— Je suis venue voir mon petit homme au travail, minaude-t-elle en glissant ses mains sous mon veston.

Je caresse sa lèvre inférieure de l'index.

— Et qu'est-ce que c'est que ce rouge ?

— Ça te plaît ?

J'embrasse le coin de sa bouche en saisissant ses hanches à pleines mains.

— Il va falloir que je te ramène à la maison par moi-même, ou c'est comment ?

Elle secoue la tête, ses mèches brunes voletant autour de son beau visage.

— J'en ai marre de rester seule à la maison.

— Mais il y a Merlinpinpin avec toi.

— Mais moi je veux Noah avec moi. Comment je vais faire pendant neuf mois ?

Je suis allé me battre avec son employeur pour qu'il lui donne un congé-maternité dès maintenant, jusqu'à le menacer de le poursuivre en justice parce que je ne rigole pas, putain. On a obtenu son congé à condition qu'elle continue à travailler virtuellement de la maison. Nous avons arrêté les négociations à ça.

— Tu sais que je fais mon possible.

Je l'embrasse comme il faut, maintenant, me foutant éperdument de son rouge à lèvres et elle me rend mon baiser avec sa fougue habituelle que j'adore. J'étale son maquillage partout en me remerciant mentalement d'avoir choisi un de ces bureaux où il y a une toilette où elle pourra se nettoyer.
Ses petites mains palpent tous mes muscles à travers ma chemise, descendent un peu à la limite de la ceinture, flattent légèrement le renflement de ma braguette jusqu'à ce que je saisisse gentiment ses poignets.

— Il va falloir rentrer chez vous, madame Leroy.

— Alors vous venez avec moi, monsieur Carpenter.

Elle est chaude comme braise depuis quelques jours.

Alors qu'après l'annonce de sa grossesse, elle refusait que je le touche, trop préoccupée et effrayée par le bébé.

Je suis drainé, mais plein d'énergie à la fois, ce qui est vraiment étrange.

Et je vous annonce aussi qu'il n'y a plus aucune goutte de sperme ici.

Disons qu'elle a avalé tous les enfants.

— J'ai un rendez-vous chez le gynéco dans deux heures, me chuchote-t-elle, les joues rouges.

— Ah, c'est vrai.

— Viens avec moi.

— Bien sûr, murmuré-je en lui baisant le front.

À ma demande, elle reste coincée avec moi dans le bureau sans bouger. Je fais croire à Lauren qu'elle a pris un petit congé et sa présence auprès de moi passe crème. Elle révise les rapports que j'écris pour s'assurer que je ne fais pas d'erreurs, me donne des idées, me divertit avec des blagues débiles.
En gros, elle se rend utile.

Nous allons chez le médecin ensemble où nous arrivons pile à l'heure pour le rendez-vous. Ça fait déjà deux semaines que nous attendons pour notre deuxième rendez-vous. On aurait dit que toutes les femmes sont tombées enceinte en même temps.

Comme la première fois, Margaux devient toute fébrile lorsque le médecin prépare sa sonde pour capturer des images de notre bébé.
Aujourd'hui, il nous fait écouter son cœur.

J'enregistre le son des battements réguliers, le cœur gros. Margaux a sa main crispée dans la mienne en écoutant les pulsations régulières de son cœur minuscule avec des yeux pleins de larmes.

— Alors... alors je suis enceinte pour de vrai ?

— Ça ne peut pas être plus vrai que ça, s'amuse le médecin qui continue à promener sa sonde sur le ventre encore plat de ma femme.

En appuyant mes coudes sur le matelas, je porte le dos de sa main à mes lèvres et l'embrasse doucement en mettant fin au vidéo et en déposant mon téléphone sur le lit.

— Vous êtes enceinte de deux mois, déjà. Nous sommes en juin. Votre enfant devrait naître approximativement en février.

— Oh.

— Nous pourrons déduire le sexe dans trois semaines, ajoute le docteur en essuyant le gel du ventre de Margaux.

Je l'aide à s'asseoir alors qu'elle balance ses jambes sur le côté du lit pour se lever. Le docteur consigne les informations dans le dossier alors que Margaux se rhabille, des étoiles plein les yeux. Je vole rapidement un baiser léger sur ses lèvres.

— Prenez ces vitamines, dit-il en gribouillant quelques noms sur une feuille de prescriptions.

— Et... pour les vergetures ? demande-t-elle.

— N'importe quelle crème très hydratante le fera. Et des huiles.

Nous prenons la feuille, quittons la clinique et prenons le chemin de la pharmacie la plus proche pour acheter tout ce qui est demandé dessus. Nous nous séparons à l'intérieur pour être plus efficaces puisque ni elle ni moi aimons faire du shopping. Je lui trouve une huile essentielle entièrement naturelle que j'achète aussi pour qu'elle en applique sur son ventre, ses cuisses et ses seins. Nous nous rejoignons à la caisse où je tire ma carte bancaire avant qu'elle ne sorte la sienne.

Je l'emmène ensuite au In 'N' Out parce qu'elle adore leurs hamburgers depuis que les hormones font leur travail.

Je lui achète un cornet de glace à la vanille parce qu'elle déteste la glace au chocolat.

Nous compensons toutes cette mal-bouffe en mangeant un bol de fruits tranchés devant un film le soir.

Et je la serre dans mes bras la nuit même si elle se met à ronchonner que je pue et que je suis un humain insupportable.

C'est ce que j'appelle la magie diabolique des hormones.

🤰🏼

Arrest Me - T2Where stories live. Discover now