Chapitre 2 : Cheveux de paille

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- Aileen Weller ? Nous devons vous parler.

Je sentis la peur me nouer les entrailles. Ils savaient qui j'étais. Ils venaient m'arrêter. Me tuer. Devant Davis et M. Rekfor. Ceux-ci se retournèrent. Tout deux devinrent pâles. Davis s'approcha et toussota pour manifester sa présence.

- Monsieur, il doit avoir une erreur. Aileen est mon employée. Je suis le directeur de cette bibliothèque. Elle...

L'homme l'arrêta d'un geste.

- Je sais qui vous êtes, M. Davis Hemplez. Ce n'est pas une erreur. Sachez que Mlle Weller n'a rien à craindre. Disons que nous vous l'empruntons.

Ils parlaient de moi comme si je n'étais pas là, ce qui m'énervai. 

- Et si je ne veux pas ? Vous allez me tuer devant Davis et M. Rekfor comme vous avez fait avec Mike Swako ?

L'homme se tourna vers moi et me dévisagea. 

- J'ai bien peur que vous n'ayez pas le choix. Nous serons obligé d'employer la manière forte. Il est inutile d'essayer de s'enfuir, des voitures ainsi que mes collègues vous attendent à la sortie.

Je ravalai la panique qui enflait en moi. Ils allaient m'emmener quelque part pour me tuer. Mais où ?

- Et où vous m'emmenez ?

- Vous verrez. Maintenant, venez, nous n'avons pas toute la journée.

Cheveux de paille me fit un signe de tête vers la sortie.

Je jetai un coup d'oeil à M. Rekfor et Davis. Ils étaient livides.

- Attendez, balbutia Davis. Nous pouvons... Ne l'emmenez pas... Elle...

- Si vous vous interposez, nous serons forcés de vous tuer.

Je ne voulais pas que Davis soit entraîné avec moi. Après tout ce qu'il a fait pour moi...

- Ne t'inquiète pas pour moi, Davis. Je vais bien. Laisse-les m'emmener. Je...

Mais ma voix se brisa. Je me détournai et sortis, à la suite de Cheveux de paille.

Cheveux de paille n'avait pas menti. Quand nous sortions, quelques voitures noires entouraient la bibliothèque. Ca ne servirait à rien de me transformer en loup-garou. Je n'arriverai pas à m'enfuir, le gouvernement ayant des armes pouvant nous immobiliser. Et même si je m'enfuyais, ça ne servirait qu'à aggraver mon cas. J'avalai ma salive et montai dans la voiture que m'indiquait Cheveux de paille.

L'intérieur sentait le cuir neuf, et tout était marron. Je m'installai, mis ma ceinture et gardai les dents serrés. Le paysage était toujours pareil, des bâtiments partout, plus ou moins grands. Le chauffeur parlait mais je n'écoutais pas. 

Enfin, au bout d'un moment, la voiture s'arrêta. Cheveux de paille m'attendait devant un grand bâtiment gris. 

- Voici le centre. C'est ici que nous travaillons, m'expliqua t-il en suivant mon regard. Venez, il ne faut pas attendre davantage. 

Il ne faut attendre davantage pour me tuer, plutôt. J'hésitai, puis entrai à mon tour.

Le hall était tout blanc. Un accueil se dressait sur la droite, à côté d'un grand couloir. Des chaises et des bancs peuplaient le reste. Partout, des couloirs et des portes. 

Cheveux de paille me conduisit vers un ascenseur. Je fus surprise de constater qu'il n'y avait que vingt étages. Cheveux de paille appuya sur le vingtième.

- Il y a beaucoup de couloirs. Les étages représentent les postes. Et encore, derrière cet immeuble, il y a le laboratoire, où il y a une quinzaine d'étages.

J'ignorai pourquoi il me racontait tout ça. Peut-être qu'il ne voulait pas me tuer, après tout. Mais dans ce cas, pourquoi le gouvernement serait directement venu à la bibliothèque ?

Lorsque l'ascenseur atteignit le dernier étage, je vis que le dernier étage était le plus grand. Les couloirs faisaient la taille d'un appartement et une immense baie vitrée donnait sur le reste de la ville.

Cheveux de paille me conduisit devant une porte.

- Je vous attends là. Frappez puis entrez. Ne la faîte pas attendre.

J'ouvris la porte après avoir frappé et aperçus un grand bureau blanc. Dessus, tout était impeccablement rangé, chaque dossier à sa place, chaque crayon taillé à la même hauteur et pas de trace de poussière. Derrière, une grande baie vitrée et une femme d'une trentaine d'année qui me sourit en me voyant. Ses longs cheveux blancs sont attachés en chignon et ses yeux bleus brillaient.

- Mlle Weller ! Vous voilà ! Je suis Carolyn. Je vous en prie, asseyez-vous.

Je demeurai méfiante. 

- Pourquoi je vous obéirai ?

Elle garda son sourire.

- Parce-que c'est la moindre des politesses, non ?

- Vous vous fatiguez à être polie avec moi... Avant de me tuer ?

Elle éclata de rire.

- Vous tuer ? Vous croyez que c'est vraiment mon intention ? Vous croyez que je me serai fatiguée à envoyer mes hommes et vous emmener ici pour vous tuer ?

Elle se calma puis m'expliqua :

- Si j'ai demandé à vous faire venir, c'est parce que nous avons besoin de votre aide.



Half werewolf (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant