15. Jinah

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Le château d'Obsèl était définitivement plus élégant que celui de Kahara. Jinah resta bouche bée devant l'élégance des jardins, les détails et les sculptures entourant l'allée et les murs du château, la pelouse parfaitement tondue et bien verte. Tout était parfait.

    Elle serait restée figée longtemps encore si Tan n'avait pas commencé à s'avancer sur l'allée sans une once d'hésitation. Jinah avait presque oublié qu'il travaillait ici. Il avait l'habitude. Ce qu'elle ne comprenait pas, c'était la raison pour laquelle il n'avait pas eu l'idée de rendre visite à sa mère. Dans son cas, à l'instant où elle mettrait les pieds à Kahara, son principal objectif serait de voir sa famille. Peut-être que Tan lui en voulait pour tous les mensonges à propos de son père.

    Le jeune homme longea l'allée, saluant d'un signe de tête les trois jardiniers qui s'occupaient de l'endroit. Jinah fit de même bien plus timidement. Elle rattrapa son ami en vitesse et resta derrière lui en se faisant toute petite.

    Tan fit le tour du château pour rejoindre les entrées de service. Il entra après s'être présenté au garde devant la porte et l'avoir convaincu de laisser entrer Jinah. Jinah le suivit dans les étroits couloirs jusqu'à un vestiaire. Tan lui fit signe d'attendre.

    — Ce sont les vestiaires pour hommes. Attends-moi ici.

    La jeune fille hocha la tête alors qu'il pénétrait dans la petite pièce. Elle se colla dos au mur, terriblement mal à l'aise. Elle espérait que personne ne passe dans ce couloir à ce moment-là.

    Mais son vœu ne fut pas exaucé. Une femme portant une robe noire et un tablier, les cheveux attachés en chignon haut et les bras chargés de draps blancs passa devant elle. Elle lui sourit poliment et Jinah lui rendit son sourire.

    — Vous attendez quelqu'un ? demanda la femme.

    — Euh... oui, un jeune homme qui est dans ce vestiaire. Il m'a dit d'attendre.

    La jeune femme émit un léger rire amusé et disparut à un croisement. Jinah fronça les sourcils. Elle ne s'imaginait quand même pas que... Jinah se sentit rougir.

    — Ça va ?

    Elle sursauta en reconnaissant Tan qui se tenait près d'elle. Elle secoua la tête.

    — Tout va bien. Alors ? Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle en pointant du doigt une boîte que tenait le jeune homme.

    Tan baissa les yeux vers sa boîte et répondit :

    — Les lettres de mon père. Je les avais laissées ici.

    Il n'ajouta rien d'autre et la dépassa. Jinah le suivit alors qu'il remontait le couloir en direction de la partie privée du château. Mais à peine eurent-ils fait un pas dans le bâtiment qu'ils furent arrêtés par un homme assez âgé. Tan s'inclina immédiatement et incita Jinah à faire de même.

    — Votre Majesté.

    — Tan. L'Élu d'Aédé. Et j'imagine que vous êtes l'Élue de Kahara, ajouta Perez en dévisageant la jeune fille.

    — Oui, Votre Majesté. Je m'appelle Jinah.

    — C'est ce qu'on m'a dit, oui. Et qu'est-ce qui vous amène ? demanda-t-il en se tournant de nouveau vers Tan.

    — Ma piste pour trouver Dilia nécessite un livre qui ne se trouve que dans votre bibliothèque. J'aimerais pouvoir m'en servir.

    Le Roi resta de marbre alors que Jinah retenait une exclamation outrée. Ce n'était pas seulement sa piste. Elle avait bien participé également. Mais Perez secoua la tête.

La Légende d'AédéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant