8. Le baiser de minuit

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Le vendredi 31 décembre 1999

George, assis sur une chaise, un verre de whisky à la main, observait avec amusement ses amis. Léna et Lee étaient en train de danser, ce qui était assez drôle à voir étant donné leur équilibre précaire. Cependant, George était content de voir Léna sourire. Il savait que l'alcool était en partie responsable de sa bonne humeur, mais malgré ses efforts pour le cacher, il voyait bien qu'elle n'allait pas bien. Et ce n'était pas seulement ses récentes crises de larmes, car même ses sourires semblaient ternes. Et George, il en connaissait un rayon sur les sourires de façades. Lui-même en avait régulièrement un scotché au visage.

En ayant cette pensée, George avala d'un trait le fond de whisky qui restait dans son verre. La brûlure de l'alcool lui fit du bien, cependant, cela ne l'aida pas à se consoler de la tristesse qui commençait à l'envahir. Il savait bien que l'alcool n'était pas une solution, bien loin de là. Cependant, il était jeune et il pouvait encore mettre la boisson sur le compte de l'esprit de fête, d'autant plus pendant la soirée du nouvel an. Quel mal y avait-il à faire quelques excès un soir comme celui-ci ?

Tandis que George se questionnait, Léna et Lee le rejoignirent. Ils se laissèrent retomber lourdement sur leurs chaises en soupirant.

– Je suis complètement lessivée ! souffla Léna.

– Petite joueuse ! la taquina Lee.

– Moi, une petite joueuse ? Et ben, tu sais quoi ? Finalement, j'ai encore tout un tas d'énergie à revendre. Je suis même une vraie pile électrique. Je peux te le prouver quand tu veux.

– Ah ouais ? Bah...

– Ferme-la, Lee, l'interrompit George avec lassitude.

Lee se tourna vers lui avec un air choqué tandis que Léna éclatait de rire.

– Alors comme ça, tu prends son parti à elle ? l'accusa Lee. Traître.

– Absolument pas, mais vu le tour que prenait la conversation, je me suis dis qu'il fallait mieux vous interrompre. Merlin seul sait comment ça aurait fini.

– Rabat-joie, ronchonna Lee.

Le jeune homme s'affala un peu plus sur sa chaise, une moue boudeuse sur le visage.

– Je m'ennuie... se plaignit Léna, tout aussi affalée.

– Va danser, proposa George.

– Plus envie, répliqua-t-elle.

– Alors ne te plains pas, répliqua-t-il en levant les yeux au ciel.

– Tu n'es pas gentil, marmonna Léna en faisant la moue.

– Vous savez-quoi ? intervint Lee. Je vous laisse dans votre petite dispute de vieux couple et je vais me resservir un verre. En passant, je vais voir si je peux rencontrer une fille célibataire avant minuit, ma solitude commence à être pesante et j'aimerais bien y mettre un terme avant le début du prochain millénaire...

Lee s'en alla sans leur laisser le temps de réagir, se faufilant avec plus ou moins de souplesse entre les danseurs.

– Comment ça, un vieux couple ? grommela Léna.

– Tu as fini de râler ? s'agaça George.

Le jeune homme ne voulait pas être désagréable mais il ne supportait plus cette négativité de la part de Léna, elle qui était normalement si positive. De plus, il avait parfois l'impression que ce changement chez elle était sa faute, comme s'il l'avait provoqué en réveillant la douleur de la perte de son frère. Cette négativité, c'était donc un peu la sienne avant tout, et il n'aimait pas qu'on la lui renvoie au visage. Il avait besoin de positivité pour ne pas sombrer.

Une éclaircie dans un ciel sombre [George Weasley] Where stories live. Discover now