L'appartement

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J'ai croisé Eve en sortant, elle se rendait dans l'appartement d'a côté. Comme elle n'en sortait pas, j'en ait déduit qu'elle vivait là, j'ai frappé et elle m'a ouvert. Quand elle a vu que c'était moi, elle a tout de suite refermé la porte. Je l'en ait empêché comme si j'avais quelque chose à lui dire, en réalité je ne savais pas vraiment de quoi parler, mais je devais toujours m'excuser de l'avoir attaché et enfermé dans une pièce sombre.

Au final elle m'a invité à entrer. Son appartement était pire que celui d'Alessandro, je ne savais pas depuis combien de temps cet immeuble n'avait pas été rénové, mais les derniers travaux en date devait dater de la construction, cet à dire milieu des années 1900. Vu le loyer ce n'était pas étonnant, et encore, je trouvait ça même un peu cher pour la qualité du bien. Apparemment le proprio habitait en France et ne revenait qu'une fois par an , ce qui lui a permit d'échapper à l'EDA.

Eve vivait dans un studio, donc une seule pièce, et même la plomberie et le réseau électrique laissait à désirer, au point qu'avoir de l'eau potable et de la lumière le soir revenait du miracle. Ce n'était pas très décoré et il n'y avait pas beaucoup d'affaires personnelles, juste le nécessaire comme si elle venait d'arriver.

Eve m'a invité à m'assoir. Même la table était petite, et l'une des chaises était bancale. Elle m'a ensuite servi une tasse de "thé", mais il s'agissait d'eau chaude avec du citron. C'était assez incroyable qu'elle en ait, mais il s'agissait au final d'un arôme. Je lui ai demandé :

"Ça va ta blessure ?

    - Elle est presque entièrement guérie

    - Comment ça se passe avec votre opération ?

   -t'es du genre à entrer dans le vif du sujet, c'est sympa à entendre ! Sinon ça se passe bien

  - Vous avez pu réunir du monde ?

  -A peu près tous les groupes de résistants et minorités culturelles de toutes les villes principales du pays.

J'ai failli m'étouffer en entendant ça :

    -En un mois ? Nous ça nous à pris deux ans pour réunir 300 personnes !

    - Il fallait juste réunir tous les groupes existants déjà, et puis vous vous n'avez pas de gens qui ont connu la galère comme on la connaît.

     - C'est si important que ça ?

     -Tu parlerais Chinois à un Russe toi ? 

     -Quel est le rapport ?

     -C'est parce qu'on à vécu dans des conditions similaires à la leurs avant l'EDA que nous comprenons ce qu'ils endurent. Pour les minorités, c'est souvent passé d'enfer à pire que ça quand mon oncle est arrivé au pouvoir. Pour nous c'est pareil, on ne leurs promet pas de revenir à comment c'était avant, on leurs dit qu'on fera tout notre possible pour que ce soit mieux qu'avant.

    -Si tu le dis

    -Apparemment ton groupe s'est fait choper par les soldats ?!

    - Ouais, ils nous ont trouvés il y a une semaine

     - Un de vos homme à été suivit pendant la ronde, vous avez été attaqués à deux pas de la base, vous avez chopé le mec, attaché dans la même salle que moi et Sacha et vous êtes partis le surlendemain avec vos plans et vos affaires.

   -En gros oui, merci de nous accueillir.

 -De rien t'aurais fait pareil en d'autres circonstances

  - Comment ça ?

   - Si mon oncle avait pas fait un coup d'état

   - Ah oui à ce sujet désolé de t'avoir attaché tout ça

   -Bah ! tu devais être dans un sacré état de choc.

   -Oui on peut dire ça, en plus avoue que ton oncle était le seul qui ne t'agressait pas physiquement, ç'aurait été normale que tu l'apprécie.

    - Sur ce point j'ai menti en fait, désolée

    -Quoi ?

     -Lui c'était le pire des trois

     -qu'est-ce qui est pire que se faire agresser et humilier par son cousin et sa tante ?

     -Il me battait, dès qu'il en avait l'occasion et dès que je m'opposait à lui.

    -Un bel enfoiré en plus dans ton histoire familiale

    -C'est pas nouveau

    - Et tes parents ?

     -Ils étaient adorable.

      -Je comprends d'où vient une partie de ton caractère.

       -et l'autre ?

      - De toutes les déceptions que la vie t'as apporté

      -tu vois que tu comprend vite, c'est étonnant que t'ait bu la bouteille de Sacha

      - J'avais envie de me saouler

      - Elle était pleine de somnifère

      -Ah... Sacha à vraiment des goût bizarres

     -Tu m'étonne !! "

Elle s'est mise à rire. Je me suis rendu compte que c'était la première fois que je la voyais rire. Au final arriver dans cet appartement était surement la meilleure chose qui lui soit arrivé après la mort de ses parents. J'avais envie de la protéger elle et son quartier qui lui est si cher.

"Héros"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant