Chapitre 7 : Le cobaye

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Ville de Solaris (anciens États-unis) : Haute zone d'Amérique

08 décembre 2121

18h08

Cole Jeydricks

Tout est sombre autour de moi, je n'entends pas un bruit. Une lumière éblouissante s'allume à quelques mètres, éclairant une jeune femme recroquevillée par terre, pleurant à chaudes larmes. Elle à de longs cheveux châtains ondulés qui cachent son visage. Je m'approche lentement de cette femme habillée de léger vêtements blancs. Je suis à moins de trois mètres quand je reconnais Kaly, mon ex-petite amie. J'ai l'impression que mon cœur essaie de sortir de ma poitrine tant il se met à battre fort. Comment peut-elle être ici ?! C'est impossible ! Je veux aller la secourir mais je ne peux plus bouger. Je suis debout, en pleine forme mais mes jambes refusent de m'obéir. Je l'appelle mais elle ne semble pas m'entendre. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, j'ai du mal à respirer, ma tête tourne mais je trouve quand même la force de hurler son nom encore, encore et encore à m'en déchirer les cordes vocales. Je dois absolument l'aider, lui parler, la toucher. Au bout d'une minute je comprends que je perds mon temps et je me tais. Une autre lumière vient alors éclairer une nouvelle personne près de Kaly. C'est un homme, à genoux sur le sol, également habillé en blanc. Il a la peau mate, des cheveux foncés et un regard aussi sombre et vide que la pièce. Je le reconnais tout de suite. C'est Trainte, celui qui était mon meilleur ami avant les bombardements. J'essaie d'aller vers lui, mais il m'est toujours impossible de bouger. Je l'appelle aussi fort que possible cependant il ne réagit pas plus que Kalyopé. Je suis à moins de trois mètres d'eux et pourtant, je ne peux pas leur parler. Je me sens tellement frustré et en colère.... Je réfléchis mais je ne comprends rien. Qu'est-ce que je fais ici ? Pourquoi mes jambes sont elles paralysées ? Et surtout pourquoi ne m'entendent-ils pas ?! Je me pose toutes ces questions sans pouvoir y répondre lorsque deux hommes en uniforme noir et rouge apparaissent dans la lumière. Un juste derrière Kaly et l'autre derrière Trainte. Je leur ordonne de m'expliquer ce qu'ils nous veulent, de nous laisser partir, je finis même par les supplier de me répondre mais eux aussi semblent ne pas m'entendre et m'ignorent, tout simplement comme si je n'existais pas. Je tombe sur mes genoux désespéré, quand soudain, une foule de personnes apparaît. Ils arrivent de tous les côtés et marche rapidement tout autour de nous, comme s'ils étaient pressé ou en retard. Ils nous passent devant comme si de rien n'était. Ils portent tous des costumes et des tailleurs semblable à ceux des habitants du haut peuple et leur visage est comme flou. Il m'est impossible de les identifier. Que font-ils ici avec nous ? Il devrait réagir ! Je me résigne à comprendre quand soudain, les deux soldats mettent Trainte et Kaly en joue avec leur revolver. Non, c'est impossible ! Je ne peux pas les laisser exécuter mes amis comme ça, je dois les sauver. Je me relève et essaye de bouger mes pieds de toutes mes forces jusqu'à épuisement mais ils ne bougent pas d'un centimètre... Je me sens totalement impuissant, inutile. Je hurle aux soldats d'arrêter, je les menace, les insultes, je crie aux gens du haut peuple de faire quelque chose, de les aider, je les prie de réagir mais ils m'ignorent toujours. Kaly cesse soudainement de pleurer et se met sur les genoux, face à moi, exactement comme Trainte. Ils me regardent fixement, une arme pointée sur l'arrière du crâne. Ils m'ont enfin remarqué mais je n'en retire aucun soulagement tant leurs yeux sont emplis de haine à mon égard. Ils m'en veulent de ne pas les aider, je le sens. Leur visage est le même que dans mes souvenir mais jamais ils n'ont eu un tel regard. J'en ai des frissons. D'un coup les gens du bas peuple s'arrêtent et ils me regardent tous. Ils n'ont pas de visages, aucun d'eux et pourtant je sais qu'ils me fixent du regard. Les soldats chargent leur arme, mon coeur bat encore plus vite et encore plus fort. Je reprends mes supplications, sans succès. Je cède à la panique, je hurle, mes entrailles se tordent, mon torse est sur le point d'exploser ! Tout ça pour rien. Les gardiens tirent et la détonation me réveille.

NÉMÉSIS : 2121 RÉSISTANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant