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3 | MOTEL

La voiture s' arrête et nos deux tourtereaux claquent la portière.
Ils longent la lignée de voitures garées devant le motel et Nancy, la moins ivre, ouvre la porte de l'hôtel. Un jeune homme charmant aux yeux bleus et aux cheveux clairs attend derrière l'accueil que Jonathan arrive jusqu'à eux.

— Euh... Bonsoir, ce serait pour deux personnes.
Tandis que le propriétaire détache la clé du plateau, Nancy sort son portefeuille de son manteau à fourrure.

— Euh... Ici on payent le lendemain.

Interrompue, la fille range son argent et prend la clé tendue par le bras de l'homme. Jon s' appuie contre l'épaule de Nancy et elle tourne à sa droite.
Un couloir sans fin, une moquette verte caca d'oie plus foncée que la tapisserie assortie. Les portes sont numérotées, toutes à sa gauche, seulement les fenêtres et quelques tableaux sur le mur de droite.
Jonathan avance à pas de zombies pendant que Nancy monte l'étage au dessus. Mémorisant le chiffre sur la clé, elle regarde attentivement les portes. Aucun bruit. Seuls les frottements des pas de Jonathan se font entendre. Ce motel est désert. Les lumières n'éclairent pas grand chose, ce qui oblige à Nancy de plisser les yeux pour deviner les numéros. Le plancher caché sous la moquette craque. Ça y est. Nancy à trouvée. Étouffant, elle hôte sa veste et la pose dans les bras de Jonathan.
Pendant qu'elle insère la clé dans la serrure, un odeur de cigarettes se dégage réveillant Jonathan automatiquement de son ivresse. Mais ça ne l'a pas empêché de conduire.
Nancy ferme la porte derrière elle. Jonathan s' affale sur le lit.
Les draps pâles, obscur. Marron clair. Devant le lit, une petite table de chevet porte une télé. Jonathan se saisit de la télécommande pendant que Nancy se rappelle d'avoir oublié quelque chose. Elle plonge son pied dans la baignoire qui est en train de se remplir, toute nue, elle trouve ce qu'elle a oublié.
Ses habits pour le lendemain. Mais bon, pour ce qui est le pyjama, elle pourrait utiliser pour la nuit le penoir blanc, comme Jonathan fera.
L'eau coule à flot pendant qu'il rigole devant un dessin animé.
Il appuie soudain sur la télécommande pour éteindre la télévision. Il enlève alors son haut, ses chaussettes, son pantalon, son sous vêtement et décide d'aller se rafraîchir les idées avec Nancy dans un bon bain chaud. Rien de plus. C'est ce que j'espère. Une fois lavés, les deux amoureux s' allongent sur le lit complètement creuvés, les penoirs sont de sortie.le chauffage tourne, du bruit commence à venir chez les voisins d'à côté. Mais ils ne s' inquiètent pas. Pas pour l'instant.
La lumière encore allumée, Nancy regarde Jon dormir. Une goutte de larme tombe sur son oreiller, pensant à son père elle se redresse. Deux, trois, quatre, cinq larmes tombent.
Elle essaie de se retenir mais c'est plus fort que elle. Si elle est là,  c'est grâce à ses parents, et elle voudrait tellement lui en remercier. Elle se remémore les derniers instants passés avec son père dans l'hôpital. Sa main qui tombe et tape contre le rebord du lit, la neige qui tombe encore et encore comme ses larmes d'ailleurs. Le cri douloureux émit par sa bouche après que Ted a donné son dernier souffle.
Et tout ça en boucle. Sans s'arrêter...
Jonathan de retourne face à elle en dormant. Elle sourit et...
Finit par s' endormir.
Mais est ce si calme dehors ?
Non. Quelque chose rôde. Il sent du sang. Quelque chose a faim.
Le démogorgon !!! Mais pas le simple démogorgon, un mélange du flagelleur mental et de démogorgon.
Cherchant sa proie, il gratte les parois du motel. Réveillé par le dérangement, Jonathan ouvre la baie vitrée et prend une bonne boufée d'air frais. Le froid s' installe dans la chambre qui réveille soudainement Nancy. Sa tête pivote de droite à gauche mais rien à signaler. Justement. C'est mauvais signe. Les tuiles du toit s' écrasent et se brisent contre le sol de la rue. Les lampadaires se mettent alors à s' allumer et clignoter indéfiniment.
Nancy attrape les clés de la voiture mais Jonathan dit non de la tête. Il raison, ce n'est pas une bonne idée d'aller dehors quand quelque chose rôde, sortie des bois.
Nancy s' habille et jette violemment les vêtements de Jon, émettant du bruit. Il rentre alors et ferme la fenêtre en tirant les rideaux mauves.
Un hurlement s' échappe de la chambre des voisins.
Le coeur de Nancy s' affole et Jonathan, une fois habillé, ouvre délicatement la porte. En l'ouvrant, des cris d'horreur continuent dans la chambre d'à côté. Nancy prit et Jon couvre ses arrières.
Nancy est trop peureuse, elle a vécue bien pire vous trouvez pas ? C'est à cause de la mort de son père... Elle se remet en confiance et passe devant Jonathan. Elle approche son index de sa bouche et le colle à ses lèvres. Elle se baisse à peine pour ne pas trop faire d'ombre dans le couloir même si les démogorgons ne voient pas. Tout deux savent de quoi il s'agit. Une attaque de démogorgon.
Le plancher craque mais les cris des hôtes détournent l'attention du monstre.
De marches en marches, ils arrivent à l'accueil. Une scène de crime. Le propriétaire vidé de l'intérieur, ça étonne Nancy qu'il ne soit pas dans le monde à l'envers.

Dehors, le vent souffle.
Jonathan respire par la bouche. Les lampadaires ne clignotent plus et restent allumés. Seulement le panneau "MOTEL" clignote de toute les couleurs.
Nancy tient la main à Jonathan, l'écharpe autour du cou, il l'embrasse comme si c'était la dernière fois qu'ils allaient se voir. Comme si ils allaient mourir. On le sait très bien, Nancy et Jonathan s' en sortent toujours. Comme dans l'hôpital avec le père d'Heather et son copain journaliste.
Elle a vécue bien pire...
Jonathan opte pour ouvrir la voiture en insérant la clé dans la poignet. Nancy grimace et il y parvient sans aucun bruit. Même si c'est le sang qui attire le plus le monstre, ils ne veulent pas prendre de risque.
Ils quittent alors le motel maintenant hanté sans avoir payer ce qui est plutôt bien.
Ils ont échappés de justesse à la mort...
Et maintenant, quoi de mieux que de rejoindre tout le monde chez Joyce à 4h du matin ?