37* Pari

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Je garde les yeux résolument rivés sur mon assiette à moitié pleine de légumes, le visage renfrogné. Je n'ai pas besoin de regarder Eren pour voir qu'il fait la même tête que moi. Mikasa et Armin nous fixent tour à tour, les sourcils froncés. Bien qu'ils meurent d'envie de demander ce qui se passe, aucun des deux ne va se risquer à poser la question qui est susceptible de faire éclater une dispute.

Je pousse un profond soupir. Évidemment, Eren a très mal réagit suite à me demande et nous avons tous les deux argués violemment. Depuis, nous ne nous parlons plus, chacun de nous campant sur ses positions.

Si ma dispute avec Eren avait été le seul hic, mon humeur n'aurait pas été aussi exécrable. Mais voilà, il se trouve que je suis convoquée dans le bureau d'Erwin, pour la deuxième fois en quelques jours. Et rien que cette convocation suffit à me rendre d'humeur plus massacrante.

Du coin de l'œil, je vois Levi et Hanji se lever. La jeune femme me fait de grands signes de bras, un sourire stupide aux lèvres. Je me lève à mon tour avant qu'elle ne crie mon prénom dans tout le réfectoire, prends mon plateau et le débarrasse avant de suivre mes supérieurs. Je fais un petit salut à Mikasa et Armin, Eren refusant de me regarder partir. J'ignore le fait que ça me blesse et sors du réfectoire.

Nous rejoignons Erwin à l'entrée des cachots. Je m'arrête, les sourcils froncés, mais ne pose aucune question, devinant que je n'aurais pas les réponses avant d'être arrivée là où on veut m'emmener. Avec un air renfrogné digne de Levi, je suis la petite troupe, silencieuse.

Ce n'est que lorsque nous arrivons devant une cellule renfermant Annie que je m'arrête, le cœur battant. J'hésite entre tourner les talons et hurler contre Erwin pour son idée stupide.

Je croise le regard froid d'Annie et renonce à agir. A la place, je la jauge aussi froidement qu'elle le fait, des bouffées de colère me submergeant de plus en plus à mesure que les secondes passent. Finalement, je me décide à parler.

-Bonjour, Annie. Tu as l'air bien installé, dis-moi.

La jeune fille émet un bruit bizarre, à mi-chemin entre le rire et le grognement. Elle est assise sur une chaise, les bras solidement liés derrière le dossier, les pieds attachés à ceux de la chaise, et fermement bâillonnée. Je prends un plaisir malsain à la voir dans la même position que moi il y a quelques semaines.

-Malgré nos efforts pour lui soutirer des informations, sa réponse reste toujours la même, explique Erwin, impassible. « Je ne parlerai qu'à Lise ».

J'hausse les sourcils, mi surprise mi soupçonneuse. Que cherche Annie ? Jusqu'ici, j'ai appris que le moindre de ses coups sont calculés, réfléchis.

-Oh ? fais-je, feignant un total étonnement. Vraiment ? Je suis touchée. Je ne savais pas que nous étions si proches.

La jeune fille me rend mon regard noir et je croise les bras. Je sens que m'amener ici n'était pas une bonne idée : je suis prête à lui sauter au cou, à lui arracher les yeux et à lui rendre la monnaie de sa pièce avec quelques intérêts. Je respire profondément, intimant à ma colère de se calmer. Je sais que tout le monde m'observe, particulièrement Hanji qui s'attend à ce que je m'effondre sans prévenir.

-Très bien, soupiré-je une fois prête. Je t'écoute.

Un garde caché dans l'ombre enlève le morceau de fer qui empêche Annie de parler. La jeune fille se lèche les lèvres, sans cesser de me fixer, et enfin me décroche un sourire qui pue l'hypocrisie à plein nez.

-Tu as l'air d'aller mieux, Lise.

-Ce n'est pas grâce à toi, répliqué-je, acide.

Annie baisse la tête, son sourire s'agrandissant, puis reporte son attention sur moi.

A choice with no regrets (Levi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant