Chapitre 16

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J'étais assise sur une chaise dans son bureau, le cœur battant à la chamade. Mes mains étaient moites et j'avais beaucoup de mal à respirer. Il y'avait la climatisation, mais je me sentais bouillir de l'intérieur. Mon estomac était noué et je ne cessais de gesticuler sur ma chaise tellement j'étais mal à l'aise.
  Lorsqu'elle pénétra à son tour dans le bureau, ces symptômes triplèrent. De sa démarche charismatique et son sourire digne d'une publicité colgate, elle vint s'asseoir à la chaise juste en face de la mienne. Je n'avais même pas le courage de la regarder droit dans les yeux, tellement elle m'influençait. Mes yeux étaient plutôt rivés sur ma robe que je ne cessais de repasser avec mes mains...

-Alors Cassidy...commença t-elle en nettoyant sa paire de lunettes. Je suis vraiment déçue de toi.... J'avalais ma salive. Lorsque j'avais vu ton parcours scolaire, j'étais heureuse car je m'étais dit qu'en voilà une jeune fille brillante qui ira très loin! Continua t-elle en portant ses verres. Je t'ai accordé cette bourse scolaire, car j'avais confiance en toi, j'avais vu en toi une fille différente de tous ces étudiants qui ne comptent que sur l'argent de leurs parents.

-Madame je suis vraiment dé-

-Tu ne me coupes la parole quand je parle! Me coupa t-elle brusquement. Regarde tes résultats scolaires! Tu es la dernière de tout l'amphi. Et avec ça, tu penses que ta bourse ne te sera pas retirée?
(Mon cœur rata un battement à l'entente de cette phrase, j'avais tellement peur de me faire renvoyer de ce campus que je chérissais tant...) Dis-moi ce qui t'empêche de te concentrer, est-ce que ce sont ces piètres résultats que tu m'avais promis? (Je réfutais d'un signe de la tête.) Mets-toi donc au travail, tu dois toujours être la première de l'amphi, tu dois avoir des moyennes excellentes car à moindre petit faux pas, ta bourse te sera enlevée.
      J'acquiesçai  d'un mouvement de tête. Elle me fit signe de la tête de sortir, je la remerciai, mais au moment où je fus prête à déguerpir, elle m'interpella à nouveau. « J'espère que tout ce qui se raconte sur le professeur Bengono et toi est faux, car il est strictement interdit de fricoter avec les professeurs dans cet établissement! »

-Non madame! Le professeur me donnait juste des cours de soutien, rien de plus!

-Es-tu sûre?

-Oui madame. Mais je ne m'approcherai plus jamais de lui si cela nuit à ma réputation.

-C'est une bonne chose......

(.....)

Aucun mot ne parvenait à décrire le dégoût que je ressentais envers ma propre personne. Je me détestais tellement d'avoir été si naïve, si utilisable. Je me détestais d'avoir pensé que j'étais tellement belle au point où je pouvais jouer avec deux frères! Je me détestais d'avoir été facilement accessible à tous ces garçons qui avaient profité de moi, mon corps... J'étais entrée dans cette université étant vierge et à moins de trois mois, j'avais déjà couché avec environ six garçons différents, j'avais été tripotée par une vingtaine. Avec ça comment pouvais-je être respectée? Comment ne pouvais-je pas être perçue comme une pute?
  Mais ce que je détestais encore plus chez moi, était le fait d'avoir abandonné mes études. J'étais tellement focalisée sur les hommes, le sexe, les fêtes, les réseaux sociaux et ma popularité, que j'avais oublié la raison pour laquelle je me trouvais dans cette université et comment j'y avais été acceptée. J'avais pourtant promis être la meilleure, j'avais promis de surpasser tout le monde, mais au lieu de ça j'étais sortie la dernière de toutes les dernières.....
  Après que Madame Ngobo m'ait parlé dans son bureau, j'avais décidé de faire une introspection et effectivement, j'avais remarqué à quel moment j'avais dévié, j'avais remarqué à quel point je m'étais éloignée de l'essentiel, à quel point je m'étais souillée.

Dans la tête d'une Pute🇨🇲 ( En pause) Where stories live. Discover now