Chapitre 22

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Christopher

Assis dans la limousine qui l'amenait au siège social d'une grande chaîne de télévision pour une interview, il appela son ami Peter.

― Mon dieu, un revenant ! s'exclama ce dernier.

― Mec, n'exagère pas, on s'est appelé il y a un mois.

― Justement : c'est hyper loin. Bref, que me vaut cet appel ?

― J'aimerais t'inviter à venir faire la tournée avec moi. Ou du moins, si tu n'arrive pas à avoir quelques semaines de congés, tu pourrais poser pour juste une semaine et je te payerais le billet d'avion pour que tu me rejoins dans la ville où je serai.

― C'est très sympa de ta part, Christ. Mais tu peux m'expliquer pourquoi tu me ferais un cadeau aussi beau ?

― J'ai envie de te voir et... je vais aller en Norvège, donc je souhaiterai t'offrir ton rêve.

Peter resta sans voix un moment. Puis il réussit à baragouiner une petite phrase.

― Je ... Christ, c'est... attends, ce n'est pas une blague j'espère ?

Christopher roula les yeux. Plus il vieillissait, plus son ami devenait septique.

― Non, évidemment.

― D'accord, d'accord. Je... la Norvège, sérieux ?

― Mais oui ! Allez, redescends de ton nuage et accepte.

― Euh... oui, oui, j'accepte. Merci, Christ, t'es un vrai pote, même si on ne se voit pas très souvent. Alors, dis-moi, les dates de la Norvège c'est quand ? La tournée va durer combien de temps ? 

― En avril prochain, pendant quatre jours. On fera Oslo et Bergen. Par contre, tu ne pourras pas rester durant toute la tournée : elle va durer sept mois. Par contre, dès qu'on décollera pour l'Europe, je t'appelle et tu nous rejoins. Tu passeras les quatre jours avec nous, voire plus si tu veux et dès que tes congés prennent fin, tu retournes à Los Angeles. Tu n'auras rien à payer, évidemment.

― Ah oui, en effet, sept mois, c'est beaucoup trop long. Écoutes, j'essayerais de voir avec mon patron pour poser dix jours à cette période. Je te rappellerai dès que ça sera officiel.

― D'accord, ah plus, gros !

― Ah plus, mon pote. Et encore merci, je sais ô combien tu as dû batailler avec l'autre crétin vénal et vicieux qui te sert de producteur.

― Peter, steuplaît.

― Quoi ? Ce n'est pas vrai, peut-être ? Allez, mec, ciao !

Son ami raccrocha et Christopher soupira. Réaliser les rêves de ses amis – même si pour le coup, ce n'était pas un cadeau sans arrière-pensées – était un énième avantage à être une célébrité. Cependant, il regrettait parfois sa bonté au vu de comment ses proches remerciaient Marc. Certes, son producteur avait sa réputation et sa personnalité, mais quand même. Son regard finit par dévier sur Adrien, assis de l'autre côté de la banquette. Il vérifiait les questions qui seront posées lors de l'interview et les annotait parfois.   

― Alors, c'est bon, ton ami est de la partie ?

― Oui. Tu vas voir, il est très cool.

― Il fait quoi dans la vie ?

― Il est prof à la fac.

― Ah oui ? Dans quelle branche ?

― La science des religions.

Au vu de son expression hébétée, Christopher se sentit obligé de lui préciser :

― Oui, oui, ça existe vraiment. En gros, il déblatère toute la sainte journée sur les différentes religions qui existent devant des centaines d'étudiants qui trouvent ça intéressant.

― Et pour cause : ça à l'air méga intéressant.

Ah oui, c'est vrai, c'est un ancien extrémiste de la religion.

― Bah écoutes, tu pourras discuter de tout ça avec lui.

― Et comment !

Maintenant que j'y pense, je demanderai à Peter de discuter de tolérance avec lui.  

― Au fait, comment s'est passé ta première séance chez le psy ?

Il haussa les épaules en refermant le dossier de l'interview.

― Bien. On parle que de mon travail, pour l'instant.

― C'est un début. Après, vous allez vous apprivoiser et vous faire confiance. On lâche beaucoup plus de choses quand la confiance est là.

― D'accord. Sinon, pour revenir à nos oignons, durant l'interview, n'oublie pas de parler de la série de concerts dans la ville durant la tournée.

Au même moment, la voiture se gara dans le parking privé de la chaîne de télévision.

― T'inquiètes, je gère !

Christopher lui fit un clin d'œil et sortit de la voiture, suivit par Adrien. Ils entrèrent dans l'établissement et Christopher se prépara à se pavaner devant la horde de journalistes qui l'attendait patiemment à l'entrée du couloir des loges du journal télévisé.

― Que la parade commence, dit-il ouvrant la double porte vitrée.

Il offrit aux hyènes déchaînées son regard le plus ténébreux. Des milliers de flashes dansèrent devant ses yeux. Avec le temps, il avait réussi à ne plus fermer les yeux devant les objectifs. Cela était un apprentissage sur plusieurs années, mais il était obligatoire dans son métier. Lorsque la séance se termina, Christopher soupira et se massa les yeux. Ses rencontres avec les paparazzis et autres photographes médiatiques ne duraient jamais plus de quinze secondes, mais à chaque fois, cela lui paraissait s'éterniser pendant des heures. Et surtout, dès la disparition des flashes, des taches de couleurs apparaissaient toujours sur sa vue pendant quelques minutes.

― Ça va Christ ? Tu veux tes lunettes de soleil ? lui demanda Adrien en lui empoignant le coude.

Adrien avait toujours peur que son aveuglement éphémère le fasse malencontreusement tomber. Il était trop mignon.

― Oui, s'il te plaît.

Il les mit et ils continuèrent leur chemin jusqu'à la loge qui lui était réservé. Pendant qu'il se faisait maquiller et coiffer, une femme de la régie lui fit un speech qu'il connaissait par cœur sur le déroulement de l'interview.
Puis, on l'amena sur le plateau. Adrien, lui, alla comme toujours derrière les caméramans afin de visionner l'enregistrement du programme.

Et c'est parti pour dix minutes d'interrogatoire.  

***

RockStar ! (BxB)Where stories live. Discover now