18. Être fou à deux

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Le samedi 5 février 2000

Assise à la fenêtre, Léna observait les rafales de pluie tomber sur la ville. Les nuages grisâtres et l'ambiance maussade étaient représentatifs de ce qu'il se passait dans son propre esprit. Autant elle avait pu se sentir positive et détendue la veille, autant elle se sentait abattue aujourd'hui.

Elle était lasse de ces sautes d'humeurs incessantes. Malheureusement, elle n'exerçait aucun contrôle sur le phénomène. Elle tentait de se rassurer en se disant que cela finirait bien par passer, mais quand elle était dans cet état d'abattement, rien ne parvenait réellement à l'apaiser.

Quand quelqu'un frappa deux coups à sa porte, elle eut un vague sentiment de bonheur en pensant qu'il s'agissait de George. Néanmoins, elle eut la surprise de se retrouver face à un total inconnu. L'inconnu devait avoir environ son âge, bien que ses cheveux blonds coiffés en pétard et ses traits juvéniles le rajeunissaient.

– Salut, fit celui-ci. Excuse-moi de te déranger, je fais le tour des appartements. J'ai emménagé tout récemment dans l'immeuble avec un ami – juste en dessous de ton appartement, en fait – et je voulais te prévenir qu'on organisait une crémaillère ce soir. On risque de faire un peu de bruit et on voulait s'en excuser d'avance. Si jamais on exagère trop, n'hésite pas à venir nous le dire.

– D'accord, pas de problème, répondit Léna avec une vague apathie. Bienvenue dans l'immeuble.

– Merci ! Au fait, je m'appelle Ryan, se présenta l'inconnu, avec un grand sourire.

– Léna.

– Ravi de te rencontrer, Léna, reprit Ryan. Bon... je vais te laisser tranquille, et encore désolé pour le bruit qu'on risque de faire ! Passe une bonne soirée.

– Merci.

Ryan jeta un dernier coup d'œil perplexe en direction de Léna, puis redescendit les escaliers. Léna réalisa qu'elle avait du lui paraitre extrêmement froide et distante. Honnêtement, en cet instant, elle s'en fichait pas mal. Mais en temps normal, elle détestait que d'autres personnes puissent avoir une mauvaise impression d'elle, d'autant plus quand elle était injustifiée.

Léna referma la porte puis partit s'écrouler sur le canapé. Vinyle vint se blottir contre elle. Elle accueillit ce réconfort avec gratitude, bien qu'en cet instant, la seule personne qu'elle aurait voulu voir était George.

Une vingtaine de minutes après que Léna se soit fait cette réflexion, deux nouveaux coups furent frappés à la porte. Avec appréhension, Léna se leva pour aller ouvrir la porte. Elle eut cette fois la joie de se retrouver face à George, en chair et en os. Son vœu s'était exaucé.

George fut ravi de voir un sourire apparaître sur le visage blasé de la jeune femme. Il sentit tout de suite qu'aujourd'hui était un jour compliqué pour Léna, mais s'il avait réussi à provoquer un sourire chez elle, alors rien n'était perdu.

– Lee est venu te voir hier ? demanda George. Il m'a dit qu'il le ferait.

– Oui, il est venu, répondit Léna. On a beaucoup discuté.

– De quoi ? Si ce n'est pas indiscret.

– Oh, de tout et de rien, répondit-t-elle évasivement.

Vinyle – qui s'était absenté un moment – choisit ce moment pour revenir dans la pièce.

– Toujours là, toi ? demanda George avec un regard suspect envers le chat.

– Ne commence pas, George, répliqua Léna avec amusement.

– C'est lui qui a commencé, s'emporta faussement George. Tu n'as pas vu le regard qu'il m'a jeté.

Une éclaircie dans un ciel sombre [George Weasley] Where stories live. Discover now