À vous

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  Chères personnes,

  J'écris pour dire que j'ai envie de mourir. De n'avoir jamais existé plus exactement.

  Vos encouragements, votre soutien ne m'ont pas atteinte. Merci d'avoir essayé. Merci d'avoir dépensé de vos émotions pour quelqu'un qui n'en a jamais ressenti. Avec mon analyse critique, objectivement, c'était vraiment très gentil de votre part. Vous êtes adorables. J'ai provoqué en vous de l'inquiétude, de la joie, de l'amour. Vous me l'avez dit vous-mêmes. Merci d'avoir vécu à ma place. Merci d'avoir cru en moi. Mais je vis en vain depuis le début. Certes, je vous ai apporté de l'expérience, une écoute attentive, une épaule sur laquelle pleurer. Vous aussi, vous avez été là pour moi. Merci d'avoir consacré autant pour moi. Merci de m'avoir donné tout ça. À présent, vous pouvez tout reprendre. Vous n'auriez jamais dû m'offrir quoi que ce soit. Pas que je ne le mérite pas. Puisque ce n'est pas une question de mérite. J'en ai simplement jamais eu le besoin. Ça profiterait à d'autres, je suis sûre.

  Quant à vous, vos coups de couteau ne m'ont pas atteinte non plus. Merci d'avoir essayé. Moi, que l'amour n'a jamais réussi à convaincre, j'ai cru naïvement que la souffrance me prendrait dans ses bras. J'aurais eu une vie grâce à vous. Une vie dure cependant. C'est ce que vous auriez voulu mais désolée, je n'y suis pas arrivé. Bien tenté. Je ne devrais pas mais j'ai une requête à vous faire. Ne refaites jamais ça. S'il vous plait, ne manipulez plus les sentiments de quelqu'un, ne harcelez plus quelqu'un par des insultes ou n'importe quoi d'autre qui sont censés blesser, ne faites plus pleurer quelqu'un en en ayant rien à faire. Certes, ça ne changera rien pour moi. Je vous le demande pour tous ceux qui croient en l'amour, pour tous ceux qui rêvent et qui vivent pour de vrai. Comme certains d'entre vous. Je ne vous réclame rien d'autre que de les laisser tranquille. Si vous les voyez chuter, je ne vous demande pas de leur tendre la main, simplement de ne pas les piétiner alors qu'ils sont déjà au sol.

  À vous tous, à présent. Je ne vous divise plus en deux groupes. Il n'y a plus celui de ceux qui me voulaient me voir heureuse et celui de ceux qui voulaient me voir malheureuse. Parce que tous, vous avez cru en mes sourires ou en mes larmes. Vous avez vu quelque chose de plus qu'une image derrière ça. Vous avez cru que j'étais quelqu'un avec des émotions, un cœur qu'on peut poignarder et panser. Vous avez ressenti pour moi. Les premiers, vous m'avez aimée et les autres, vous m'avez détestée. C'était réciproque pour chacun d'entre vous.

Quelqu'un qui a ressenti.




À [...]*, qui a retourné sa veste.

À [...], qui a tenu bon ; de temps en temps.

À [...], qui a posé sa main sur mon épaule.

À [...], qui ne m'a pas laissée tomber.

À [...], qui a pensé, souvent, à moi.

À [...], qui m'a appris beaucoup sur ma peine.

À [...], qui m'a donné confiance en moi.

À [...], qui m'a appris à parler plus fort.

À [...], qui a passé du temps avec moi.

À [...], qui a essayé de me comprendre.

À [...], qui ne m'a pas oubliée.

À [...], qui m'a fait confiance.

À [...], qui m'a fait grandir sans le faire exprès.

À [...], qui m'a fait voir la joie dans l'humour qui cache la douleur.

À [...], qui m'a rappelé l'innocence.

À [...], qui a voulu qu'on soit amies.

À [...], qui m'a fait rire.

À tous mes camarades de classe, qui m'ont accordé un peu d'attention.

À tous mes professeurs, qui m'ont fait participer.

À [...], qui n'a jamais choisi son groupe définitivement.

À mes [...], qui m'ont détruite.

À mes [...], qui ont fini par m'intégrer dans leur groupe.

À [...], qui n'a jamais réussi à m'apporter l'affection dont je rêvais.

À tous ceux que j'ai croisé, qui ont pris le temps de discuter voire plus.

À [...], enfin, que je ne sais pas situer dans tout ça.

À tous ceux qui ont plus ou moins fait partie de ma vie.

Merci de m'avoir fait vivre.

*[...] : remplace les noms afin de préserver l'anonymat des personnes citées ainsi que pour masquer certaines appellations pour un groupe de personnes.

Les oiseaux ne volent plus - Recueil de textesWhere stories live. Discover now