases qui suivent vont contenir énormément de fois le mot "hurler")

Tu passais dans mon dos tu mettais une grande claque à mon crâne. Si bien que dès que tu te levais de ma place non loin de moi je frissonnais et dans un dernier réflexe j'essayais d'anticiper tes coups. J'étais habituée au fait que tu me frappes mais j'essayais toujours d'anticiper mais j'ai finis par apprendre qu'avec toi on passait du rire aux larmes. On passait de hurlements incontrôlés à une accolade où tu me disais que c'étais finit. 

Menteuse, car ce n'étais jamais finit. Avec toi il y avait toujours une nouvelle humiliation. Je n'étais pas en sécurité. Si tu venais dans ma chambre il fallait que cela soit rangé en quelques minutes pendant que tu hurlais. Sinon tu jetais tout. Dis-moi la seule fois où j'ai pu conserver un souvenir un objet, tu jetais, donnais, te débarrassais. C'est peut-être pour cela que je n'existais pas, c'est par ce qu'il n'y avait pas de preuve, pas de trace de moi. 

Je suis apparue bien plus-tard !

J'ai essayé des techniques quand tu hurlais. Ou me frappais. Heureusement avec toi une seule claque me mettais K.O et il n'y avait pas d'autre manche  à part si tu me traînais sur le sol. J'avais une technique qui consistait à me défouler sur mes poupons. Je les frappais moi aussi, mais tu n'étais pas d'accord ! Et tu m'envoyais à la sieste...

Je me suis vite résignée. J'ai gardé le silence. Je ne trahirai jamais le secret. Je ne dirais rien. Il ne sortira pas de moi quelconque émotion. C'est promis, je suis une tombe. Je subis, je ne dis point mot. Regarde-moi bien. 

Là j'ai déraillé lorsque je t'entendais me hurler dessus sans que tu n'aies même prononcé un seul mot. Tu m'as éclaté contre un meuble. C'est l'instant où tu t'es saisit de mon âme pour la réduire à néant. Mon œil s'est mit instantanément à enfler et tu as rigolé. Tu as littéralement ris. Tu t'en est amusée. Et tu as royalement bien mentit à ma maîtresse. J'étais scolarisé en maternelle. Est-ce-que tu te rends compte. A aucun moment je n'aurais paré ni rendu un coup. Alors si ce n'était pas gratuit qu'est-ce-que c'était ?! 

 Si des voisines venaient me chercher pour jouer c'était hors de question. Si je choisissais une amie pour venir à la maison alors c'étais forcément une mauvaise personne. Jusqu'au jour où tu m'as frappé devant une copine. Là c'était l'humiliation ultime.

Je ne pouvais pas approcher du fer à repasser j'allais me brûler. Je ne devais pas casser un œuf car : 

- Je ne sais pas faire

- Je vais mal faire

- Je ne vais pas y arriver

Tes trois phrases favorites

Je ne devais pas rester dans une pièce avec toi car il ne fallait pas que je reste dans tes pattes. Et je ne pouvais pas aller chez ma grand-mère qui était la famille la plus proche. 

Je suis passée de la connasse à la gorette, jusqu'à la nunuche, puis la pétasse et enfin la sauvage.

Donc j'ai passé des heures entières dans ma chambre. A écouter des CD, à jouer un maximum avec mes figurines avant que tu ne les donnes. Je me suis occupée toute seule comme une grande et calmement. Je ne t'ai jamais rien demandé pour que tu arrêtes enfin de hurler. Mais il a fallut attendre quelques années plus tard, un soir l'une de mes premières classes de collège. Tu m'as demandé si je savais me faire à manger, j'ai mentit. Je n'avais même pas le droit de toucher ni de m'approcher du gaz, penses-tu... J'ai essayé de me faire des pâtes. 

Après cet épisode, je suis passée de tout à rien encore une fois. Je commençais à connaître même si c'était dur. Je n'étais même pas encore une jeune fille. Je connaissais  à peine les verbes irréguliers d'anglais. Mais quelle bénédiction tu n'étais pas là et j'avais la paix. Tous les soirs de la semaine les week-ends, ainsi que certaines vacances : tu partais. Souvent tu ne dormais même pas à la maison ! 

Je me souviens monter dans le train à 7h puis partir pour la ville, il faisait nuit je traversais le faubourg du centre-ville (cent-mille habitants environs) pour aller à l'école. Une fois tu as même oublié de me récupérer. J'étais encore à un an du brevet. 

J'aimerai bien savoir ce que cela fait de détruire une vie

Que de blesser quelqu'un profondémment

De complètement le casser 

Un peu comme tu m'as fait 

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⏰ Terakhir diperbarui: May 01, 2020 ⏰

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