Chapitre 20

Depuis le début
                                    

    — Qu'est-ce qui ne va pas ?

    Rien ne va. Mais ça, le bicolore le sait déjà.

    — Je... j'étais plongé dans mes pensées, c'est tout.

    Shoto n'ajoute rien. Pourtant, il sait qu'il ne s'arrêtera pas là, qu'il cherchera à le délivrer de ses démons. Mais les garder au fond de soi n'est pas plus rassurant ? Doucement, il sent les doigts de Shoto se poser sur sa main. Même si leur relation est encore toute récente, le bicolore a appris comment le rassurer, sans forcément utiliser les mots. Grâce à ce contact, les épaules du vert se détendent et curieusement, sa gorge se dénoue.

    — Shoto... pourquoi est-ce que tu as eu envie de devenir un héros ?   

    La voix d'Edgar résonne encore. Il la repousse, il veut entendre les mots sortir de la bouche de Shoto.

    — Oh... eh bien... parce que j'avais envie d'aider les gens, de les voir sourire. Je pense que c'est la même chose pour toi non ?

    — Tu es sûr que ce n'est pas plutôt pour prouver aux autres que tu ne ressembles pas à ton père ?

    Aussitôt, ses yeux bicolores s'écarquillent de surprise. Puis, l'espace d'une seconde, Izuku y voit de la colère. Pourquoi a-t-il dis ça ? Pourquoi ces mots avaient dû sortir de sa bouche ? Shoto déteste son père, il déteste lui ressembler, il déteste tout ce qui est en lien avec lui.

    — Je suis désolé ! s'empresse t-il de dire. Je... je voulais pas... je... je pense que je vais y aller.

    Il se relève précipitamment. Il a envie de quitter cette chambre, de ne pas voir ce regard blessé, en colère contre lui. Shoto n'est pas très expressif dans la vie de tous les jours. Mais avec lui, lorsque le bicolore l'enlace, lorsque leurs lèvres se rencontrent, lorsque leurs doigts se glissent dans la paume de l'autre, ses yeux pétillent, ses lèvres s'étirent en un sourire sincère. Avec les autres, il n'est pas comme ça car ils ne sont pas proches de lui. Il n'est comme ça qu'avec lui, et Izuku lui a pourtant envoyé en plein visage ses tourments à propos de son père.

    Pourtant, une main se referme sur la sienne, l'empêchant de se lever d'avantage. Shoto le regarde dans les yeux, et il n'y perçoit aucune animosité.

    — Non, reste s'il te plait.

    Il sent ses jambes trembler, mais pourtant il se rassoit face à lui, le regard fuyant.

    — Tu as raison.

    Le vert relève brusquement la tête. Non, ça ne peut pas être ça.

    — Mon père voulait faire de moi celui qui dépassera All Might, commence t-il. Endeavor est un héros certes, mais il est violent, avide de pouvoir et toute la population le sait.

    Ses yeux fixent ses mains. Il a honte de son père, honte d'être de la même famille que lui, et Izuku ne peut que parfaitement le comprendre.

    — Alors je me suis dis que je deviendrai un héros sans avoir recourt à ses pouvoirs. Je voulais lui montrer que je n'étais pas comme lui, que je n'étais pas lui. Et au fond, je pense que je ne voulais pas le montrer qu'à lui, mais à tout le monde.

    Au fond, tout cela est compréhensible. Avec ce que son père lu a fait subir, vouloir tout faire pour ne pas lui ressembler paraît logique. Il cherche à se détacher de lui, de son paternel qui l'a beaucoup trop fait souffrir.

    — C'est ça la vraie version, mais je ne la raconte à personne, ça ne fait pas très bonne figure. 

    — Tu seras un grand héros, lâche le vert. Tu seras un héros encore plus grand que ton père car tu as ce qu'il n'a pas.

La légende de l'alter de Dieu (Tododeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant