Chapitre 28

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Je le fixe attendant qu'il développe.

- Ça fait même pas une semaine et on s'est déjà fait la gueule, et menti.

Il s'adosse au mur et rive son regard au sol.

- Et donc...?

Il laisse couler un blanc d'une vingtaine de secondes et finit par répondre :

- Faut qu'on parle.

J'hausse un sourcil et l'invite à s'asseoir à côté de moi.
Faut pas avoir fait maths sup pour savoir l'issue de cette conversation, dès le début avec Jimin ça s'annonçait tendu.

- Écoute Asia je-

- Jimin si tu veux casser dis le maintenant, tourne pas autour du pot.

Il semble surpris que je soit direct. Je quitte des yeux, pour la première fois de la conversation, le sol et remarque qu'il s'empêche de rire.

Quel connard.

Je pense même pas qu'on puisse avoir une conversation sérieuse, alors pourquoi s'être engagé dans une relation sérieuse, avec lui ?

Je me lève et décide de sortir pour éviter de craquer devant lui, même si on sort ensemble que depuis 4 jours, ça fait plusieurs mois que je vis avec lui, et il ne me laisse pas indifférente. Alors même si je n'avais pas beaucoup d'espoir en cette relation ça me fait quand même un peu de peine.

Lorsque j'ouvre la porte, la main de Jimin l'a referme d'un geste brusque et l'autre me retourne face à lui.

- Attends..

Je soupire et croise les bras attendant ce qu'il a à dire.

- Écoute Asia, j'ai effacé tous les numéros, j'ai arrêté de les voir, je leur parle plus.

Je fronce les sourcils et demande :

- Ah parce que tu continuais de les voir ?

- Non non mais je leur avais jamais vraiment dit que c'était terminé.. Mais maintenant c'est fait.

Je sais même pas si c'est une bonne chose, il croit que tout va s'arranger comme ça ? Aussi vite ?

- Je veux qu'on se parle sincèrement et qu'on ne se cache rien.

Ahah ! Mais regardez qui parle ! Il me dit ça, mais il a plus de numéros de meufs dans son téléphone que de neurones c'est pas possible !
J'aimerais savoir c'est quoi ces embrouilles avec le flingue qu'il a dans sa chambre et qu'est ce qu'il fout de ses journées.

- Bon Jimin écoute je commence à en avoir sérieusement marre. Tu veux parler sérieusement on va parler sérieusement.

Il ne dit rien et attends que je continu dans ma lancée ce que je fais volontier.

- Tu vas commencer par arrêter de voir tes putes, ensuite tu vas m'expliquer ce que c'est que ce flingue dans ta chambre et tu vas finir par m'expliquer ce que tu fous de tes journées.

Il me regarde, étonné que je prenne soudainement ce ton avec lui. C'est vrai moi qui d'habitude est plutôt une fille "passive" à prendre dans le bon sens tu terme, évidemment !
Mais moi faut pas me chercher, je peux être très calme, tu peux me faire tout ce que tu veux je vais limite pas réagir, mais si tu dépasse la limite à ne pas franchir, je pète littéralement un cable.

- Je... Je peux pas vraiment t'expliquer comme ça..

Je le fusille du regard et demande :

- T'es sûr de toi quand tu dis ça ?

Je le vois hésité pendant une dizaine de secondes avant de finalement me répondre :

- Je peux pas tout t'expliquer.

On aura beau dire tout ce qu'on veut, les mecs c'est tous les mêmes, dès les premières difficultés ça se barre sans rien justifier. Parfait.

- Désolé mais c'est pas suffisant pour moi.

Je fais volte-face et sors de l'appart' ça me fait mal de l'admettre mais je pensais qu'il pourrait changer, changer pour moi.
D'un côté je pense qu'on se dit un peu toute ça pour se rassurer, mais ça nous fait tomber d'encore plus haut, ce qui n'est pas vraiment mieux dans un sens.

Faut croire qu'il ne tenait pas assez à moi, mais peut être que ce qui me fait le plus mal, en ce moment, c'est qu'il n'essaie même pas de me rattraper.
J'essuie rageusement une larme qui a coulée malgré le fait que j'ai essayée de la retenir.

J'appuie sur le bouton de l'ascenseur et attends qu'il arrive. On va pas se mentir, j'ai toujours un espoir qu'il vienne me retenir, me rattraper, mais non.
Les portes s'ouvrent et je m'engouffre à l'intérieur sans même regarder s'il y avait déjà quelqu'un.

Je percute quelqu'un de plein fouet et tombe pratiquement à terre.

Sans relever la tête je lance un léger :

- Désolé.

Et vais m'adosser à la paroie de l'ascenseur.

- Bah alors tu me dis même plus bonjour ?

Je relève la tête et croise un regard noisette et joueur.

- Désolé je t'avais pas reconnu Taehyung.

- Qu'est ce qui t'arrive ?

Il vient placer son bras contre la paroie au dessus de la tête, et me fixe attendant mes explications.

- Rien rien.

Il recule de quelques pas et déclare :

- Je pense qu'on t'as menti toute ta vie en faite.

Je relève la tête intriguée par ce qu'il a à dire, l'invitant ainsi à continuer.

- Tu sais pas mentir.

Il me fait un petit sourire tout mignon avant de retrouver de son sérieux.

- Aller fait pas la gueule ! Dis toi que tous les mecs sont des connards !

Je le regarde, étonnée par ce qu'il vient de dire.

- Taehyung t'es un mec...

- Imagine que je suis ta meilleure pote et confie moi tout tes problèmes ma chériiiie !

- T'exagèrerais pas un peu...?

- Mais non ! Aller dit tout à tonton Taehyung !

- Tu passes de ma meilleure pote à un vieux pervers là...

Il s'immobilise et déclare :

- Mais c'est que madame est compliquée en plus...

On y retournes.. Les portes s'ouvrent à son étage mais il ne sort pas et appuie sur le rez-de-chaussée.

- T'inquiète je vais te faire sourire moi.

Il s'approche de moi un sourire plus que flippant scotché au visage.

- Qu'est ce que tu-

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que ses mains me font déjà éclater de rire. Entre deux éclats de rire j'essaie de l'arrêter mais rien n'y fait.

Alors que je me retrouve prisonnière dans un coin de l'ascenseur les portes s'ouvrent brusquement.
Je mets quelques secondes à me calmer avant de remarquer que la personne ne rentre pas. Les gens comme ça sérieux...

Je me décale de Taehyung pour lui dire le fond de ma pensée lorsque je rencontre un regard froid, distant, déçu et confus.
Ce regard qui m'a souvent provoqué des frissons, ce regard d'un marron profond presque noir.

Le regard de la personne avec qui je vis, avec qui je suis sortis, avec qui j'ai passée des moments magiques.

Son regard à lui.

Jimin.

Coloc [Jimin]Where stories live. Discover now