Touch - V

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Nous ne croisâmes personne.
Même si tout le monde ne dormait pas à cette heure, tous nos camarades étaient au moins dans leurs chambres à cause du couvre feu.
En apercevant la porte de la chambre trois du coin de l'oeil, je m'arrêtai et forçai Taehyung à faire de même.

- Tes amis...

- Je suis censé être de corvée, ils comptaient s'endormir avant mon retour de toute façon.

Sa réponse spontanée me prit un peu de court et je restai planté devant la bâtisse, fixant ses traits qui semblaient bouger au rythme des flammes qui éclairaient la scène.

- Si tu ne veux pas que je dorme avec toi, je peux juste les rejoindre.

Un sourire fleurit sur son visage et il m'attrapa les deux mains.

- Je suis déjà très heureux, souffla-t-il comme s'il me faisait une confidence.

La pression de ses doigts autour des miens et ses joues roses me firent physiquement quelque chose. Je n'avais pas envie de le voir partir, pas encore. Il me restait peu de temps à passer ici, et même si c'était égoïste je voulais en passer plus avec lui. Nous en avions perdu beaucoup en essayant de ne pas nous croiser...
Mon ventre se contracta légèrement et mes mains se serrèrent à leur tour, traduisant mon désir de ne pas le voir s'éloigner.

- Viens, osai-je murmurer avant de l'emmener avec moi, me laissant aller à sourire lorsque sa joie explosa littéralement sur son visage et qu'il manqua de laisser échapper un rire bruyant.

Je nous fis traverser le dortoirs jusqu'à ma chambre puis me faufilai à l'intérieur, lui à ma suite.
Il lâcha ma main tandis que je m'occupai de refermer le battant et je l'entendis traverser la pièce.

Lorsque je me retournai, il était déjà arrivé jusqu'à mon lit et s'était assis sur le bord du futon.
Son sourire ne l'avait pas complètement quitté, mais il était beaucoup plus timide à présent que dans la réserve.
Je m'approchai de lui, laissant mes jambes faire tout le travail, puis me plantai devant le matelas à mon tour lorsqu'il me fallut repasser le relais à mon cerveau.

Je ne savais plus ce que je devais faire. Alors au lieu d'agir et de risquer de faire une des mille choses stupides qui me venaient à l'esprit, je m'éclaircis la gorge et fis remarquer un fait sans intérêt :

- Tu n'as pas ta chemise de nuit.

- Je ferai sans, mais tiens, je t'en prie.

Il attrapa la mienne, posée en un carré à peu près régulier derrière lui et la tendit légèrement en avant en évitant de croiser mon regard, se concentrant plutôt sur mes mains qui se posèrent sur ma ceinture, hésitantes.

La première et dernière fois qu'il m'avait vu nu, nous étions en train de nous baigner tous les deux dans la rivière.
Le contexte était bien différent cette nuit et mes mains continuèrent de trembler légèrement à mesure que je défis les différents nœuds de mon hanbok.

Quand ma ceinture fut retirée avec la couche supérieure de mon uniforme, il me surprit en se relevant, me faisant tout à coup face, son visage devant le mien.
J'eus à peine le temps de relever les yeux. Ses mains se posèrent sur le tissu de mes vêtements, remplaçant les miennes, légèrement plus assurées, mais à peine.

Il était concentré sur ce qu'il faisait, il essayait visiblement de ne pas se précipiter.
J'osais à peine respirer, mais son souffle à lui, qui balayait parfois mes clavicules désormais dévoilées, finit par me détendre légèrement.

Il me déshabilla entièrement, lentement, laissant mes habits tomber mollement sur le parquet en bois verni, puis il marqua une légère pause.
Je dus retenir mes doigts et mes orteils de s'agiter nerveusement lorsque je sentis son regard aller et venir dans le petit espace qui se trouvait entre nous.
J'étais à deux doigts. À deux doigts d'avoir une réaction gênante, je le sentais.

Wang [KookV]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant