Chapitre XLI

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- AME -


A peine avons nous franchis la porte d'entrée que Dra s'écoulent contre le battant en bois. Les yeux fermés et le visage crispé, il respire bruyamment. C'est à ce moment que je remarque qu'il sue à grosses gouttes. Paniquée, je m'approche et m'accroupis à ses côtés. Je repousse ses cheveux et pose délicatement ma main contre son front.


— Mon dieu, Dra ! Tu es brullant, m'exclamé-je.

— Ça va passer... Laisse-moi quelques secondes et je monterais m'allonger dans ma chambre, dit-il en grimaçant.

— Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu es en manque de sang ? m'inquiété-je.

— L'eau, souffle-t-il.

— Quoi ?


Je mets quelques secondes avant de percuter. Mais oui, quelle idiote ! Le seau d'eau que nous a jeté la vieille dame. Le pauvre en subi le contre coup. Il a tellement dû prendre sur lui pour ne rien laisser paraître jusqu'à présent.


— Je vais t'aider, appuies-toi sur moi.


Je passe un bras sous son épaule et l'aide à se relever. Et bien, c'est qu'il pèse lourd le bougre ! Anne déboule dans le couloir quelques secondes plus tard.


— Oh mon dieu ! Que s'est-il passé ?! demande-t-elle en posant sa main contre sa bouche.

— Il a reçu de l'eau dans le visage, indiqué-je.

— Comment est-ce arrivé ?

— Euh... dis-je en rougissant.

— On s'en fou de comment ça s'est produit, ronchonne Dracula. J'ai besoin de me reposer, c'est tout ce qu'il a à savoir.

— Il faut vous reposer. Amé, aide moi à le monter dans sa chambre.


Dracula est allongé au chaud, sous ses draps. Anne s'occupe de lui faire un porridge à la cuisine tandis que je veille sur lui. J'enroule avec précaution une poche de glace dans une petite serviette. Je la pose ensuite délicatement sur son front bouillant. J'approche ma main et effleure doucement les pourtours de son visage du bout des doigts. Je n'aime pas le voir dans cet état, souffrant. Un petit gémissement s'échappe de sa bouche tandis qu'il grimace de douleur.


— Ça va aller, Dra, dis-je bêtement.


Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Je me sens impuissante et c'est affreusement frustrant. Je suis assise là, sur une chaise à côté de son lit à le regarder gémir. J'aimerais avoir un médicament magique qui le guérisse en quelques secondes, mais malheureusement, il n'existe pas. Car Dracula n'est pas humain, la douleur qu'il éprouve est dû à sa condition de vampire et son problème avec l'eau. Il ne pouvait pas être intolérant au gluten comme certains d'entre nous ? Non, lui, il a trouvé un truc bien embêtant. Nous ne pourrons jamais aller à la piscine ou à la mer en amoureux.


Je remets en place la serviette qui est sur le point de tomber. Anne arrive quelques secondes plus tard, chargé d'un plateau qu'elle dépose sur le deuxième chevet.


— Il le mangera quand il sera réveillé. Il ne va pas mourir, t'inquiète pas. Va te reposer aussi un peu Amé.

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