Chapitre 19

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    La première chose qui l'a frappé en entrant dans la chambre du bicolore, c'est cette respiration sifflante et erratique. Toujours enveloppé dans sa couverture, Shoto dort toujours, mais son sommeil semble agité. Le vert se rue à ses côtés, le délivrant aussitôt de toutes ces couvertures. Le corps de Shoto est secoué par des tremblements, trempé de sueur. Sa poitrine se lève et s'abaisse difficilement, mais pourtant il ne se réveille pas.

    Le vert commence à le secouer, voulant le faire sortir de cet affreux sommeil. Son corps est brûlant et il tremble sous ses doigts. À la vue de son état, son coeur se serre.

    — Shoto, Shoto réveille-toi !

    Il le secoue d'avantage, mais Morphée peine à le délivrer de son étreinte. Ses sourcils se froncent, et de petites larmes s'échappent de ses yeux. Izuku passe son bras sous sa nuque, cherchant à le redresser. Son corps est tendu à l'extrême ce qui ne lui facilite pas la tâche.

    — Shoto tout va bien, je suis là !

    — Stop...

    Puis, comme par miracle, ses yeux s'ouvrent brutalement. Pourtant, son corps ne se détend pas, et il commence à se débattre. Il cherche à se délivrer de l'étreinte du vert, certainement encore enveloppé dans cet affreux cauchemar.

    — Shoto calme-toi ! C'est moi !

    Izuku se force à resserrer son étreinte, essayant de calmer ses gestes brusques, ses bras qui gigotent dans tous les sens, brassant inlassablement l'air. Lorsqu'il réussit à immobiliser ses bras, ses yeux bicolores croisent enfin ceux du vert, et son corps se détend presque aussitôt.

    — Calme-toi, respire lentement.

    Le bicolore tente de respirer mais l'air peine à passer à travers sa gorge serrée. Pour le guider, Izuku respire à son tour, lui imposant un rythme à imiter.

    — Voilà, continue.

    Les secondes défilent, et l'air passe enfin sans encombre. Alors, le bicolore se redresse, serrant son tee-shirt, là où son coeur bat la chamade.

    — Hé, prononce calmement le vert en posant sa main sur son dos, c'est finit maintenant.

    Pourtant, des larmes coulent le long de ses joues. D'abord silencieuses, elles sont très vite accompagnées par des sanglots que le bicolore cherche à taire. Mais ça ne marche pas, car le vert les entend.

    — Viens là.

    Doucement, Izuku attire sa tête contre son torse. Ici, ses larmes coulent plus librement, ne cherchant plus forcément à les refouler. Pour le détendre, le vert laisse sa main glisser dans ses cheveux, sur son visage, dans son cou. Sa peau est toute moite, encore plus humide à certains endroits. Qu'a-t-il bien pu voir pour être dans cet état ? Est-ce toujours le même cauchemar, celui qu'il lui a conté il y a quelques mois déjà ? Il ne sait pas, et le bicolore ne pourra certainement pas le lui dire ce soir.

    — Ça va aller, c'est finit maintenant, tout va bien.

    Du bout de son pouce, il efface ses larmes qui déforment son visage. Les secondes passent, et les sanglots se calment, sa tête se cale sous son menton, et sa main vient enlacer celle du vert.

    — Je... je suis désolé, je...

    — Ne t'excuse pas, ce n'est pas ta faute.

    Grâce à ces mots doux, les dernières brides de son cauchemar s'échappent de son esprit, se laissant conforter par la douceur de ses caresses, par ses mots agréables. Mais malgré l'importance de la situation, cela a permis au vert de laisser de côté pendant quelques instants toutes ses pensées envahissantes. Pendant quelques instants, même si les circonstances sont fâcheuses, il peut profiter de quelques instants avec Shoto, à le serrer contre lui, à le caresser et recouvrir son crâne de baisers.

La légende de l'alter de Dieu (Tododeku)Onde histórias criam vida. Descubra agora