Chapitre 6

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    Encore une fois, le ciel est gris, et la pluie ne cesse de percuter les vitres dans clapotement sonore. Les yeux rivés vers la fenêtre, Izuku n'arrive pas à se concentrer sur le cours de math qui se déroule juste devant lui. Les voix autour de lui semblent lointaines, résonnant grossièrement autour de ce nuage qui semble s'être développé dans son esprit.

    Deux semaines. Cela faisait deux semaines qu'il avait repris les cours. Heureusement, il n'était resté à l'hôpital que trois jours, tout comme sa mère. Lorsqu'il était rentré chez lui, l'ambiance était tendue entre ses deux parents. L'une semblait absente, l'autre, terriblement inquiet. A chaque fois que son père posait son regard sur lui, Izuku pouvait voir sur son visage un sourire compatissant, comme s'il avait en face de lui un enfant malade. Heureusement, il est très vite retourné en cours.

    Mais depuis son retour de l'hôpital, ses nuits sont agitées, la fatigue semble avoir élue domicile dans son corps jusqu'à ne plus le quitter de la journée. Chaque jour, il peine à suivre les cours et les entrainements sont laborieux. Pour l'instant, les professeurs ne disent rien. Après tout, Izuku vient tout juste de se remettre d'une attaque plutôt étrange et violente. Il a besoin de temps, juste de temps.

    Et pourtant, plus le temps passe, plus le vert sent que son état empire. En plus d'être tout le temps épuisé, il se sent constamment observé, comme si quelqu'un se tenait juste au-dessus de son épaule, en train de regarder ce qu'il est en train de faire. Mais lorsqu'il se retourne, il n'y a jamais personne.

    Lorsque la journée se termine enfin, le vert traine des pieds jusqu'à l'internat. Une fois arrivé, il continue jusqu'à sa chambre où il s'y enferme à double tours. Ce qu'il a besoin maintenant, c'est d'essayer de comprendre ce qu'il lui arrive.

    Deux semaines qu'il se trouve dans un brouillard bien étrange. Si parfois il arrive à rester maître de ses pensées, c'est pour retourner dans un état de léthargie intense une à deux heures plus tard. Il se passe quelque chose, mais impossible de savoir quoi. Après tout, à part cette mystérieuse attaque à son domicile, rien n'avait vraiment changé. Alors pourquoi se sentait-il si différent ? Était-il encore en état de choc ? Il avait vécu bien pire depuis son arrivée à U.A, alors pourquoi se sentait-il si... bizarre?

    Plongé dans ses pensées, il ne se rend pas compte tout de suite que quelqu'un frappe à la porte. Lorsqu'il finit enfin par comprendre, il s'empresse d'ouvrir. En face de lui se tient Ochako, un air quelque peu gêné scotché au visage.

    — Oh... salut Uraraka, dit-il en essayant d'être enjoué.

    — Salut Deku-kun... Dis-moi, est-ce que je peux te parler ?

    — Heu... bien sûr.

    Sur ces mots, la petite brune traverse le pas de la porte et pénètre dans la chambre du vert. D'habitude, elle sourit systématiquement lorsqu'elle aperçoit les multiples posters de All Might placardés sur les murs. Mais maintenant, elle semble contrariée.

    — Qu'est-ce qui t'arrives, Deku-kun ? finit-elle par demander.

    — Comment ça ?

    — Ne fais pas celui qui ne sais pas, pas avec moi s'il te plait.

    Sur le coup, Izuku sent une pointe de culpabilité résonner en lui. Elle a raison, il ne peut pas faire comme si tout allait bien.

    — Depuis que tu es revenu en cours, tu as l'air absent. Et puis, tes cernes se sont creusées depuis. Regarde-toi ! On dirait un véritable zombie...

    — Ouais... je sais.

    — Qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que... c'est à cause de ce qu'il s'est passé chez toi ? Tu veux qu'on en parle ?

La légende de l'alter de Dieu (Tododeku)Where stories live. Discover now