Chapitre 28 : L'homme

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- Pourquoi tu n'as pas mis ton nom sur le calendrier ? interrogea Balir en me regardant m'installer.

- De qu... Ah oui. J'ai oublié.

- Bah voyons... Oublié... Comme par hasard, ironisa Mike.

Ça faisait longtemps qu'il ne m'avait pas fait chier celui-là...

- C'es sûr, ça m'amuse de ne pas mettre mon nom sur un calendrier et de rester encore plus longtemps ici...

Je levai les yeux au ciel.

- C'est juste qu'on aurait pu prendre la même forêt par erreur. Je n'ai pas envie de rester encore plusieurs mois ici.

- Moi non plus, vous croyez quoi ? Que je le fais exprès ?

J'avalai mon dîner rapidement, impatiente d'aller me coucher.

Je me rendis dans mon lit et m'endormis rapidement.

Les jours passèrent. Il ne se passait rien, et Went ne me parla plus de sa mission.

Je chassai les vampires, beaucoup plus coriaces qu'en Amérique, et gardai quelques bleus et plaies de mes combats contre eux.

Quelques fois, j'avais l'impression qu'on me suivait et qu'on m'observait, mais j'ignorai si c'était la réalité ou si je l'imaginai. Dans ce cas, je courrai jusqu'à que je ne sente plus ces yeux, ou alors je faisais des détours ou tournai en rond sur quelques kilomètres pour les faire chier.

Une autre fois encore, je mis mon nom sur la mauvaise forêt, et le soir, je sentais le regard non discret de Mike, qui me regardait mal.

Bien fait pour eux. Je détestai l'idée d'être surveillée. 

Je croisai quelques fois la meute des vampires que j'avais laissée partir. Celui qui m'appelait "gamine" m'adressait plusieurs fois des clins d'œil et des sourires qui faisaient froid dans le dos.

Mais une après-midi, je n'avais pas envie de chasser. J'allai alors dans les villes et regardai les vitrines des magasins. Je regardai les jouets (hors de prix) d'un magasin quand j'entendis la porte s'ouvrir.

- Merci papa ! Il est magnifique ! Je l'adore !

Tiens, l'enfant n'avait pas l'accent de l'Angleterre.

- Merci papa ! renchérit la voix d'un autre enfant.

Je jetai un rapide coup d'œil et vis un homme d'une quarantaine d'années accompagné d'une fille et d'un garçon jumeaux de trois ou quatre ans.

- Derien. Allez les enfants, il faut qu'on se dépêche, on va être en retard.

L'homme souriait. Mais il semblait fatigué. Ses cheveux noirs étaient tout ébouriffés et des cernes soulignaient ses yeux bleus. 

Je me concentrai sur les jouets quand ils passèrent près de moi.

- Regarde papa, je suis un super héros ! s'écria le garçon.

- Ne cours pas !

Mais je sentis le garçon se cogner contre moi.

- Pardon madame ! 

Je me baissai vers le garçon qui était tombé sous la violence du choc.

- Ca ne fait rien.

Je l'aidai à se relever.

- Je suis désolé. Vous savez à cet âge là...

Je me tournai vers l'homme qui émit un affreux rire qui me faisait penser à un porc qu'on étrangle.

- Ce n'est pas grave.

- Vous n'êtes pas d'ici, on dirait. Vous n'avez pas d'accent, continua t-il.

- Vous non plus. Je suis juste de passage. 

Il me dévisagea puis se figea. 

- Vous venez des Etats-Unis ?

- Euh... Oui...

Il me dévisagea intensément, ce qui me rendit mal à l'aise.

- Papa, on doit y aller ou on va être en retard, remarqua la petite fille.

- Oui, j'arrive.

Puis en chuchotant :

- Comment vous appelez-vous ?

C'était trop.

- Vous allez être en retard, vous devriez y aller, je répliquai d'un ton cassant.

Quel genre de pervers draguait une fille de vingt ans de moins, devant ses enfants, qui plus est ?

Il s'éclaircit la voix.

- Bien sûr. Pardonnez-moi.

Mais son regard insistant ne me quitta pas jusqu'à qu'il se soit retourné.

Il fallait que je retourne chasser. Je commençai à faire demi-tour quand tout le puzzle se mit en place. Son regard intense. Le fait qu'il me demande mon nom. Son manque d'accent.

Mais quand je courrai pour le retrouver, il avait disparu. Mais quelle idiote j'étais !

Etait-ce possible que je sois tombée sur mon père sans que je m'en rende compte ?




Half werewolf (terminé)Where stories live. Discover now