XV

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fiction jeunesse
Bob's , chapitre 2

Un inconnu vient d'entrer chez Bob's, un café et bar accueillant toutes sortes de mauvais bougres à l'allure sombre. La scène se passe après les Mercenaires.

« Chez Bob's on peut faire ce qu'on veut, viens à ce bar mon ami et repose-toi. Ton état est inquiétant, tu dois revenir d'un complexe et long voyage, le temps t'as offert quelques cernes et ta retiré une chevelure épaisse, mais ce nez droit et ce regard imperturbable me laisse croire que ce ne sont plus tes préoccupations depuis longtemps, Abel ramène un repas pour cet homme, il est mon invité ».
Il regarde à droite à gauche, il est sûr que cet homme est intriguant, puissant probablement.
Une sagesse, non-pas cachée dans son silence mais encrée dans ses yeux offre une confiance, charismatique sans le vouloir il est le type d'homme mystérieux que les femmes désirent, et qui redonne aux hommes le goût de l'aventure.
Il adresse un simple merci à l'homme derrière le comptoir, un comptoir particulièrement propre pour un simple bar des quartiers pauvres de la ville. Dehors des bidons, faiblement éclairés par les lumières des lampadaires arpentent les rues. Ce « détail » a fait mal à l'homme, ce nouveau, ce touriste silencieux dans une ville d'hommes peureux et mauvais pour eux-mêmes.
- Alors mon ami, que faites-vous ici ?
Le barman, un grand bougre semblable à un colosse surpasse le nouvel arrivant. Sa peau est couverte de cicatrices, de tatouages divers. Il a de petit yeux verts, un nez aplati et un visage carré qui lui donne une force autoritaire. Le son de sa voix est calme, mesuré, légèrement rauque et des cheveux noirs recouvrent son crâne. Quelques mèches viennent tomber devant ses yeux, il les repousse et continue d'échanger, car c'est quelqu'un qui veut savoir, qui veut connaître ce qui se trame au de-là de son comptoir, son bar si cher à ses yeux.
- Alors, alors ? il insiste en tendant un verre.
- Je ne suis pas d'ici en effet, ni de là-bas, ni d'ailleurs. Je ne suis qu'un voyageur, je ne possède pas de points de repères comme certains, pas de maison où je suis né, pas de bercail, les femmes et les enfants ne m'intéressent pas. J'ai une quête, une seule, celle des Mercenaires.
- Oh, intéressant mais qui sont-ils ? répond le patron d'une voix presque niaise.
L'homme se fige, il était préparé à cette question mais des mois se sont écoulés, sans qu'il puisse parler. Ses yeux, en amande et noirs comme constamment plongés dans l'obscurité, font face à son interlocuteur. Bien sûr il accepte l'offre du patron, mais la gêne le prend rapidement ; il ne voulait pas être ici au début, mais maintenant qu'il était engagé à rester, l'idée de piocher des informations devenait une hypothèse. Déposant alors une chaîne en argent sur la surface de bois qui lui fait face, il débute une explication complexe, utilisant soudainement une voix dénuée d'humanité, le regard de teintant presque de rouge.
- Les Mercenaires, c'était une légende il y a dix ans, mais aujourd'hui je sais, et de l'autre bout du monde, les gens savent aussi que leur existence n'est pas fictive. Connaissez-vous les péchés capitaux, patron ?
- Heu... Je ne suis pas très bon croyant, à vrai dire je suis athée, mais je crois qu'ils constituent tous les péchés de l'Homme ?
- En quelque sorte, ces péchés sont donc au nombre de sept, il explique en l'indiquant sur ses doigts, et chacun représente un péché. Ces êtres ne sont pas de notre espèce, simplement la création de la science et de la folie des hommes, le résultat parfait de tous ces péchés condensés ensemble dans un même bordel de souffrance. Depuis, je les recherche, ces types m'intéressent et il faut savoir que j'ai soif de connaissance.
- Je ne sais pas si je dois vous croire, mais au moins vous animez ma soirée. Les bars sont calmes le jeudi soir, je suis heureux de pouvoir vous parler.
Un silence de nouveau s'installe, mais bientôt gommé par les questions du barman qui, contre sa volonté reste curieux ;
- Qui sont donc ces Mercenaires ? Insiste le patron en appuyant ses deux coudes sur la table tout en liant ses mains.
- Je ne peux pas parler des Sept dans leur totalité, certains dossiers me sont confidentiels vous savez. Cependant je me ferai un plaisir de vous raconter l'histoire du plus incroyable, comme le plus destructeur des Mercenaires ; Walker Greed.
Le patron ouvre alors de grand yeux, l'homme en face de lui est bel et bien particulier ; en général le bar est calme, mais la venu de ce touriste semble déjà agité les environs. Plusieurs clients entrent, tandis que le bar e réveille car bercé par le doux soleil de l'extérieur. Les lèvres gercés de son invité paraissent se craqueler à chaque fois qu'il prononce un mot, et son regard de mort lui offre l'attention de quelques demoiselles aux alentours, cherchant un homme pour les mener au delà de leur barbant quotidien.
« Walker Greed était l'apprenti des Sept Péchés, c'est grâce à lui que j'ai récolté la plupart de mes informations au sujet de cette bande de Mercenaires. Il y a 6 ans, ils étaient connus de toute une ville, la Ville X. Aujourd'hui elle n'existe plus pour des raisons de commerces et de dangerosités. Les narco-trafiquants et autres cartels violents y logeaient depuis des années, la ville entière semblait vivre sous ce contrôle tyrannique. Parmi ces gangs, il existait les Mercenaires, de multiples orphelins récupérés et entraînés comme à l'armée, et cela qu'importe leur âge. Quand Walker m'a parlé de cette histoire, au début je ne voulais pas y croire. Figurez-vous qu'un jour, il m'a mené dans une ruelle, et nous sommes montés dans un escalier étroit d'un immeuble modeste. Malgré tout, quand j'ai ouvert la première porte, je n'ai pas pu m'empêcher d'être impressionné. Walker et les Sept Péchés avaient une immense villa, qui logeait en faite au dessus du Q.G des Mercenaires. La villa n'était qu'une façade et par ailleurs, l'habitat des plus grandes puissances de cette organisation... ».
Le patron subjugué tout d'abord, écoute et observe attentivement le nouvel arrivant. La voix de ce-dernier est mélodieusement portée par un ton rauque, et masculin. Il y a quelque chose de rassurant dans son grain de voix, charmant alors le maître de ces-lieux ; emporté par l'histoire merveilleuse de son nouveau compagnon, le colosse au petit yeux verts se décide à servir de nouveau deux verres de scotch.
- Je... Je ne peux pas en accepter un deuxième voyons, affirme l'invité.
- Je vous en prie, j'aime vos histoires et j'aime la façon dont vous les raconter. Que ça soit vrai ou non, je me contenterais de vous écouter et de croire en ce que vous dites car ces paroles me retirent de mon quotidien. Ici les gens s'ennuient et sont malheureux, et je suis à la pire place pour le constater et le ressentir. J'aime mon métier mais je ne peux pas continuer cette conversation sans mon verre, alors je vous en propose un en plus ! Se défend le patron du bar en souriant grandement.
- Je vois, je vois...
Derrière son nez droit, l'inconnu fini par respirer grandement avant de s'allumer une cigarette entièrement rougeâtre.
- Kad, je m'appelle Kad, il fini par déclarer en prenant le verre que le barman lui tend.
- Alors, je suis heureux de te rencontrer Kad. J'espère que tu pourras me tutoyer plus facilement que tu ne m'as dis ton prénom.
Bob rigole pleinement, son corps de titan s'agitant en même temps.
- Alors, tu continues ton histoire ? Il demande au dénommé Kad.
Celui-ci ferme les yeux avec fatigue, puis les rouvre avec cette ardeur qu'ont les guerriers une fois sur le terrain, en face de l'ennemi. La discussion paraît l'agiter et le tendre.

Recueil I Where stories live. Discover now