-VI-

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Pdv Hermione

Mes conditions de préfète m'obligeaient à une étroite collaboration avec Victor. Il était vrai que cet aspect du rôle de préfet ne m'était pas apparue aux côtés de Ron puisque nous passions déjà le plus clair de notre temps ensembles. Une telle proximité si subite avec Victor m'avait pour commencer effrayée : quoique je puisse penser à son sujet, il demeurait un étranger. Par la suite cependant, j'avais appris à connaitre le damoiseau et à force de faire des permanences ou encore des comptes rendus ensembles, nous commencions à devenir de bons amis.  Il s'avérait que Victor était un garçon décontracté, concentré, atypique et terriblement moqueur. Il savait toutefois faire preuve d'un grand discernement et il y avait beaucoup de douceur et de bonté en lui. Nous avions fini par devenir compagnons de travail et j'appréciais beaucoup cela car je ne l'avais tout simplement jamais connu auparavant ; ce n'était ni Harry ni Ron qui aurait accepté de travailler avec moi.  

Habituellement et ce depuis toujours, ce n'était que les préfets en chef qui se chargeaient des rondes nocturnes. Je n'avais jamais été nommée à ce poste et n'avais par conséquent jamais effectué ce genre de rondes. Je me contentais jusqu'alors de faire celles de fin de journée qui étaient comme de coutume attribuées à Gryffondor. Cependant, le professeur Flitwick avait révoqué cette règle en stipulant qu'il était mieux d'opérer un roulement dans l'intérêt du moral des troupes. Cela avait soustrait le lourd fardeau des épaules de Drago et Luna, les préfets en chef de cette année. En ce deuxième jour du mois d'octobre, je me retrouvais en faction avec Victor. 

Il était aux alentours de 22 h 30 et nous avions déjà fait les ailes Est et Sud du château quand nous en vîmes à passer devant les sabliers remplit de joyaux. Celui des Gryffondor, tout à droite, abordait fièrement ces trois quarts de rubis étincelant. Nous nous sourîmes avec Victor, sachant pertinemment l'un comme l'autre que nous avions une grande responsabilité dans le remplissage de ce sablier. En effet, nous pouvions nous considérer comme les meilleurs élèves de cette école depuis que le professeur McGonagall, un sourire de en coin, nous avait personnellement félicité dans son bureau à la fin d'un cour. Je n'étais pas peu fière de cette démarcation commune, car ayant dépassé mon désir de compétition inassouvi, je me surpris à être heureuse d'avoir quelque chose en commun avec Victor, comme si cela nous rapprochait en quelques sortes. 

Alors que j'avais appris à le connaître, Victor m'avait énormément surprise, il était bien plus mûr que tout autre garçon de dix-huit ans que je connaissais et n'était pas, comme je l'avais pensé aux premiers abords, un coureur de jupons sans cœur. Il n'avait refusé pas moins de cinq propositions de rencards et baissait vivement les yeux dès qu'on abordait le sujet. Oui, ce garçon était des plus étonnants. Je me rapprochais des énormes sabliers en soupirant doucement, la flamme d'une torche faisait miroiter les reflets feux de nos pierres précieuses, quand un mouvement presque imperceptible attira mon attention : Le sablier des Serdaigle venait de relâcher une centaine de saphir.

-Tu as entendu ? s'exclama Victor au moment ou je lui demandais si il avait vu cela.

-Non, nous nous répondîmes en même temps.

Je voulus sourire mais le moment était trop étrange pour en devenir risible. Un cri avait retenti. Baguettes levées, nous nous dirigeâmes en silence vers sa provenance.

-Ça ne se passera pas comme ça ! Criait la voix nasillarde et aiguë de Rusard le concierge.

-Ce n'est que Rusard, soupirais-je, soulagée.

-Oui mais à qui s'en prend t-il ?

Bonne question, surement pas à Peeves si on prenait en compte les points qui avaient été retirés. Le vieux bonhomme déversait forcément sa rage sur un ou une élève. 

Sorti de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant