La légende de l'alter de Dieu (Tododeku)

Chapitre 7

    — Midoriya, tout va bien ?

    Un battement de paupière, puis le vert se rend enfin compte où il se trouve. Debout juste en face du plan de travail dans la cuisine, à côté de Shoto qui le regarde étrangement. Ses sourcils bicolores sont froncés, lui donnant un air plus sérieux. En retour, Izuku lui offre un sourire gêné.

    — Heu... oui, je vais bien.

    — Parce que ça fait un moment que tu restes debout sans rien faire. Tu cherches quelque chose ?

    C'est vrai ça, pourquoi est-il là, debout devant le mur ? Lui-même ne le sait pas, dans ses souvenirs, il était en train de travailler sur un devoir de maths puis... plus rien, le noir total. Serait-il possible qu'il se soit endormi pour au final... marcher dans son sommeil ?

    — Midoriya ? insiste le bicolore en le voyant figé.

    — Excuse-moi, répond-il d'une voix tremblotante, je cherchais un truc mais j'ai... j'ai oublié.

    Puis il accompagne son mensonge d'un sourire faux et gêné. Encore une fois, il ment à son entourage. Je vais bien, je me sens bien, je n'ai rien, tout va bien. Tout ça résonne dans sa tête comme une musique atrocement fausse. En réalité, tout n'est que mensonge. Et pourtant, il ne cesse de ressortir ces mensonges à toutes les sauces, surtout depuis son altercation avec Ochako il y a quelques jours. Elle ne semblait avoir parlé de ce qu'il s'est passé à personne, mais elle était distante avec lui. Bien sûr, tout cela n'avait pas échappé aux yeux de Tenya qui traine beaucoup avec eux. Pour seule réponse, Izuku avait fait comme s'il ne savait pas pourquoi elle ne lui parlait presque plus. En fait, depuis ce jour, il n'avait plus confiance en ses propres amis. Pendant de longs et interminables jours, il n'a cessé de ressasser ces événements, en cherchant la cause. A chaque fois, tout cela ne se résolvait que par un échec cuisant. Puis, quelques temps plus tard, ses absences ont commencé à devenir plus importantes. Il lui arrivait parfois d'oublier ce qu'il avait fait dans l'heure, car il n'était tout simplement pas présent. Pourtant, lorsqu'il reprenait conscience, il était à un tout autre endroit, parfois étrange. Donc il marchait, se déplaçait, mais impossible de savoir dans quel but. Un jour, lorsqu'il a repris conscience, il était au bord du toit, les mains posés sur la barrière qui le séparait du vide. Ce jour-là, il a bien cru mourir.

    Mais aujourd'hui, il se réveille face à plusieurs tiroirs, dont un qu'il connait très bien. Il connait son contenu, comme n'importe quel élève qui a déjà aidé Rikido Sato a élaboré ses délicieux gâteaux. Un tiroir où sont rangés tous les ustensiles les plus tranchants de la cuisine.

    Soudain, il sent une large main englober son épaule. Si ce contact le ramène brutalement à la réalité, il ne peut s'empêcher de l'apprécier. La même main qui s'était posée sur son crâne juste avant qu'il ne rentre chez lui, totalement stressé à l'idée de revoir son père. Un contact rassurant.

    — Midoriya, tu es vraiment sûr que ça va ?

    Ses yeux émeraudes viennent se perdre dans les yeux vairons face à lui. A travers ce bleu océan et ce gris perle, il perçoit une profonde inquiétude que le bicolore chercher sûrement à camoufler. Une inquiétude qui lui est destiné.

    Encore une fois, Izuku a envie de prononcer ces quelques mots qu'il ne cesse de répéter à tout va. Ses lèvres s'apprêtent à former cette simple phrase, mais le son reste bloqué dans sa gorge. Pendant quelques secondes, il est muet, incapable de mentir encore une fois, surtout à Shoto. Il y a quelques temps, le bicolore s'était confié à lui comme il ne l'a jamais fait avec personne. Il était le seul à savoir, le seul à comprendre. En réalité, Shoto pouvait le comprendre, et lui seul était capable de comprendre la situation de son ami. Alors peut-être sera t-il capable de mettre un point sur ce qu'il ressent, sur ce qui lui arrive depuis quelques semaines. Peut-être que Shoto pouvait l'aider.