5. Le retour à la réalité

1.8K 141 5
                                    

Le dimanche 5 décembre 1999

Le lendemain, quand Léna ouvrit enfin les yeux, elle se fit la réflexion qu'elle ne s'était jamais sentie aussi mal de sa vie. Elle ne parvint pas à garder ses yeux ouverts plus de quelques secondes, et ce n'était pas à cause de la luminosité car la pièce était dans le noir quasi complet. En revanche, elle avait la sensation que sa tête allait exploser et que ses yeux allaient lui sortir des orbites à tout instant. Elle se tourna sur le flanc et le bruit que fit le lit en grinçant le lui fit regretter.

Quelques instants plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit et, Léna, les paupières toujours fermées, se retourna de l'autre côté pour fuir la lumière qui en provenait. Elle entendit des pas se rapprocher du lit mais elle ne bougea pas.

– Comment tu te sens ? demanda George d'une voix rauque.

– Mal... répondit Léna, la voix faible.

Chez l'un comme l'autre, l'euphorie de la veille avait totalement disparue, laissant place à un mal être profond. George s'assit sur le lit, le dos tourné à Léna, qui elle-même lui tournait le dos.

– Moi aussi, si ça peut te faire du bien de ne pas être la seule, avoua George. Lee dort encore, il a à peine bronché quand je suis passé à côté de lui.

Un silence s'installa, bientôt rompu par Léna.

– Je vous l'avais dit que c'était une mauvaise idée, n'est-ce pas ?

George eut un rire qui se transforma en toux.

– Peut-être bien, je me souviens vaguement que tu aies dis quelque chose dans le genre...

– Et maintenant, on en paie le prix, soupira Léna. Est-ce que quelques heures d'euphorie valent vraiment ce mal horrible qui vient ensuite ? Je me le demande sincèrement.

– Au moins, cela a l'avantage de nous faire tout oublier pendant un moment, même si le retour à la réalité est douloureux. Cela faisait longtemps que je n'étais pas entré ici, ajouta-t-il après une courte pause.

Léna trouva la force de se redresser mais resta immobile un moment. Finalement, l'envie de vomir qui l'avait gagnée se dissipa. Elle ouvrit ensuite les yeux, ce qui lui parut être un effort surhumain. Elle se tourna vers George mais ne put contempler que son dos. Elle alla s'asseoir à côté de lui.

Le regard de George était perdu dans le vide. Léna put y discerner la douleur immense qui emplissait le cœur du jeune homme. Elle le prit alors dans ses bras et le serra contre elle. Il répondit mollement à son étreinte. Ils restèrent ainsi pendant quelques minutes. Aucun d'eux n'osa bouger ou dire quoi que ce soit. C'était le genre de peine sur laquelle on ne pouvait pas mettre de mots. C'est une peine qui se ressentait.

Un ronflement sonore retentit alors, venant manifestement de Lee, et Léna et George se séparèrent. La jeune femme garda néanmoins des yeux inquiets posés sur lui. Finalement, il lui adressa un sourire triste, puis se releva et retourna dans le salon. Elle voulut le suivre mais dut s'y prendre à plusieurs reprises car la chambre tourna autour d'elle quand elle essaya.

Quand elle passa le pas de la porte, elle vit George pencher au-dessus du canapé. Léna le rejoignit. Elle vit un petit sourire sur le visage du roux et une petite étincelle de malice s'allumer dans son regard.

– Qu'est-ce que tu manigances ? lui demanda Léna, un peu surprise par ce revirement d'humeur.

– J'étais en train de m'imaginer le réveiller avec un petit Levicorpus, mais j'ai peur que ce soit trop violent et qu'il dégobille partout sur mon canapé...

– C'est un risque... admit Léna. Mais... qu'est-ce que la vie sans risques ? En revanche, si tu veux mon avis, c'est un peu barbare, un tel réveil après la soirée qu'on a passée.

– Je crois que je vais le faire, décida néanmoins George. Je me sens d'une humeur sadique ce matin.

Léna s'éloigna un peu, s'attendant au pire, tandis que George abaissait sa baguette vers Lee. Soudainement, Lee fut élevé dans les airs par la cheville. Son visage afficha une expression de panique mêlée à une immense surprise tandis que ses yeux s'écarquillèrent. Son teint était pâle et George et Léna le virent alors verdir à une vitesse fulgurante.

– Tu devrais peut-être le faire redescendre... observa Léna en grimaçant.

George ne se le fit pas dire deux fois. Il fit retomber Lee en douceur sur le canapé. Les yeux de celui-ci papillonnèrent tandis qu'il tentait de comprendre ce qui venait de lui arriver. Son teint restait toujours aussi verdâtre.

– Je ne me sens pas bien du tout, admit faiblement Lee.

Léna fut très réactive.

Accio bassine ! s'exclama-t-elle.

La bassine parvint jusqu'à Lee, juste à temps. George et Léna échangèrent un regard, partagés entre l'amusement et l'inquiétude. Finalement, ils éclatèrent de rire. Quand Lee releva la tête, il leur jeta un regard noir.

– Ce n'est vraiment pas cool, les gars, geignit-il d'une voix morose. Vraiment pas cool...


~


Voilà, vous l'aurez peut-être remarqué, c'était un chapitre plus court que d'habitude pour cette semaine, mais retour à la normal pour les suivants, promis !

Pour le découpage de mes chapitres, ce chapitre de transition était nécessaire.

Je vous dis donc à dans une semaine pour la suite :)

Une éclaircie dans un ciel sombre [George Weasley] Where stories live. Discover now