Half werewolf (terminé)

Chapitre 15 : Le souvenir

Sam me dévisagea avant de répondre :

- Non.

- Non ?

- Non. Je t'ai prévenu, je n'abandonnerai pas. Je veux retrouver cette pourriture...

- Tu veux mourir ?

- S'il le faut pour arracher la tête du psychopathe qui m'a transformé...

- Je refuse que tu te fasses choper pour une raison aussi idiote !

- Oui, maman.

- Très drôle.

Je jetai un coup d'œil à Eléanor qui suivait notre conversation tout en finissant son bout.

- Tu n'as plus rien à manger ? m'interrogea Sam.

Je haussai les épaules. 

- J'ai pas faim de toute façon.

- Comme en cinquième ? J'ai pas envie d'aller chercher quelqu'un pour te secourir, encore moins un de tes copains les loups-garous. J'aimerai mieux éviter me faire remarquer.

Je ne savais pas qu'il s'en rappelait. En cinquième, j'étais en retard en cours et n'avais pas pris de petit déjeuné. Le midi, stressée par une évaluation qui avait lieu à l'heure d'après, j'avais sauté le déjeuné pour réviser. Juste après avoir fini, je m'étais levée pour rendre ma copie, mais tout s'était mit à tourner autours de moi et mes jambes étaient flageolantes. Je me suis évanouie là, devant tout le monde. Sam était parti chercher l'infirmier, un homme assez grincheux qui m'a bien disputé quand je m'étais réveillée et il m'avait obligé à avaler du chocolat. Indigné par le comportement de l'homme, Sam l'a insulté, ce qui lui a valu une heure de colle.

À ce souvenir, je souris.

- Tu n'as pas oublié.

- Je n'ai jamais oublié le surveillant qui avait une odeur de choux pourri et une haleine qui puait les égouts.

Je ne pouvais m'empêcher de rire. J'avais entendu que M. Mubble avait cette réputation bien avant que je n'entre au collège. Une rumeur courrait sur lui et Mme Dobboy, une prof de maths. J'aimerai tant retourner à cette époque là, quand les loups-garous étaient toujours acceptés. 

- Va juste dans mon appartement. C'est tout ce que je te demande. 

- Tu veux que je reste en vie. Je resterai en vie. Mais ici. Tu sais que je suis têtu.

- Moi aussi je le suis, figure toi.

- Je sais. Je m'en souviens.

Il pencha la tête sur le côté, comme pour mieux me dévisager. Je me rendis compte de la dangerosité de ce que je faisais, si un membre de la meute passait par là et sentait l'odeur de Sam, ou la mienne.

- Il faut que j'y aille.

Je me levai, puis me figeai. Je ne pouvais pas laisser Eléanor seule.

- Je m'en occupe, annonça Sam. Je lui donnerai à manger et ferai de mon mieux.

- Et comment comptes-tu t'y prendre, toi qui ne sais pas se contrôler ?

- J'apprendrai. Il le faut bien, on ne va pas la laisser seule. Fais-moi confiance, si je sens que je perd les pédales, je m'en irais et la retrouverai plus tard. 

Eléanor semblait terrifiée par cette perspective. 

- Non, il va me tuer ! gémit-elle.

- Je ne te ferai pas de mal, insista Sam. Si je te tue, j'irai me dénoncer moi-même. Même si je pense que Aileen me tuera en première.

Ses yeux me transpercèrent. Il était sérieux. Pouvais-je vraiment lui faire confiance ? Avais-je vraiment le choix ? Je ne pouvais pas emmener Eléanor avec moi, la meute ne voudra jamais, ou Carolyn la tuera. Je ne pouvais pas la laisser seule non plus, elle ne survivrait pas. Mais si Sam n'était plus ce qu'il était ? Pourtant, il ne semble pas autant avoir changer.

- J'accepte à une condition. Que vous alliez tous les deux dans mon appartement. 

Sam poussa un soupir. Malgré tout, je sentais qu'il était en train de céder. 

- Okay, finit-il par répondre. J'accepte.

- Si vous avez des ennuis et que je ne suis pas là, appelez Davis. C'est un ami, il acceptera de vous aider. 

Je donnai le numéro de Davis et m'approchai de Eléanor.

- Ecoute, Sam prendra soin de toi. Je lui fais confiance, c'est mon ami. Vous serez en sécurité.

Je me tournai ensuite vers Sam.

- Merci, je lui lançai.

- Pas de quoi.

Je m'approchai de Sam et le serrais dans mes bras. Je le sentis se raidir, mais je ne restai que quelques secondes avant de reculer.

- Au revoir.

Puis je partis.