1* Le commencement d'une nouvelle vie

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Je suis suspendue dans les airs par la taille. Alors que certains de mes camarades peinent à trouver un semblant d'équilibre, moi je reste bien droite, le vent seul me faisant bouger doucement. Le dos droit, les fesses contractées et les jambes un peu fléchies, je me sens tout à fait à l'aise. Mes instructeurs me regardent, satisfaits. Du coin de l'œil, je peux voir que je ne suis pas la seule dans mon élément. Une jeune fille aux beaux cheveux noirs se tient tout aussi droite que moi, une expression indéchiffrable sur le visage. Un jeune homme aux cheveux blonds lui arrivant sous le menton est dans la même position, sauf que je peux lire dans ses yeux une peur palpable. Celle d'échouer. Pourtant, je sais qu'il n'échouera pas à cette épreuve. Il a l'équilibre dans le sang. Le talent naturel pour manœuvrer le 3D Manœuvre.

On entend une exclamation suivie aussitôt d'un bruit sourd. Je tourne la tête. Un jeune homme aux cheveux bruns vient littéralement de mordre la poussière. Ses grands yeux verts lancent des éclairs à ceux qui osent se moquer. Je le connais. Eren Jaeger. Il est grande gueule, mais passionné. On peut tout de suite voir dans son regard qu'il a déjà affronté l'enfer. Mais ici, cela ne suffit pas. Ici, il faut aussi savoir se battre contre soi-même.

Je m'appelle Lise. Comme la plupart des gens ici, j'ai quinze ans. Je suis assez petite, un mètre cinquante-quatre pour être exacte, et plutôt mince, quarante-neuf kilos, pour encore être précise. Je ne me plains pas de mon physique très banal qui me permet de passer inaperçue : peau pâle, cheveux bruns-roux m'arrivant aux épaules, yeux marron et air stoïque gravé sur le visage. Je ressemble à n'importe quelle autre fille ici. Même si je ne suis pas aussi jolie que cette fille aux cheveux noirs. Ou que cette fille aux cheveux blonds platine. Dans ce camp d'entraînement, elle ressemble à une déesse de la guerre. Je ne sais pas si c'est rassurant ou ridicule.

Nos instructeurs nous font descendre. On enlève les sangles accrochées à ma ceinture, et je laisse la place à une autre fille, de taille moyenne avec des cheveux bruns ramenés en queue de cheval. Je la connais aussi cette fille : Sacha. C'est un estomac ambulant. Sa seule raison de vivre est de manger. Elle est bizarre, mais drôle. Ou drôle mais bizarre, selon les points de vue.

Je me place au côté de Jaeger. Il a le nez en sang, mais le regard déterminé. Je n'avais jamais vu une personne garder une telle attitude après s'être fait humilié devant une bonne centaine de personnes.

L'entraînement est terminé, la nuit est tombée. L'exercice de cet après-midi a permis aux instructeurs de faire un premier tri. Je me trouve du bon côté de la barrière. Pour l'instant. Je mange mes pommes de terre en silence, n'ayant personne à qui parler. Tant mieux. Je n'aime pas parler pendant les repas. D'ailleurs, il semblerait que les gens qui soient à ma table pensent comme moi. Annie Leonhart. Reiner Braun. Et Bertold Hoover. Ces trois-là sont toujours ensemble, mais je les vois rarement se parler. A croire que certains ont une conception particulière de l'amitié ou de la camaraderie. Cependant, ils ont des capacités innées. Je sens qu'on entendra beaucoup parler d'eux plus tard.

Des éclats de voix retentissent et je me retourne. Impossible de ne pas reconnaître la personne qui crie : Eren Jaeger. Encore. On dirait qu'il a décidé de se donner en spectacle tous les soirs. Pourtant, même si je n'aime pas sa façon de faire, il possède un charisme qui le rend difficile à détester. Je ne sais pas si cela vient de la passion brûlant dans ses yeux verts, ou de son discours qui arrive toujours à en secouer plus d'un. Mais pour ce soir, je n'ai pas envie de suivre ce qu'il dit. Je me lève, débarrasse mon plateau, et file me coucher dans mon dortoir. Demain, une autre rude journée m'attend.

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Combat au corps-à-corps.

Ce n'est pas une matière où je vais exceller. Ma petite taille ne m'avantage pas. J'ai de bons réflexes pour éviter les coups, mais pas pour les donner. Et quand l'instructeur me met face à mon adversaire, je me dis que je suis définitivement fichue.

A choice with no regrets (Levi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant