Girl on fire

Chapitre dix

"... Stop trying to control everything and just let go! LET GO!" -Tyler Durden (Fight Club)

Une fois ces mots prononcés, le combat s'engagea dans la seconde. Les hommes de Smith s'élancèrent tête baissée : ils étaient toujours en surnombre et étaient sûrs de gagner. Jamais, au grand jamais, Smith n'avait prévu un tel retournement de situation. Il se maudissait intérieurement, bien à l'abri dans son immeuble, derrière une fenêtre brisée d'où il voyait tout ce qui se déroulait. Harper, elle, donnait tout ce qu'elle avait. Elle n'avait même plus besoin de réfléchir pour lancer les flammes qui lui jaillissaient des mains, et chacune d'entre elle faisait mouche. Toutefois, elle ne perdait pas de vue son objectif : c'était Smith qu'elle devait tuer, et c'était ce qu'elle ferait. Elle ne vit pas l'homme qui l'approchait dans son dos. Il se jeta sur elle et la plaqua au sol. Smith les avait tout de même bien entraîné pour se battre contre Harper : son agresseur portait des gants qui contenaient des particules d'argent. Harper sentit une vive brûlure sur ses avant-bras, là où l'homme la tenait fermement. Elle gesticulait dans tous les sens et venait de lui administrer un violent coup de genou à l'entrejambe lorsque Spider Man l'envoya valser à l'aide de sa toile. Il tendit immédiatement la main à la jeune fille qui ne réfléchit pas deux fois avant de s'en emparer. Elle se releva d'un bon et le remercia d'un signe de tête. Il tenta de s'éloigner pour continuer à se battre mais elle le retint par le poignet.

- J'ai une idée, lui expliqua-t-elle. C'est Smith, la priorité, et je pense qu'ils se débrouilleront bien sans nous.

- Tu...

- Porte moi.

- Hein ?

- Porte moi dans tes bras, je te dis. Ou du moins, essaie de me tenir avec un seul bras. Smith est là haut, et il faut qu'on l'atteigne rapidement. Tu sais escalader les immeubles, non ?

- Quoi ? Moi ? Oui, je...je peux faire ça. Mais pas en te portant, alors grimpe sur mon dos, plutôt.

Sans se faire prier, Harper s'accrocha au dos de l'homme araignée.

- Prête ?

- Prête, souffla-t-elle.

Il s'élança à toute allure à travers le champ de bataille et contourna le bâtiment où se cachait Smith : ils ne pouvaient pas se permettre d'être surpris par Smith, ni par ses sbires. Lorsqu'il entama son ascension, Harper ne put s'empêcher de retenir son souffle. Elle garda les yeux ouverts, cependant, bien concentrée sur son objectif.

- Tu sais à quel étage il est ?

- Je l'ai vu à la fenêtre du dernier, répondit-elle.

Ni une, ni deux, les deux benjamins du groupe se retrouvèrent au dernier étage. Ils pénétrèrent dans un couloir et, dans un silence absolu, Peter suivit la jeune fille qui semblait savoir où elle allait. En réalité, elle priait pour ne pas se tromper. Elle s'arrêta devant une porte entrouverte et signala à Peter qu'elle avait trouvé. Ensemble, ils entrèrent dans la pièce et presque aussitôt, deux hommes fondirent sur eux. L'homme qui s'était emparé de Harper la plaqua au sol et la menotta immédiatement, la privant ainsi, à nouveau, de ses pouvoirs. Elle lui décocha un coup de pied alors qu'elle se trouvait à même le sol et chercha Spider Man du regard : il se battait comme il le pouvait avec le deuxième homme. Il réussit à le maîtriser et le cloua au sol. Lorsqu'il se retourna pour voler au secours de Harper, leur dernier adversaire l'arrêta d'un coup de poing. Peter se battit avec la force du désespoir : il ne voulait pas voir Harper souffrir comme en cet instant, avec ses poignets brûlés, torturés. Il ne voulait plus l'entendre hurler comme en cet instant. Il était sûr d'avoir pris le dessus et, maladroitement, il baissa sa garde. L'homme, sans crier gare, sortit un couteau qui écorcha son flanc. Il s'effondra au sol et, avec la main pressée sur sa blessure, il se traîna jusqu'à un mur. Sous le masque, il pleurait non pas de douleur mais de rage : il n'avait pas pu protéger Harper. Il avait échoué et maintenant il saignait sur le sol. Avec le peu de force qui lui restait, il lança sa toile sur l'homme qui se retrouva projeté contre le mur. Le choc fut si violent qu'il l'assomma sur le coup.