-XXXVI-

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Pdv Hermione - ancienne chambre de Bill.

-Victor...J-je ne sais pas si je suis prête pour ça, murmurais-je avec émotions. Je ne comprend moi-même rien à mes pensées alors te les faire partager je ne crois pas que ce soit une bonne idée. 

-Ma belle, écoute moi s'il te plaît. Je ne te demande rien en retour. J'ai simplement besoin de me sentir en paix avec moi-même. Cela fait des jours et des jours, des semaines même que j'essai de te dire la  vérité mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas que tu perdes confiance en moi. En t'ouvrant mon esprit je t'offre la garantie de comprendre tout ce que j'ai compris et de savoir tout ce que j'ai appris au sujet de qui je suis. S'il te plaît. Fais moi confiance, c'est bien plus simple comme ça. Tu as déjà pratiqué cette expérience ? 

Je fis non de la tête. Comme je le disais, cela avait un aspect très sacré. 

-Moi non plus, reprit-il, mais je sais cependant que tu vas être assaillie d'un flot d'images et d'émotions. Ce seront les miennes que je te partagerai comme je les ressens. Je ne pourrai alors rien te dissimuler. Comme tu dois le savoir, cela créera un lien irrémédiable entre toi et moi.

Il blêmit un peu en prononçant ces derniers mots. Cela avait une dimension très solennelle et un peu effrayante. Je frottais mon visage de mes mains. C'était de la folie. Je lui en voulais parce que j'avais un peu l'impression d'être mise au pied du mur. Je croisais son regard gris, illuminé par la lumière rougeoyante du feu. Il était doux, tendre, serin et surtout emprunt d'une profonde détermination. Je compris alors que je devais faire ce qu'il me demandait. Pour lui, pour nous. 

-D'accord, murmurais-je. 

Victor, soulagé, relâcha alors une grande bouffée d'air et je suspectais qu'il avait cessé de respirer pendant un temps. Il s'avança légèrement vers moi et posa doucement ses lèvres sur les miennes. Je sentis une larme rouler sur sa joue. 

Nous nous plaçâmes face à face en tailleur sur le lit et nous appuyâmes nos front l'un contre l'autre, mes mains sur ses tempes et les siennes sur les miennes. Dans le même souffle, nous prononçâmes la formule. 

La première chose qui me frappa fut la terrible sensation que je ressentis alors : un mélange atrocement douloureux de doutes, de remords et de chagrin. Les images commencèrent ensuite à défiler : je me vis, me souriant, ressentant des bouffées d'affection et de tendresse et j'éprouvais le bonheur de marcher dans les couloirs de Poudlard et de rire. J'accédais ensuite à tout un panel d'images d'Harry. Je le voyais sourire, aux côtés de Ron, tenant la main de Ginny et la serrant contre lui. Cela me procurait beaucoup de bien être que de le voir si épanoui. Il fallait que je cherche plus loin. Je découvris alors une toute autre atmosphère, plus sombre et plus dense, chargée de négativité et de peur. Cette sensation était si forte qu'elle me coupa le souffle. Je me sentis tomber dans la vide et j'eu l'impression de ne plus obéir aux lois de la physique. Tout était blanc, vide et terriblement silencieux. Je sentis la fatigue alourdir mes pas et le désespoir me ronger le cœur. J'étais complètement perdue. Je ressentais un tel mal-être que je voulus rompre la connexion. Toutefois, Victor maintenait mon front contre le sien et il m'empêcha de bouger. Le sentir bouger près de moi me permis de renouer avec la réalité et de ne pas me laisser happer par la lourdeur de ce que je découvrais. Je me reconcentrais et je vis alors les visages de Dumbledore et de Sirius, fermés et tendus. J'entendais des brides de conversations chuchotées. Sur le coup, je ne me demandais même pas comment Victor pouvait connaître les deux hommes. Les images défilaient de plus en plus vite : Harry, Ron et moi, de plus en plus jeunes, des détraqueurs, des membres de l'ordre du Phoenix, des éclats de lumières caractéristiques à un combat, Buck l'hippogriffe...Tout cela allait trop vite, je n'arrivais pas à comprendre. Je savais que je devais y trouver un sens seule car Victor ne pouvait pas maîtriser ce qu'il me montrait. Je sentais d'ailleurs que ce dernier tremblait contre moi. Il luttait pour demeurer fort mais je commençais à pénétrer trop loin dans son esprit. Je devais faire attention si je ne voulais pas lui faire du mal. 

Sorti de l'ombreWhere stories live. Discover now