-XVI-

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Pdv Hermione

J'étais perplexe, peu convaincue de l'intérêt de cette discussion. Je n'en avais pas réellement appris plus. Avant de quitter la petite salle, j'avais choisi de rédiger une liste, luttant contre le bouillonnement de mes pensées. Je ramassais un bout de parchemin qui traînait au sol, auquel s'ajoutèrent immédiatement une plume et une bouteille d'encre ; Je souris en remerciant la qualité de service de la Salle-sur-Demande, aussi diminuée soit elle. Je me concentrais pour essayer de clarifier mes pensées. Je ne pouvais me résoudre à simplement attendre de risquer d'être submergée par une affluence de magie, ou bien pire de voir quelqu'un l'être devant moi ; Cependant, aucune solution prodige ne me venait, je jetais un regard autour de moi et vis, posé au pieds du tableau de Dumbledore, un petit livre relié de cuir intitulé : "Les méthodes de relaxations pour sorciers perturbés, pressés, inquiétés..." et ainsi de suite, la liste était longue. 

-Très drôle, dis-je à voix haute en fixant le plafond, alors pour toi il faut juste faire du yoga ? 

 Nous n'allions pas former l'A.R quand même ! L'Armée relaxée...Non ! Je chassais cette idée saugrenue de ma tête en espérant trouver une bonne idée. Je me caressais successivement les tempes du bout de ma plume quand soudain je me souviens avoir lu un jour quelque chose qui pouvait nous servir, je fouillais ma mémoire pour en retrouver le nom  et l'inscrivit à la hâte sur mon bout de parchemin. J'abandonnais le livre et la pièce derrière moi et je repris tout aussi vite le chemin de la Grande Salle. Il fallait que je parle à mes amis. 

Puis, j'avais entendu ce que racontait Victor aux autres et j'avais croisé leur regard emprunt de pitié. Je ne souhaitais pas être une nouvelle fois la cible des commisérations. J'avais alors quitté la Grande-Salle et je me retrouvais dans ces couloirs. Je décidais qu'il était mieux pour moi de ne pas assister au rendez-vous avec Flitwick, au moins ça ferait les pieds à Victor. J'avais agité ma baguette et lui avais envoyé un patronus pour lui signifier mon absence, prétextant un mal de tête et je m'étais dirigée vers mon dortoir. Malgré l'heure, dormir ne me ferait pas de mal. 

Une fois dans mon lit, mes rideaux à baldaquin insonorisés tirés, je ne pus cependant pas trouver le sommeil. Mes paupières lourdes me suppliaient de m'abandonner à la fatigue mais lorsque je les fermais, je revoyais un flot d'image ou se mêlaient les regards de mes amis, la dispute des portraits, le regard apeuré de Colin Crivey et bien d'autres choses toutes aussi désagréables. Exaspérée, j'en venais à me tourner et à me retourner, ayant tantôt chaud, tantôt froid. Je finis par repousser violemment mes couvertures et à m'asseoir en tailleur, me retenant de pousser un cri de rage. Je respirais profondément, tentant désespérément de me calmer. J'étais dans ce fameux état dans lequel absolument rien ne va. Mes yeux me brûlaient, les cernes alourdis par mes précédents pleurs ; Je me levais finalement pour me passer de l'eau sur le visage et mon mouvement fit tomber au sol le bout de parchemin sur lequel j'avais noté mon idée : l'holismancie. 

C'était une théorie que j'avais découvert au cours de nos recherches en quatrième année pour la seconde épreuve du Tournois des Trois Sorciers. Dans l'urgence de la situation je n'avais fais que griffonner son nom sur un parchemin que j'avais retrouvé l'été dernier dans mes anciens cours.  Si je ne me trompais pas, il s'agissait là du fait de canaliser sa magie afin de l'exprimer autrement, sans baguette, à la manière des enfants sorciers chez qui elle se manifestait généralement subitement et avec pour seul déclencheur les émotions ou les sentiments. Il fallait que je fasse quelques recherches dessus, pensais-je, si nous parvenions à contrôler notre magie de la sorte, cela ne pourrait qu'être positif non ? Il me semblait avoir entendu un jour Hagrid parler d'un groupe marginal de sorciers et sorcières qui vivaient dans le sud de la France et qui élevaient des créatures aquatiques. Il avait aussi dit qu'ils ne possédaient pas de baguette magique. Mon cerveau tournait à toute allure : Si je me souvenais bien de mes cours d'Histoire de la Magie, avant 1514, les sorciers ne connaissaient que les sortilèges et c'était dans ces eaux là qu'une sorcière avait fait pour la première fois de la métamorphose ; En 1756, les premiers sortilèges informulés étaient apparus...Et si ces Sanskritae Calendae entraînaient une nouvelle forme de magie à chaque fois ? Mon cœur se mit à battre plus fort dans ma poitrine et je dû me raccrocher au lavabo pour ne pas chanceler. Par Merlin si j'avais raison, qu'allait il nous tomber dessus cette fois ci ? Quelles en seraient les conséquences ? 

Sorti de l'ombreWhere stories live. Discover now