VI

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Haine

« On s'est vu toute la soirée, une soirée emplit de banalité mais nos coeurs attendris semblaient s'aimer ; puis t'as parlé comme à une vulgaire créature que l'on croise, écrasée sur les chemins de fer, de ta bouche à la mienne des atrocités. Sourd aux reproches je ne voyais plus de quelle manière avancer, je restais là à espérer que tu viennes t'excuser. Enfant innocent et têtu, si tu portais la vie d'un inférieur à toi comment le vivrais-tu, aveugle de l'intérieur tu ne dessines que l'extérieur, sur tes joues crispées par le froid. J'ai beau t'accorder mes sentiments les plus sincères, j'ai l'impression de revivre les heures appartenant au dernier Hiver. La soirée se prolonge, je regarde ma face dans ce miroir tâché par le passé, des restes de morceaux de verres traînent à mes pieds, le miroir est cassé, abîmé, brisé. Je n'y vois que le reflet d'un coeur, parfois, et je souris, je souris en espérant te revoir au coin de cette rue si sinistre de perversion ».

Il m'a quitté alors que le ciel gris drapait ma ville, je pleurais alors et j'ai attendu son retour le temps de quelques drames. Je le voyais s'en aller, bien que ça soit moi qui lui ai tourné le dos, par peur qu'il me voit détruite.
Je le hais et je l'aime à la fois, je ne pourrais l'exprimer et j'espère parvenir à l'oublier. Cette peur de l'abandon, cette peur de l'indifférence m'a bien torturé tout au long de mes nuits, et encore je pouvais sentir la souffrance. La plupart du temps je revoyais nos scènes d'amour passés, et bien que mes mots soient allégories de la niaiserie je ne peux pas parler autrement. Dans ce recueil je peint la couleur de mes sentiments, et il est dommage que ses yeux ne tombent pas dessus. J'ai peur du nouveau, du changement, comme si la vie sans lui ne valait rien.

Heureusement les jours passent, la colère et la tristesse ont disparu et la mélancolie prend le dessus. Je peine à croire que j'arrive à sourire, je suis un peu plus vivante dans ce cauchemar.

La fille part, le docteur se tait, et elle passe la porte. Quelques jours plus tard, elle déclare qu'elle n'a plus besoin de consultations.

Recueil I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant