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J'écarquillai les yeux lorsqu'il leva sa manche au niveau de son coude.

— Ca te fait un bleu comme ça ?! M'écriai-je sous la surprise.

Minkyung lâcha un grand rire en tâtant la marque affreuse qui fleurissait sur sa peau tandis que j'ouvris la porte principale de l'école afin de sortir.

— Ca va faire une semaine et demie qu'il est là, fit-il en remettant sa manche correctement.

Je le rattrapai lorsque j'eus fermé la porte et regardai à mon tour mes coudes, qui n'avaient pris aucune couleur depuis deux semaines.

— C'est normal ?

— Je réagis toujours comme ça aux prises de sang.

Depuis cette affreuse nuit, un mois était passé. Le mois de juin arrivait progressivement tout comme les températures qui augmentaient au fur et à mesure des jours. Le soleil mettait plus longtemps pour se coucher, les oiseaux chantaient du matin au soir, les fleurs et les arbres décoraient la capitale d'une multitude de couleurs, et dans deux mois, c'était déjà la fin d'année scolaire. Le stage de deux semaines que je n'avais pas fait à Tokyo allait se dérouler le mois prochain dans une boîte coréenne à Busan. J'avais réussi à en trouver un afin d'acquérir moi aussi de l'expérience, même si le faire dans un pays étranger aurait été tout aussi bien.

Dix-sept heures trente.

Nous prîmes ensuite route en direction de Coquelicot dans le silence. Ces derniers temps, le personnel était assez sur les nerfs, surtout Seokjin qui devait s'occuper de tout depuis le début de semaine. Aujourd'hui, nous étions Jeudi, ce qui faisait que Minkyung ne travaillait pas au restaurant, et moi non plus. En fait, j'avais avancé mes heures hier soir afin d'être tranquille ce soir et aller à l'hôpital. Après tout, je n'avais pas eu le temps d'aller lui rendre visiter depuis sa rentrée, Lundi.

Mais alors que l'on venait de tourner dans la rue où j'habitais, Minkyung brisa le silence qui s'était installé depuis notre sortie de la bibliothèque de l'école :

— Ca n'a pas l'air d'aller ces jours-ci.

Je haussai les épaules.

— Il faut voir le bon côté des choses Jungkook, reprit-il en voulant relativiser. Ca fait une semaine que Jimin est réveillé, et il va bientôt être guéri.

— Ce n'est pas ça qui me dérange, murmurai-je, la tête baissée. Depuis son réveil, je ne suis pas allé le voir une seule fois et on ne sait même pas s'il va faire un troisième rejet.

J'entendis mon ami grogner à mes côtés pendant qu'il descendit sur la chaussée pour contourner une vieille dame avant de revenir vers moi. Mon immeuble se rapprochait progressivement et un léger stress se glissa dans mes veines, puis à travers mon corps tout entier.

— Tu ferais mieux d'aller le voir rapidement avant qu'il perde patience, lâcha Minkyung.

J'en avais envie, sauf que la peur m'empêchait de mettre un pied à l'hôpital depuis son réveil après trois semaines. J'étais effrayé par ce qu'il voulait me dire, car à ce que me racontait mon ami, son humeur changeait promptement lorsque mon nom se glissait dans l'une de leurs conversations. Après tout, je le comprenais. Jimin était loin d'être bête, il avait aisément compris que cette tentative de meurtre était reliée à moi.

Lorsque l'enquête à été ouverte, j'avais été l'un des principaux suspects et mon niveau de stress n'avait jamais été aussi élevé. S'il n'y avait pas eu les preuves en image grâce aux caméras de surveillance, la responsabilité me serait tombée dessus. J'avais quand même été la dernière personne à ses côtés et l'attaque avait eu lieu peu de temps après que je sois parti. Certains enquêteurs avaient proclamés que je m'étais changé dans l'ascenseur – Namjoon avait pris le même que moi, avant de ressortir et de tirer sur Jimin. Mais sur les vidéos, on me voyait ensuite sortir du second ascenseur, et tenir la porte d'entrée à cet enfoiré. Alors j'avais été rapidement écarté de l'affaire. Les inspecteurs m'avaient aussi interrogé sur le pourquoi j'étais revenu, et malheureusement, j'avais été obligé de mentir en prétextant que j'avais oublié un cahier de cours chez lui. Je ne pouvais pas me permettre de tout expliquer jusqu'à divulguer ma véritable identité.

❝𝐓𝐎:𝐊𝐘:𝐎𝐎❞ ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant