Pacte avec le Diable [TERMINEE]

Chapitre XVI ~ Loan

Mais à quoi il joue ? Lilith et Blanche sont des Démons ! Elles vont probablement nous tuer dès qu'elles en auront marre de nous. Nous avons la chance de croiser l'armée impérial qui chasse précisément ces démons, pourquoi Mathéïs s'obstine à les protéger ?

Je le regarde, étonné et ses yeux me font froid dans le dos. Il m'intime de fermer ma bouche et bizarrement j'obéis.

D'habitude, Mathéïs est le plus peureux de nous deux. Là, il devrait être roulé en boule en train de pleurer comme un bébé. Or, il est agenouillé à côté de moi et m'encadre de ses bras trop fins, une lueur étrange dans le regard.

Et c'est cette lueur qui me fait peur.

- Dites-moi à quoi ressemblait ces démons ? Reprend le général.
- Euh.... Je n'ai p-pas bien vu....
- Est-ce que s'étaient des femmes ? S'empresse-t-il.
- Euh.... Non.... Je n-ne crois pas....
- Nous ne sommes pas loin du Manoir Noir ! C'est forcément elles ! S'écrie le général, visiblement agacé.

Le corps de Mathéïs se tend contre moi. Je ne comprends rien.

- Désolé, m'sieur. On n'a pas vu de femmes-démones dans le coin, reprend mon ami d'une voix faussement apeurée.
- Espèce de sale gosse ! S'emporte clairement le général.

L'homme en armure sort son épée de son fourreau et la soulève puissamment au-dessus de sa tête. Mathéïs se met à trembler et j'ouvre grand les yeux.

Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?!

Je sais que l'armée impérial chasse les démons et tout particulièrement ceux de la légende. Celle qui raconte que deux jeunes femmes auraient passé un pacte avec le Diable, il y a 200 ans de ça. La légende Lilith et Blanche.

Je sais aussi que Mathéïs a essayé de les protéger. Et je comprends pourquoi maintenant. Ces hommes sont pires que des monstres. La vue de deux jeunes essoufflés, poursuivit pas un démon ne les ont même pas fait lever un sourcil. Il n'y a que la chasse qui les intéresse.

En me précipitant pour quémander leur aide, j'ai en réalité signé notre arrêt de mort.

Mathéïs semble l'avoir compris comme moi car il m'enveloppe encore plus profondément dans ses bras, faisant de son corps un bouclier.

Oula ! Non ! Certainement pas !

Mais le temps que je réagisse, il est trop tard. La lame du général fend l'air et vient s'abattre sur le corps-

- GRRRR !

Un grognement guttural retentit dans l'air au-dessus de la clairière. L'épée se suspend à quelques millimètres du dos de Mathéïs. Je n'arrive pas à m'en réjouir tout de suite parce que j'ai encore plus peur de ce grognement.

- Qu'est-ce que c'est ?! S'exclame le général en nous oubliant.

L'armée tout entière scrute le ciel à la recherche de l'origine du bruit.

Moi aussi, d'ailleurs.

- Han..., souffle Mathéïs contre moi.

Mon attention se reporte soudainement sur lui.

- Mat' ! Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ?
- Han..., je ne c-crois p-pas....
- Qu'est-ce qui t'as pris ?
- Je voulais te protéger....
- Ne refais plus jamais ça !
- Hihi.... Ah....

J'ai eu la peur de ma vie. Imaginer Mathéïs prendre un coup à ma place m'est tout bonnement insupportable.

- GRRR !
- Qu'est-ce q-que c'est... ? Murmure-t-il, sous le choc.
- Je ne sais pas....
- GRRRRRRR !

Le dernier grognement est d'une puissance incroyable, tellement puissant que la terre tremble et l'air se réchauffe de plusieurs degrés d'un seul coup. Le vent se lève et monte rapidement en intensité. Et pour cause, ce n'est pas un vent naturel. Ce sont deux ailes géantes qui balayent actuellement la plaine, envoyant valdinguer des soldats isolés.

Je prends Mathéïs dans mes bras et le serre fort contre moi, pour l'empêcher de s'envoler. Le vent brasse nos vêtements, nos cheveux et nous malmène violemment mais je tiens le coup.

- UN DEMON ! Hurle le général.

Je lève le regard sur la créature qui atterrit nonchalamment au milieu des soldats, en en écrasant quelques-uns au passage.

C'est un majestueux phénix aux plumes noires enflammées et deux yeux rouges perçants.

Ces yeux me disent quelque chose....

- ATTAQUEZ-MOI CE TRUC ! C'EST ELLE ! Crie le général en levant son épée sur la créature.

Celle-ci lâche un hurlement monstrueux contre les hommes. Sauf que cette fois, des flammes tout aussi noires que celles sur son pelage sortent de sa gueule pour venir brûler vif les trois-quarts de l'armée.

Bizarrement, les flammes nous évitent moi et Mathéïs, alors que nous sommes en pleins milieu du champ de bataille.

Il faut seulement deux hurlements enflammés à la créature pour réduire en méchouis l'armée impérial qui lui fait face.