Chapitre 13

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Je me réveillai en sursaut, le cœur battant la chamade.

L'espace d'un instant, je me sentis totalement heureuse. Tout ce qui venait de se produire n'avait été qu'un horrible cauchemar !

Cependant, l'euphorie ne tarda pas à céder sa place à l'inquiétude. Le lit dans lequel je me trouvai était bien plus confortable que celui de ma cellule et un oreiller rehaussait ma tête. En m'asseyant, je vis par la fenêtre à ma gauche que la lune était pleine et nimbait l'obscurité de la chambre d'une touche argentée.

Le bureau installé de biais près de la porte attira mon attention. La lumière vacillante de la lampe vissée sur le rebord m'indiqua que l'ampoule n'était pas loin de rendre l'âme. Derrière, Alex dormait sur une chaise à roulette, la tête pendant sur le côté. Il émettait un léger ronflement.

Sans faire de bruit, je descendis du lit pour ouvrir la fenêtre et respirer un peu d'air frais. Je portais en moi l'enfant d'un meurtrier. Était-il raisonnable de le garder ? Par ailleurs, Octave avait très bien pu me manipuler dans l'espoir de mettre un terme à ma relation incestueuse avec Léo. La moindre des choses, avant de prendre une quelconque décision, était d'écouter la version de mon fiancé.

Oui, je dois le revoir. Impérativement.

- C'est une belle nuit, n'est-ce pas ?

Mon cœur bondit dans ma poitrine. Alex se tenait juste derrière moi, je pouvais sentir son souffle sur ma nuque.

- C'est vrai, répondis-je simplement.

Le silence retomba et je ne cherchai pas à le briser. Je n'avais qu'une envie : repartir en Égypte, avec ou sans Léo. Je voulais tout reprendre de zéro, reconstruire ma vie, ne plus être... moi. Avoir une seconde chance, entre autres.

- Léona, vous êtes enceinte, n'est-ce pas ?

Je pinçai les lèvres, agacée. Alex comptait-il ajouter « n'est-ce pas ? » à chacune de ses interrogations ?

Naturellement, mon mutisme ne fit que confirmer ce qu'il pensait.

- Le cartouche que vous portez en pendentif est pour votre enfant.

Je me tournai vers lui, le visage impassible.

- Oui. Vous êtes satisfait ?

- Vous avez gardé le secret parce que vous n'aviez pas confiance en moi.

Son air abattu me mis mal à l'aise, je n'avais pas eu l'intention de le blesser. Seulement, comment annoncer la nouvelle ? J'avais déjà assez d'ennuis, alors avouer que j'attendais un enfant de mon... oncle qui était en plus accusé de meurtres... certainement pas !

- Si vous m'aviez mis au courant, je vous aurais trouvé une « chambre » plus décente.

Je secouai la tête.

- J'en doute. Octave m'aurait quand même attribué la cellule 71 après ma querelle avec Barbara. (Pause.) Pendant que j'y pense, pourquoi ne pas m'y avoir ramené pendant que j'étais inconsciente ?

- J'ai parlé à Octave. J'ai réussi à le persuader que vous remettre dans cette geôle spéciale était une très mauvaise idée car vous pouviez être tentée de vous suicider.

J'éclatai d'un rire amer.

- Dommage que je n'y ai pas pensé plus tôt, grommelai-je. J'avais presque oublié que cette cage neutralisait mon don.

-De si tristes paroles proférées par une si belle jeune femme.

Mal à l'aise, je m'écartai de lui pour aller m'asseoir sur le lit.

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