Une éclaircie dans un ciel sombre [George Weasley]

9. Une autre signification

Le dimanche 2 janvier 2000

La pluie faisait rage dans le ciel et les bourrasques sifflaient contre les fenêtres de la chaumière aux coquillages. Installées autour de la petite table de la cuisine, Fleur et Léna buvaient une tasse de thé dont la chaleur était la bienvenue.

– Alors, tu es remise de ta soirée du nouvel an ? demanda Fleur à son amie.

– Très bien.

– Si j'ai bien compris, elle a été particulièrement arrosée...

– Ah oui ? Qui t'as dit ça ? s'étonna Léna.

– La tête de George au repas de famille le lendemain suffisait à le déduire.

Léna eut un rire en s'imaginant la scène. Elle-même avait passé presque la journée entière à dormir, le lendemain du nouvel an. Mais, elle devait bien admettre qu'elle avait ingurgité plus d'alcool encore que George, ce dont elle n'était pas très fière, avec du recul. L'ambiance avait été électrique sur la piste de danse jusque tard le lendemain matin.

– Vous vous êtes bien amusés, alors ? poursuivit Fleur.

– C'était sympa, oui.

– Mais encore ?

Fleur était frustrée du peu d'information que laissait filtrer Léna. Elle voulait en savoir plus mais son amie n'était par très coopérative.

– Est-ce que tu veux savoir quelque chose en particulier ? demanda Léna, lasse de voir Fleur tourner autour du pot.

– Non... Enfin... Je me demandais juste comment ça se passait entre toi et George. Vous avez l'air d'être devenus proches, c'est tout...

Léna leva les yeux au ciel. Elle n'était pas surprise de cette question mais elle la redoutait. Les gens avaient toujours tant de mal à croire qu'une simple amitié entre un homme et une femme était possible. En tout cas, pas quand ces deux personnes étaient célibataires.

– On est amis, répondit-elle donc.

– Oui, bien sûr, acquiesça Fleur.

Malgré tout, Léna pouvait bien sentir son scepticisme.

– Vraiment, je t'assure, insista-t-elle inutilement.

Fleur hocha de nouveau la tête avant d'orienter la conversation vers un autre sujet un peu lié.

– Tu as trouvé quelqu'un à embrasser, à minuit ? contre-attaqua-t-elle.

– Non. Enfin disons que, n'ayant trouvé personne d'autre, Lee m'a évité la peine de chercher quelqu'un.

Fleur marqua un temps d'arrêt et haussa un sourcil. Elle ne s'était pas attendu à cette réponse et Léna regretta un instant de s'être laissée aller à cette confidence. Fleur n'allait plus la lâcher, maintenant. Léna la connaissait trop bien.

– Lee et toi ? reprit Fleur avec étonnement.

– Non ! s'empressa de s'exclamer Léna. Je veux dire, ce baiser ne voulait rien dire. C'était juste pour la tradition, tu sais.

Léna se garda bien de parler de l'autre baiser qui avait eu lieu peu de temps après celui de Lee. Si Fleur apprenait ça, elle en ferait tout un plat et toute la famille Weasley ne tarderait pas à être au courant, ce que Léna préférait éviter à George.

– Tu es sûr que Lee voit les choses de la même façon ? insista Fleur.

– Pourquoi tu me demandes ça ?