Chapitre 7

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Adrien

San José, Californie – 23h00

A cause des embouteillages du soir, ils arrivèrent plus tard que prévu à l'hôtel. Comme dans toute grande ville, rouler le soir était relativement stressant. Entre ceux qui rentraient du travail, ceux qui sortaient quelque part, ceux qui ne savaient pas où aller, sans parler des piétons, il y avait de quoi péter un câble. Heureusement pour eux, ils vivaient tous les deux à Los Angeles, donc ils étaient habitués aux heures de pointe gargantuesques. Adrien gara la voiture dans le parking de l'hôtel. Dès que ce fut fait, il soupira.

─ Enfin arrivé. Il était temps. Je suis exténué, dit-il en bâillant.

Ils prirent le peu de bagages qu'ils avaient et se dirigèrent vers la réception. Pour cette deuxième nuit de road trip, Christopher avait réservé dans un hôtel trois étoiles en plein centre-ville. C'était le genre d'établissement qui montait jusqu'aux nuages. Ils récupèrent les cartes magnétiques et prirent l'ascenseur de marbre, direction le trente-troisième étage. Dès qu'ils entrèrent dans la chambre, Adrien sauta sur l'un des deux lits. Il se déshabilla et se mit sous les couvertures. Deux heures et demi qu'il avait pris le volant, et même s'il adorait rouler la nuit, il n'était pas un surhomme : la nuit, ça fatiguait énormément. Christopher, lui, rigola en partant dans la salle de bain adjacente.

Pourquoi il se marre, lui ?

─ Pourquoi tu te marres ? Cria Adrien.

─ T'as vingt-cinq ans et tu te pieutes à vingt-trois heures, répondit le concerné sur le même ton.

Une seconde plus tard, l'eau de la douche se fit entendre. Ce soir-là, il décida de ne pas aller se doucher. Il le ferait le lendemain. Quelques minutes plus tard, il s'endormit.

***

Lorsqu'il se réveilla, le réveil indiquait dix heures du matin. Christopher dormait encore, emmitouflé dans les couvertures du lit voisin. Adrien bâilla et alluma la télévision en baissant le volume sonore pour ne pas réveiller son ami. L'écran s'ouvrit sur une chaîne quelconque dont le programme actuel était les informations matinales. Adrien se claqua la main sur la bouche en voyant les gros titres et surtout, la vidéo amateure qui passait en boucle. Sur celle-ci, on y voyait Christopher dans le fast-food de la veille, prenant peur en découvrant que des gamines le fixaient à l'extérieur du restaurant. La vidéo, d'une minute trente, se terminait sur le chanteur qui s'enfuyait en prenait avec lui un Adrien qui se demandait ce qui se passait. Les gros titres, eux, étaient superbement bien trouvés : « Christopher Rodriguez : en fuite ou faisant la promotion de son prochain album ? » ; « La star internationale, Christopher Rodriguez, aperçu dans un fast-food » ou encore « Christopher Rodriguez : kidnappé ou kidnappeur ? ».

Nom de dieu !

Christopher ne devrait pas allumer son téléphone pendant quelques jours, même s'il ne l'ouvrait que pour texter ses parents. Adrien aussi, devrait appeler sa copine. Mais, Hélène, reporter internationale, était partie en Afghanistan depuis deux mois maintenant et ne devait pas revenir avant quatre mois. Il ne voulait pas l'inquiéter alors qu'elle n'avait aucun moyen de voir les informations, surtout qu'ils reviendraient à Los Angeles avant elle. Quant à ses parents, cela faisait dix ans qu'il ne les avait pas vus, ni parlés. De toute façon, sa famille n'avait ni télévision, ni radio, ni voiture, ni téléphone...et autre matériel moderne. Tout ce qu'il faisait pour garder un lien avec eux, c'était l'envoi d'une lettre toutes les deux semaines. Il avait appris la mort de sa grand-mère et le mariage de sa petite sœur comme ça et cela recommencerait pour les prochains évènements, qu'ils soient tristes ou heureux. Enerver par le jeu de la chasse à l'homme des journalistes, Adrien ferma la télévision et se dirigea vers la salle de bain. Là-bas, il se passa de l'eau sur le visage. Par inadvertance, il fit tomber la trousse de toilette de Christopher.

RockStar ! (BxB)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt