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       "TUEZ MOI MAIS PAS LUI !"

- Qu'est ce que tu fais là ? Ayden a l'air fâché.

- J-Je voulais juste v-visiter m-me tuuee p-pas pas, je suis terrifiée, le visage d'Ayden est couvert de sang.

Il me tire dans la pièce et referme la porte. C'est horrible cet endroit en plus une odeur métallique me donne la gerbe.

- Puisque tu fais ta fouineuse, on va en profiter pour l'entrainement.

Quoi ? Je veux partir ! Il m'oblige à m'assoir dans un coin sombre de la pièce, à 2-3 mètres de l'homme. L'assassin fouille dans un petit meuble de fer pour en sortir un espèce de couteau. Je veux pas voir ça.

- Regarde moi bien fouineuse.

Il se rapproche de sa victime qui me supplie toujours, le couteau passe sur ses joues puis sur son cou. On dirait qu'Ayden prend du plaisir, c'est un grand malade ce type ! Je t'avais dit de pas descendre de l'ascenseur.

Mes yeux se ferment automatiquement quand le couteau transperce lentement la joue gauche de l'homme, son cri résonne dans la petite pièce, des frissons envahissent mon corps. Comme une idiote, j'entrouvre un oeil, je vois que les doigts d'Ayden rentre dans la plaie et la déchire. Du sang coule et se mélange aux larmes du torturé. Je ne peux pas laisser faire ça ! Prise d'un élan de courage, et de stupidité aussi, je me rue sur le fou, frappe son bras pour finalement me baisser à la hauteur de sa victime. Son état est déplorable, je place mes mains à l'arrière de son crane et il pose faiblement son front sur mon épaule pour sangloter. Je caresse ses cheveux pour le rassurer. Des rires éclatent dans mon dos, Ayden prend enfin la parole.

- Je te dérange pas ? Sa voix est comme éteinte.

- Il t'as demandé d'arrêter Ayden, pourquoi tu fais ça ? J'essaie d'adopter un ton dur mais mes tremblements me trahissent.

- Tu crois que la gosse de 4 ans qu'il a violé lui a pas demandé d'arrêter ? Tu crois qu'il l'a écouté ? NON A LA PLACE IL L'A ETRANGLEE ET JETEE DANS UNE POUBELLE ! Il hurle, ELLE EST MORTE SEULE EN APPELANT SA MERE !

Prise d'une envie de vomir, je me laisse tomber sur le sol couvert de sang. Ma main couvre ma bouche et les larmes dévalent mes joues. Je viens de réconforter un pédophile.

- Tu veux savoir le pire Drew ? C'était sa huitième victime.

Mes bras entourent mes jambes repliées sur ma poitrine, je veux rentrer chez moi.

- C'est-C'est un cauchemar, je-je-je veux rentrer chez m-moi. Ma phrase est incompréhensible et mes pleurs redoublent. S-s-il te plait.

Des doigts viennent doucement se poser sur ma joues me faisant sursauter, Ayden, il la caresse tendrement. Je n'ose bouger. Il vient attraper une mèche de mes cheveux et la replace derrière mon oreille, il chuchote.

- Ferme les yeux trésor. Je m'exécute totalement sous le choc.

Un gémissement puis un coup de feu. Il l'a tué. Mon corps se crispe, il va aussi me tuer, je suis soudainement soulever dans les airs. Je sens de gros bras qui m'entourent et qui me plaque sur un torse chaud, ma tête est légèrement posée sur celui-ci. J'entend son coeur, il bat fort. J'ouvre les yeux et je remarque que l'on est dans l'ascenseur. Le miroir me permet d'observer le visage d'Ayden, il est couvert de sang mais semble calme. Je prend peur quand ses pupilles se posent sur moi, il me scrute intensément.

- Je vais pas te faire de mal, je te ramène à la chambre.

Comme ci mon cerveau n'attendait que ses mots, je me laisse glisser dans un doux sommeil, ma tête contre son cœur. Ses battements me bercent.

~~~~

C'est la couverture avec laquelle on me recouvre qui me réveille. J'ouvre lourdement mes paupières, L'assassin après avoir remonter la couverture, se dirige vers la porte. Retiens le. Il me lance un dernier regard puis s'en va.

Cette journée était HORRIBLE. Résumons, je suis en retard pour mon entretien à cause d'un accident qui a arraché la tête d'un motard, ça passe, j'abandonne donc ma voiture sur l'autoroute, ça passe encore, j'arrive de justesse à l'entretien et une femme me raconte ma vie alors que je ne la connait pas, flippant, je rentre quand même chez le directeur qui me promet un salaire énorme et je signe sans savoir le job, DEBILE, je rencontre un bg assassin et bouffeur de cou, heureusement qu'il a de belles fesses, je découvre le même type occupé de torturer un pédophile en série, waw. JE SUIS DANS UN LIVRE OU QUOI ???

Je décide d'aller me rafraichir, j'allume le robinet, passe mes mains sous l'eau et regarde mon visage, oh merde. Mon mascara à coulé et sur ma joue, il y a l'empreinte ensanglantée des doigts d'Ayden. Je me presse de l'effacer en appuyant fort comme pour oublier la scène que j'ai vu. Ma tête tourne, je suis obligée de m'appuyer sur le lavabo pour ne pas tomber, des flash me reviennent en mémoire, je revois cet homme souffrir et Ayden enfonçant les doigts dans sa chair. J'arrive tant bien que mal à retirer mes vêtements et à me coucher. Je remue au moins 1h dans mon lit avant de m'endormir, j'espère que demain sera meilleur.

~~~~

- J'AI DIT TOUT LE MONDE AU SOL OU JE TIRE !

Je vois que tout le monde s'allonge, je fais pareil essayant de calmer les pleurs de Milan, je lui chuchote des mots doux mais rien n'y fait. J'entends des pas se rapprocher de nous, je cache mon bébé sous moi. De grosses bottes noires s'arrêtent à 2 cm de mon visage.

- Fait lui fermer sa gueule ou j'explose sa cervelle.

En panique totale, je pose ma main sur sa petite bouche mais je ne fait qu'étouffer ses cris.

- Il-il n'a que 2 mois, il-il a p-peur, lui faites pas de mal je-je vous en prie, je pose mes mains sur les bottes pour le supplier de ne pas toucher à mon bébé, mes larmes coulent et éclatent sur le carrelage de la banque.

Je me prend un énorme coup de pied au visage me propulsant à 1 mètres de Milan, le braqueur l'attrape par un bras, je me jette à ses pieds pour tenter de lui faire lâcher.

- JE VOUS EN PRIE ! J-JE PEUX FAIRE CE QUE-QUE VOUS VOULEZ ! TUEZ MOI MAIS PAS LUI !

L'homme cagoulé me regarde, ses yeux s'assombrissent, sous mon regard suppliant il jette mon petit garçon dans les airs et tire dessus comme une vulgaire chasse au pigeon.

- NONN MILAN ! NONN !!!! J'hurle à m'en briser les cordes vocales.

Du sang gicle sur mon visage et dans un bruit sourd son petit corps retombe devant moi, il ne bouge plus. Je me traine jusqu'à lui sans un mot, la balle à traversé son torse. Je le prend doucement dans mes bras et le berce ne réalisant pas l'horreur de la situation. Je lui chante une berceuse, son sang coule sur mes bras et se mélange à mes larmes. Plus personne n'ose parler, le braqueur rigole en me crachant au visage mais je suis focalisé sur mon bébé qui ne bouge plus.

Les braqueurs partent laissant place quelques minutes après à des ambulanciers qui essaient de me prendre mon bébé. Je leur hurle de ne pas le toucher et qu'il est simplement endormi, je le serre de toute mes forces. 17 ans , au mauvais endroit, au mauvais moment.

Je me réveille en hurlant, des perles de sueurs dévalent sur mon front, je me roule en boule au souvenir de l'assassinat de mon fils. Je n'en peux plus de revivre ce moment chaque nuit depuis 9 mois, mes larmes ne s'arrêtent pas. Lise dort paisiblement. Complètement perdue je vais vers la seule personne que je connais ici.

Je toque à sa porte en sous-vêtements et complètement en larmes. Il m'ouvre en baillant et écarquille les yeux en me voyant. Sans attendre je me rue dans ses bras et enroule mes jambes autour de sa taille, ses mains frottent mon dos pour me réconforter. Il referme la porte en soufflant doucement et nous allonge dans son lit, il couvre mon corps presque nu sous sa couverture et me serre tendrement.

- Maintenant dors trésor. Je suis là.

Ma deuxième vie. (Tome 1) Terminé [EN CORRECTION]Where stories live. Discover now