Fin - partie 1

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Je rentre chez moi dans un état second et m'écroule sur le canapé. Devoir rejeter Benoît alors que je viens d'être rejetée par Stéphane m'a fait encore plus mal, parce que je sais ce qu'il ressent.

J'éteins mon téléphone et vais prendre un bain. Je n'ai envie d'entendre ni de voir personne. Je ne mets même pas la musique. Je reste plongée dans l'eau jusqu'à ce qu'elle devienne froide, et je rajoute de l'eau chaude pour rester là encore un peu.

Je finis par sortir du bain et m'envelopper dans une grande serviette rouge, toute douce. Pas idéal pour s'essuyer, mais son contact contre ma peau me réconforte.

Je reste assise sur l'abattant des toilettes, attendant de sécher, plongée dans mes pensées.

Stéphane et Benoît tournent en boucle dans ma tête, leurs expressions gravées dans ma rétine. La froideur de Stéphane contre la tristesse de Benoît.

Avais-je la même tête quand Stéphane m'a dit que tout était terminé? J'espère que non. J'espère ne rien avoir montré, mais je sais que c'est une illusion.

Au moins Benoît sait-il clairement pourquoi je ne veux pas de lui. Stéphane s'est contenté de me jeter comme une vieille chaussette.

En même temps, à quoi je m'attendais? Je me relève pour faire face au miroir et laisse la serviette glisser le long de mon corps et atterrir à mes pieds.

Je me regarde dans la glace, et les larmes arrivent sans prévenir.

Stéphane est un apollon, il est magnifique sous toutes les coutures. Il suffit que je me regarde pour comprendre pourquoi il ne veut plus de moi.

Il suffirait sans doute que je me montre nue devant Benoît pour que lui aussi détale comme un lapin...

Je me remballe dans ma serviette et me dirige vers ma chambre pour enfiler une culotte de training pourpre, très épaisse et bien chaude. Un débardeur noir par au-dessus et un vieux gilet gris informe mais tout doux complète le tout.

Je vais ranger ma serviette, couper le chauffage et éteindre la lumière de la salle de bain, puis je m'installe dans mon fauteuil.

J'ai repris mon téléphone. Je le fais tourner dans mes mains. J'ai envie de le rallumer, envie d'appeler Stéphane, mais je ne le fais pas.

Je le jette de l'autre côté du fauteuil et décide d'écouter de la musique. J'allume la télé et lance Spotify depuis le menu multimédia.

Ma playlist se lance, mais elle n'est pas appropriée à mon humeur.

Je lance 9 Crimes de Damien Rice et me roule en boule, laissant mes larmes couler. J'ai besoin de pleurer un bon coup.

La chanson s'arrête et j'enchaîne sur Snuff de Slipknot et I don't want to miss a thing d'Aerosmith quand on frappe à la porte.

Évidemment, j'ai mis la musique un peu fort. Je me redresse en soupirant et en coupant la télé et m'apprête à affronter Madame PERKINS, ma « charmante voisine » qui a toujours quelque chose à critiquer.

Je prends une grande inspiration et essuie mes larmes. De toute façon, quoi que je fasse, elle verra bien que j'ai pleuré, alors...

J'ouvre la porte... et la referme aussi sec. Mon cœur palpite, mais je dois avoir des hallucinations.

Toc toc toc...

Non, non, non et non. Mon chagrin prend une tournure inattendue. J'ai tellement envie de le voir que je l'imagine derrière ma porte.

TOC TOC TOC!

- Bordel, Annabelle, rouvre cette porte!

Il y a de la colère dans sa voix, mais j'ai l'impression qu'elle ne fait que masquer un profond désespoir.

Je prends une grande inspiration et ouvre la porte. Je suis partagée entre l'envie d'aller me planquer et celle de lui sauter dans les bras, mais je suis une grande fille, et je reste donc sagement sur le pas de la porte.

- Qu'est-ce que tu fais là Stéphane?

Je le détaille, et je me rends compte qu'il est dans un sale état... il a un œil tout enflé qui se transformera sans l'ombre d'un doute en un beau cocard dès demain.

- Pour l'amour du ciel, que t'est-il arrivé?

- Je peux entrer?

Je me pousse et lui laisse la place de rentrer. Il hésite en pénétrant dans mon appartement, se demandant sans doute quel attitude adoptée.

Personnellement, je choisis de me draper dans ma dignité... ou du moins dans ce qu'il en reste. Je ne doute pas une seconde que mes yeux sont bouffis d'avoir pleuré, et j'imagine que j'ai une sale gueule, mais bon, je ferai comme si ça n'était pas le cas.

Je le regarde planté au beau milieu de mon salon, mais je ne dis rien. Il est venu jusqu'ici, il finira bien par parler...

- Je ne sais pas par où commencer... lache-t'il finalement.

Je hausse les sourcils, mais lui redemande ce qui lui est arrivé.

- Je me suis battu... enfin, plus ou moins. (Je ne pipe toujours pas mot, et il poursuit:) j'ai tout raconté à Benoît, et il m'a flanqué un pain. C'est pas vraiment une bagarre dans la mesure où je ne me suis pas défendu. Je le méritais.

- Tu plaisantes? Bon sang, pourquoi as-tu fais une connerie pareille?

- Je n'arrivais pas à lui cacher la vérité.

- Ah, bien sûr, les mecs ne peuvent pas s'empêcher de fanfaronner quand ils se tapent une gonzesse.

Il me lance un regard glaciale, et sa voix l'est tout autant quand il me dit:

- Ton opinion a mon sujet est arrêtée depuis bien longtemps, je le sais, et pourtant, ça continue à me blesser!

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Bien sûr que si.

- Très bien, si tu le dis. Alors que fais-tu ici au juste?

- C'est bien la question que je me pose. Je n'aurais pas dû venir. Je suis désolé de t'avoir dérangée, je vais y aller.

J'ai envie de hurler, de le gifler, de l'étreindre, de lui crier mon amour mais aussi combien je le déteste à ce moment précis... et les larmes remontent à la surface. Je tente de les ravaler, mais je n'y arrive pas. Je me détourne, attendant qu'il parte. Je n'entends rien, mais le sang bourdonne dans mes oreilles, occultant tout le reste.

Une minute s'écoule, peut-être deux. Je tourne toujours le dos à la pièce et à la porte, mais je suis sure qu'il est parti, alors je m'effondre en sanglots incontrôlés. Je n'arrive pas à me retenir, mon cœur s'est brisé, et le sang qui devrait s'en échapper coule en larmes de sel par mes yeux.

⚪️⚫️⚪️

Salut mes p'tits bouchons,

Je rajoute cette petite parenthèse pour vous remercier! À dire vrai, pour vous remercier 3000 fois même! En une semaine, Annabelle ma belle a été classée #1 du top chicklit et il y a eu 3000 vues supplémentaires 😲

Je tenais donc à vous dire merci pour ça, merci de me lire, de commenter, de voter!

La fin arrive à très grand pas pour ce tome, mais la suite a déjà germé dans ma tête, et il y aura certainement un tome 2... mais en attendant, je vous laisse, je poursuis l'écriture et termine mon chapitre au plus vite!

Tchuss les Guss 💋❤️💋

Annabelle, ma belle... (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant