15. Vinyle

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Le jeudi 3 février 2000

Les yeux plissés, Léna observait attentivement l'échiquier placé devant elle. Assis par terre en face d'elle, George commençait à s'impatienter.

– Tu comptes jouer ? demanda-t-il finalement.

– Je réfléchis, répliqua Léna.

– Tu réfléchis depuis presque cinq minutes, lui fit remarquer George.

– Parce que je suis coincée, soupira-t-elle. Quoi que je fasse, je crois bien que j'ai perdu.

– Dans ce cas, on peut arrêter ? proposa George.

Bien qu'il ne l'aurait pas admis à voix haute, cela l'arrangeait parfaitement. Il commençait à s'ennuyer. Les échecs, ce n'était pas son truc. Surtout pas la version moldue qui manquait cruellement de dynamisme.

– Ok, on arrête, accepta Léna en commençant à ranger les pièces.

– Il n'empêche que j'ai gagné et je ne suis pas peu fier, se vanta George en bombant le torse.

– Techniquement, on n'a pas terminé la partie.

– Mauvaise joueuse, accusa George.

– Moi ? Pas du tout, nia Léna.

George leva les yeux au ciel mais eut un sourire. Il observa Léna ranger l'échiquier puis revenir s'asseoir devant lui. Elle s'installa en tailleur par terre et resta silencieuse. Une ombre était venue voiler son regard entre le moment où elle s'était levée et le moment où elle était revenue. George comprit que les idées noires étaient revenues malgré un instant de répit.

– Viens, on sort, finit par déclarer George, sans laisser le choix à Léna.

Léna leva les yeux vers lui et haussa un sourcil.

– Aller, debout ! la pressa George.

– Je n'ai pas envie de sortir, objecta la jeune femme avec lassitude.

– Je ne t'ai pas demandé ton avis, répliqua George en lui tendant la main pour l'aider à se lever.

Avec un soupir, Léna n'eut d'autre choix que de se mettre debout. Néanmoins, elle ne se laissa pas faire si facilement. Elle croisa les bras et resta bien campée sur ses deux jambes. George se moqua gentiment d'elle.

– Tu crois vraiment que tu es de taille contre moi ? se moqua-t-il.

– Mais George, geignit Léna, je n'ai vraiment pas envie d'aller où que ce soit. S'il te plaît, ne m'oblige pas.

– Bien sûr que tu n'en as pas envie, mais crois moi, tu en as besoin, répondit George. Viens, je t'assure que tu te sentiras mieux.

Léna finit par s'avouer vaincu. George avait raison, elle n'était pas de taille à se battre contre lui. Il finirait par obtenir ce qu'il voulait. Il avait bien plus de volonté qu'elle en cet instant. Elle prit le manteau que lui tendait George et l'enfila avec lenteur.

George l'entraîna dehors à sa suite puis l'emmena vers un lieu encore inconnu en transplanant. Après le bref tourbillon qui les emporta, Léna leva les yeux et reconnu la devanture du Chaudron Baveur.

– Tu m'emmènes me bourrer la gueule ? demanda-t-elle avec ironie.

– Mais non, s'esclaffa George. Je t'emmène sur le chemin de traverse.

Il ouvrit la porte du Chaudron Baveur et l'invita à entrer. Sans s'attarder dans l'établissement, ils passèrent directement à l'arrière, vers l'accès menant à la célèbre rue commerçante. Comme à l'accoutumée, les rues étaient bondées. Léna et George marchèrent un moment puis George remarqua que Léna observait avec envie la façade de Fleury et Bott.

Une éclaircie dans un ciel sombre [George Weasley] Where stories live. Discover now