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Terreur nocturne

La tragédie s'affirme un peu plus, chaque fois que je croise qui je suis réellement dans ce miroir en face de moi, dans cette chambre si vide, dans cet univers blanc qui ne présente aucun caractère particulier et qui semble sans cesse créer en moi l'idée d'une mort soudaine, brutale et proche surtout.
Malgré tout j'y grifferais mes sentiments profonds, ma haine contre ses murs et tout cela sans raison, quitte à me faire pisser du sang quitte à voir mes doigts se briser un peu plus contre ce blanc si blanc...
Le mur est grand, face à moi se tient et semble fièrement porter cet air si hautain. Je m'énerve je tourbillonne je lui veux du mal, je le sais si parfait et pourtant je lui en veux, je veux tout de lui qu'il me laisse le transpercer, ainsi peut être je découvrirais qu'est-ce qui derrière lui peut bien se cacher.
Seule face à son habit dépourvu de défaut je me perd, j'imagine entre mes doigts le restant de vie que j'ai gardé pour le déverser sur cette surface si plate, sans émotion. Je décèle en moi le désir de le détruire, de le voir s'effondrer, pareille à moi qui de ma plastique imparfaite s'est tant plongée dans l'obscurité. Injuste destinée...
Le pinceau glisse finalement sur, l'épaisseur de l'étendue blanche qui se moque de moi ; je laisse une marque noire, puisant toujours et encore sans m'arrêter dans un seau emplit de ce sentiment. Je lui crie que jamais je ne l'abandonnerais et que jamais, ô grand jamais je ne le fuirais, et pourtant je peins encore cette marque noir le teintant alors d'humanité.
Son odeur provenant de son pigment blanc, et qui avant moi et par avant s'installa dans cette pièce absorbe le noir que j'ai tenté de peindre, cette odeur une fois de plus pigmente mon intérieur, et noircit mon appareil respiratoire. Je deviens tarée, je le sens mais j'éprouve envers la folie une certaine amitié, alors je me laisse par terre, contre ce sol qui lui tout est vie s'est vu sale et soumit devant ce mur. Finalement je suis pareille à lui, et me pose alors, contre le bas du mur et chantonne des paroles que personne n'entendra.
Finalement, avant d'y laisser ma trace, je me perd et m'en vais dans un endroit un peu plus calme, mes mouvements, mes gestes plus rien ne m'appartient ; que mon esprit qui me crie de ne pas avoir peur de ce qui me suis, au travers de la pièce je la sens, elle est là, passe la porte et cette-dernière sous son geste gémissant ; de sa longue robe noire trainasse ses martyrs, et je me prive de nourriture pour atteindre un peu plus vite sa personne.
Souffle souffle sur mes doigts le vent, s'écrase dans un bruit horrifique le tonnerre sur mes tympans, poésie morbide du soir une fois de plus je suis en sang.

Recueil I Where stories live. Discover now