[Mozalieri] The Children Are Unsecure

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Hey ! Voilà le texte sur lequel je travaillais depuis un moment déjà. Du mozalieri, encore, parce qu'on en a jamais trop !

Antonio Salieri était celui qu’on oubliait facilement dans un groupe. Le chanteur, le guitariste, le claviste, on parlait souvent d’eux, voire même du batteur, mais le bassiste était régulièrement rejeté dans le coin sombre de la scène et de la renommée du groupe. Il faisait partit de la bande punk rock The Children Are Unsecure, composé également de James, le chanteur, de Reed, le guitariste, et de l’un de ses meilleurs amis et également ex Lorenzo Da Ponte à la batterie. Les deux hommes se trouvaient d’ailleurs dans la chambre du premier, la veille d’un concert qu’ils devaient donner dans l’un des plus grands bars de la ville. Lorenzo avait sa tête sur l’épaule de son ami et caressait distraitement sa cuisse malgré les protestations d’Antonio.
« Lo, s’il te plaît… soupira-t-il. Arrête…
-Oh, allez, je sais que tu es stressé, je veux juste te détendre… sourit le susnommé en faisant les yeux doux. »
Sa main continua ses caresses, plus appuyées maintenant. Antonio ne se sépara pas. Il évitait simplement le regard de son collègue comme à chaque fois qu’il voulait coucher avec lui. Ils n’étaient plus ensembles, et pourtant quand ils se retrouvaient seuls, dans une chambre, ils finissaient presqu’à chaque fois nus l’un contre l’autre. C’était pour cela que le bassiste évitait le regard de son ami : il culpabilisait toujours de revenir vers lui. Et il se laissa encore faire lorsque la main de Lorenzo approcha dangereusement de sa partie basse, répondant finalement lorsque des lèvres mordirent la peau de son cou. Dans les minutes qui suivirent, des vêtements volèrent sous les gémissements et les mouvements obscènes des deux hommes.

La chaleur était doucement retombée en milieu de soirée, en même temps que le soleil disparaissait derrière les immeubles de la ville. Antonio et Lorenzo étaient restés serrés l’un contre l’autre dans le lit du premier, qui avait d’ailleurs fermé les yeux. Lorenzo caressait ses épaules, appréciant sentir sa peau sous ses doigts – bien qu’il ne se l’avouait pas.
« Antonio.
-Mmh ?
-Pourquoi t’as aussi peur ? demanda-t-il. »
Antonio se redressa et haussa un sourcil.
« Peur de quoi ?
-Le concert, demain. Je vois bien que tu le redoutes, précisa Lorenzo. »
Son collègue soupira et se laissa retomber.
« N’importe quoi, lança-t-il.
-C’est parce que Off the Earth fait notre première partie, c’est ça ? devina le batteur.
-Tu racontes des conneries encore une fois Lo, souffla Antonio.
-C’est faux, je dis toujours la vérité, se défendit ledit Lo. »
Antonio leva les yeux au ciel.
« Tu parles souvent d’eux, reprit Lo. On l’a tous remarqué dans le groupe. Enfin, tu parles particulièrement de leur compositeur de génie et chanteur… Comment il s’appelle déjà ? Wolfgang ?
-La ferme. »
Lorenzo imita la masturbation en gémissant le nom du chanteur de l’autre groupe, comme s’il était Antonio. Ce dernier le poussa.
« Arrête Lorenzo, c’est très immature de ta part. »
Il continua malgré tout et mima ensuite la fellation. Il se prit un oreiller dans la face.
« Ta gueule Lo !
-Oh, allez, je sais que t’es totalement amoureux de lui ! s’exclama le batteur.
-Et qu’est-ce que ça peut te foutre ? s’énerva son amant. »
Son interlocuteur se colla à lui.
« Il est mignon, et puis il est pas hétéro non plus, tu as de la chance ! rit-il.
-Comment le sais-tu ? s’étonna Antonio.
-C’est marqué partout dans la presse. »
Le bassiste haussa les épaules et serra un peu plus fort son amant contre lui.

La foule s’amoncelait devant la scène du Seven Country Force, le bar où jouait The Children Are Unsecure. Les instruments du groupe Off The Earth, leur première partie, se trouvaient déjà sur scène. Antonio se trouvait dans les loges, petites, qu’ils devaient partager avec l’autre groupe. Lorsque Wolfgang entra – en retard – au bras d’une femme, Lorenzo lui lança un regard mi-désolé mi-amusé en le voyant rougir. Il détourna les yeux de l’exubérant personnage.
« Salut tout le monde ! salua ce dernier joyeusement, serrant la taille de sa conquête. Ça vous dérange si elle reste un peu avant le début du show ? »
Tout le monde répondit non, sauf un.
« Si. Les fans n’ont pas à venir dans les loges avant le spectacle, lança froidement le bassiste de TCAU. »
Wolfgang lui jeta un regard désabusé puis leva les yeux au ciel. L’ignorant, il vint s’asseoir tout de même juste à côté de lui, faisant s’asseoir ensuite la jeune femme sur ses genoux. L’italien se replia sur lui-même. Lorenzo les regarda tous les deux avec un petit sourire. Il remarqua particulièrement les légers regards de l’autrichien qui glissaient vers son ami. Il se pencha sur son collègue et murmura au creux de son oreille :
« Tu veux un peu d’aide ?
-Pourquoi ?
-Pour le rendre un peu jaloux. »
Il leva les yeux au ciel.
« Jaloux de quoi, Lo ? »
Le susnommé ne répondit pas et embrassa plutôt son amant. Les gens autour leur lancèrent des regards étonnés, même les membres de leur groupe qui n’avaient pas l’habitude de si peu de pudeur entre ces deux-là. Antonio, lui, se figea. Il n’aimait pas l’idée que des inconnus le voient embrasser un homme, mais il ne voulait pas repousser Lorenzo, alors il ne fit rien. Celui-ci cessa finalement et revint à son oreille.
« Maintenant t’as attiré son attention, don juan, se moqua-t-il. »
Il tourna la tête vers le chanteur de l’autre groupe qui les fixait étrangement. En le remarquant, le bassiste punk rougit et se tourna pour lui faire dos. La jeune femme fut chassée et rapidement, le show commença.

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