ADDICTION

Chapitre 3

Il verrouilla la porte, puis alluma la vieille lumière ce qui fut un très mauvais choix avec tout le bruit qu'elle faisait. Le jeune homme la ferma avant de cligner plusieurs fois les yeux de fatigue et ôter ses vêtements un à un les laissant par terre. Alec rentra dans la douche et ouvrit l'eau. Au contact du liquide glaciale sur sa peau, il grimaça, mais c'était ce qu'il préférait. Son corps s'habitua peu à peu frissonnant quelques fois. Ses fins doigts se refermèrent sur la bouteille de shampoing alors que l'eau glaciale coulait sur son visage et poursuivait son trajet le long de son cou, sa colonne vertébrale et en à finir à ses pieds. Il se lava les cheveux et se savonna tout le corps en silence admirant discrètement le simple son successif du jet d'eau sur sa peau. L'éponge glissa sur son épiderme dans un simple geste délicat, mais quand vint ses bras, il dut se mordre la lèvre quand le savon rencontra ses plaies récentes. Un goût métallique remplit sa bouche, mais il savait que ce n'était pas la plus pire douleur qu'il avait subi.

Après quelques minutes, le noiraud sortit de la douche et enroula son corps d'une vieille serviette blanche usée. Il se dirigea vers sa chambre où il verrouilla la porte et vérifia deux fois qu'elle ne pouvait pas s'ouvrir. Alec ouvrit les tiroirs de sa commode qui était le seul meuble dans cette pièce en plus de son lit et prit un simple chandail noir ainsi qu'un vieux jogging gris un peu trop petit qu'il avait acheté dans une friperie, puis les enfila. Ensuite, il alla se coucher sur son lit où il sentait les ressorts dans son dos et prit la boîte de craquelin presque vide et un jus qui signifiait son seul repas de la journée. C'était cela aussi sa routine, manger caché dans sa chambre à chaque soir. Parfois, il arrivait qu'il ne mangeait même pas de la journée soit quand son père restait à la maison fumant ses clopes et buvant toujours autant d'alcool soit quand il se sentait trop épuisé.

En mangeant son biscuit de fromage sec qui était très loin de nourrir sa faim, l'image de ce qu'il avait vu dans le brouillard lui revint en tête. Le jeune homme regarda son oreiller en essayant de penser à d'autres choses, mais l'image aussi sale persistait toujours autant dans son esprit comme une sale tache ne voulant guère disparaître.. La seule chose qu'Alec savait maintenant, c'était qu'il ne dormirait pas du restant de la nuit.

***

Le jeune homme arrivait toujours très tôt au lycée peu importe la température. À sept heures piles, quand les portes ouvraient, il était déjà là à attendre tapi dans l'ombre de l'entrée. Le concierge habituel, des lunettes carrés sur le bout d'un nez boutonneux, le salua d'un hochement de tête et Alec sourit faiblement. Seulement par politesse il faisait cela, sinon il aurait bien ignoré ce vieux monsieur trapu et ridé avant de poursuivre son chemin. Ensuite, le noiraud allait toujours à son casier profitant du fait d'être seul dans les couloirs pour prendre ses livres des premiers cours dans la matinée avant de s'enfuir comme toujours dans la bibliothèque. Cependant, aujourd'hui et le reste de sa dernière année d'étude serait différente. Il n'irait plus jamais à la librairie pour ne plus voir ce Magnus Bane et avoir ce souvenir embarrassant lui revenir en mémoire . Juste à penser à sa mésaventure de la veille, Alec le maudit dans sa tête.

Alors, le jeune homme, seulement parce que son premier cours du matin était anglais, se dirigea vers la salle de classe de son enseignant, Ragnor Fell sacahant très bien que ce dernier s'y trouverait et serait le seul à le laisser entrer. Il arriva devant la porte et toqua trois coups secs et rapides sur le bois beige nerveusement. Son professeur lui ouvrit la porte et il parut surpris de voir son étudiant de si tôt devant sa classe. Alec eut un peu honte quand il réalisa que M.Fell l'analysait derrière ses lunettes.

—  Vous savez que nous avons cours dans une heure mon cher? demanda-t-il en croisant ses bras et s'accotant sur le cadre de la porte.

Le jeune homme hocha rapidement la tête.

— Tout va bien M.Lightwood? ajouta son professeur en réajustant ses lunettes sur son nez.

Alec cligna des yeux plusieurs fois. Évidemment, il avait oublié de réfléchir à une raison bien logique de sa présence ici. Que pouvait-il dire comme mensonge?

— Euh, je, et bien, j'aimerais avoir des précisions sur vos critères d'évaluation sur la recherche littéraire que nous avons à faire, annonça le plus rapidement possible Alec.

Il détestait trop parler.

— Ah oui? Avez-vous oubliez que la date de la remise de ce travail est ce matin? Vous pouvez entrer Alec, mais sachez que j'attends un autre élève qui a de la difficulté dans mes cours, avertit l'enseignant.

Alec s'installa à un bureau, celui qu'il prenait toujours, au fond de la salle de classe et dans l'ombre. Il sortit ses choses, son livre d'anglais ainsi que son cahier de notes dont il ne faisait que gribouiller à l'intérieur et son coffre à crayon. Transcrire les notes, ça l'ennuyait. Il retenait par l'écoute seulement.

 — Pouvez-vous me dire ce que vous avez mal compris dans mes consignes? demanda Ragnor Fell de son bureau, les bras croisés.

—  En fait, j'aimerais que vous lisez ma recherche, répondit Alec de sa voix rauque.

Son professeur lui fit signe de venir proche de son bureau alors que le noiraud lui tendit sa dissertation. Ses yeux était cernés par la fatigue d'une nuit qu'il avait à peine dormi fixèrent pendant de longues minutes le petit trou qui traversait le bureau de son enseignant. Alec pensait de n'importe quoi allant à sa vie de merde à une citation qu'il avait lu dans un vieux bouquin à la bibliothèque, puis finit par songer comment ce trou s'était retrouvé dans le bois.

— Je dois dire Alec que votre recherche sur Louisa May Alcott est très bien structurée autant que les mots bien choisis et bien propres. Je ne vois même pas pourquoi vous êtes ici mon cher. Vous pouvez rester dans la classe si vous le voulez, proposa Ragnor Fell. Mais, je vous le répète, c'est parfait!

Alec retourna s'asseoir à son bureau au fond et croisa ses bras pour y poser sa tête dans la position du nuage comme on le disait si bien à la petite école. Le temps passait et il aurait très bien pu s'endormir aussi, mais au contraire, l'arrivée de l'élève le sortit de sa rêverie quand Ragnor annonça:

- Et bien le bonjour M.Bane. Prenez place aux côtes de votre compagnon de classe s'il vous plait, spécifia M.Fell au nouveau arrivant en souriant. 

corrigé le 2020/07/07

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HOLÀ à tous!
J'espère que vous allez bien. Je vous rappelle encore que si vous vivez quelque chose de semblable à Alec ou que vous connaissez quelqu'un qui semble souffrir, je vous encourage à parler et à lui parler.

Je suis sûre que vous devez vous poser des questions par rapport de ce qu'Alec a vu dans le brouillard, mais je ne peux rien vous dire. Vous allez le voir dans les chapitres prochains alors vous êtes libres d'imaginer ce que vous voulez.

À partir du chapitre 4, Magnus sera plus présent et je ne peux rien dire d'autres.

N'oubliez pas de voter et commenter, ça me ferait vraiment plaisir, vous ne savez pas la tonne d'efforts que je mets à écrire cette histoire.

Je vous aime,
-Camille