Chapitre 3

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Alec marchait seul sur le bord d'une route vide en pleine forêt éloignée de tout. Ses pieds le guidaient vers une destination qui lui était complètement inconnue. Ses yeux azurs se baladaient sur ce paysage rustique qui lui procurait calme et relaxation. Des arbres ayant des feuilles de toutes les couleurs possibles se trouvaient autour de lui dansant par la mélodie du vent alors que de multiples sapins de toutes hauteurs restaient un peu plus téméraire. La simple mélodie du vent frappant amicalement ces végétaux ôta tout ce qui tracassait ce jeune dans sa tête tel si lui aussi participait à cette danse. Il apprécia même la sensation des rayons du soleil sur sa fine peau blanche alors qu'à l'habitude, il détestait cela.

Il huma l'air frais et heureux de se sentir enfin libre, si libre. Le chant des oiseaux le berçait doucement et il bougea ses bras dans l'air innocent. Ses doigts suivirent la chorégraphie doucement, chacun bougeant l'un après l'autre, alors qu'à sa grande surprise, Alec remarqua que ses bras, sa peau était intacte, douce. Aucune cicatrice, aucune plaie n'y apparaissaient, non sa peau était d'une beauté délicate. Le noiraud fronça les sourcils sachant pertinemment que ses bras ne ressemblaient pas à cela, non. À l'habitude, ils démontraient sa douleur, sa folie et son épuisement cachés par des cicatrices dessinées sur sa peau. Le jeune homme ne comprenait plus rien et regardait derrière lui ne reconnaissant plus l'endroit où il était. Le brouillard lui percuta le visage brusquement humidifiant sa peau, ses cheveux noirs et ses vêtements blancs. Des frissons parcoururent chaque partie de son épiderme et son cœur commença à battre beaucoup plus rapidement. Il avait l'impression d'être perdu, si perdu à travers cette brume. Alec commença même à trembler quand il débuta à discerner ce qu'il y avait entre les griffes de ce brouillard épais...

Alexander se réveilla en sursaut sur son vieux matelas, effrayé et paniqué. En réalité, ces deux mots ne décrivaient point ses plus profonds sentiments. Son visage, sa peau était imbibée d'une sueur froide, les couvertures de son lit avaient été jetées de son lit pour se retrouver par terre dans un tas grossier et son corps tremblait tellement la panique l'affectait. La simple étincelle dans ses yeux, étincelle qui rendait l'azur plus foncé, plus ombrageux, décrivait sa stupéfaction, mais bien rapidement, elle laissa place à la peur. Une peur affreuse, une peur de ce qu'il avait vu à travers ce brouillard et juste à y penser, son cœur s'emballa à une vitesse folle. Il passa sa main glacée et tremblotante dans son visage pour changer ses terribles pensées, mais elles restèrent dans son esprit toujours aussi brutes. Le jeune homme regarda l'heure sur son vieux cadran rouillé et les chiffres illuminés d'un rouge douteux lui annoncèrent: minuit et dix-sept. Et Alec soupira se rendant compte qu'il avait à peine dormi trois heures. Pourquoi le temps ne pouvait pas avancer plus vite? Non, il fallait que son esprit garde une image affreuse dans sa tête. Cependant, malgré cette question philosophique, il savait qu'à cette heure, son père n'était jamais présent. Jeune, vers l'âge de onze ans, le petit Alec s'en était rendu compte et il avait établi que son père devait partir dans les bars pendant de bonnes heures à chaque soir. C'était donc à ces moments qu'il en profitait pour sortir de son trou et prendre à manger ainsi qu'à se toiletter.

Il posa donc ses pieds sur le parquet de sa chambre qui craqua avant de se lever précipitamment et de se diriger vers la porte qui lui servait de protection contre son paternel depuis longtemps. Alec la déverrouilla, mais posa tout de même son oreille, par habitude, pour savoir si son père était véritablement parti s'amuser. Un pas à la fois, il s'arrêtait pour guetter le moindre bruit, son cœur trahissant sa présence tellement il battait fortement dans sa cage thoracique. Anxieux, il arriva dans la cuisine qui était éclairée seulement par les reflets des lampadaires, à l'extérieur, dans la rue. Jeune, l'endroit lui faisait peur et cette odeur de fumée toujours aussi présente le répugnait. L'homme aux yeux bleus se dirigea silencieusement vers une armoire alors que ses pieds frappèrent un objet qu'il comprit être une énième bouteille de bière. Il jura même en voyant la marque sur le verre brun avec la lueur étrange issue du seul éclairage. L'appartement devait être dans un état ignoble, c'était une évidence, mais c'était son père, à son père de s'en occuper, pas lui. Du plus vite qu'il le pouvait, Alec prit quelques trucs pour manger avant de revenir les cacher dans sa chambre, puis il se dépêcha d'aller dans la salle de bain.

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