Sorti de l'ombre

-VII-

Pdv Victor

Je déglutie et me giflais mentalement. Si Hermione était très attirante, je ne pouvais me résoudre à penser à elle de cette façon, je n'en avais pas le droit, c'était contraire à l'éthique ! Et pourtant, ce besoin était là, pressant et violent, de la serrer dans mes bras, de la plaquer contre le mur glacé du couloir et de prendre possession de ses lèvres roses, de passer mes doigts dans ses cheveux, de sentir son souffle dans mon cou...Je frissonnais sous l'effet de mes fantasmes et me focalisais sur mes pas, luttant furieusement contre mes sentiments : Hermione ou morale ? Amour ou culpabilité ? Surtout que j'avais la très curieuse impression que tout cela était très soudain, comme si une bulle avait éclaté ou que j'avais soudainement crevé la surface, je ne contrôlait pas et cela m'agaçait grandement.

-Nous  ne serons plus seuls aussi longtemps avant longtemps, me glissa de manière sournoise une petit voix. 

-Oui mais il fait froid, ce ne sont pas les meilleures conditions, tentais-je d'argumenter. 

-Un mois avant votre prochaine ronde commune !

-Si, je dis bien si, dans le potentiel cas ou nous...je veux des signes de sa part avant.

-Tu ne les regarde même pas tes foutus signes, tu ignore tous contacts, si ça se trouve elle t'aime bien aussi.

-Arrête ! Je ne suis plus le jeune coureur de jupons d'il y a 20 ans ! Je respecte les femmes ! Et d'ailleurs...Peut être que je ne serai pas à la hauteur.

-Tu arrêtes maintenant ! Tu sais encore embrasser bougre d'imbécile et elle le sait aussi, ça ne s'oublie pas ce genre de choses.

-Donc là maintenant je l'embrasse ? 

-Tu es pitoyable ! 

-Tu en penses quoi ?

-Pardon ? 

La voix d' Hermione me tira de mes pensées et une nouvelle fois je rougis jusqu'à la racine des cheveux.

-De cette histoire avec Rusard...

-Oh tu sais...Ce n'est surement pas n'y la première, n'y la dernière fois que cette vielle crapule de cragmol s'en prend à une élève.

-Oui mais je ne sais pas si tu as remarqué mais cela fait plusieurs fois qu'il se passe des choses bizarres, là ce n'était pas elle c'est presque évident, et pourtant il y a eu infraction, je pense qu'on à affaire ici à un gang de fauteur de troubles ! Conclut-elle en éclatant de rire.

-Possible, répondis-je en repensant à mes nombreuses aventures entre les murs de ce château, enfin un peu d'action ! m'écriais-je un peu trop fort. 

-Je me souviens il y a quelques années, commença t'elle avec le regard nostalgique, de Fred et George Weasley, deux des frères aînés de Ron, des jumeaux. Tu les aimerais bien je pense. Ils se sentaient visiblement investis de la mission divine de faire le plus de grabuge possible...Sur le coup ça m'énervait c'est sûr, surtout quand j'étais préfète en cinquième année, mais ils m'ont toujours impressionnée avec leur...

Soudain alors qu'elle montait l'escalier devant moi, Hermione se tut et se retourna subitement, un doigt sur les lèvres. Surpris par cette proximité, je sursautais et chancelais, elle me poussa brutalement sur la rambarde en marbre et enfouit son visage dans le revers de ma robe en étouffant un rire visiblement incontrôlable. Complètement perdu mais porté par son euphorie, je refermais mes bras autour d'elle, avide de sentir contre ma poitrine sa silhouette. Nous restâmes quelques secondes comme cela, jusqu'à ce qu'un nouvel éclat de son rire brise le silence, j'émis à mon tour un gloussement, amusé par la situation tout en étant pour autant toujours dans l'incompréhension.