Chapitre XXXIV

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- DRACULA - 


Iris fait la moue et croise les bras. Ça y est, le bébé boude et le fait savoir à tout le monde en émettant un petit "Hum". Amé dévisage sa jumelle quelques instants. Elle doit se dire qu'elle a eu de la chance, si elle n'avait pas été abandonnée à la naissance, elle aurait pu finir comme sa sœur. C'est-à-dire avoir beaucoup de qualités telles que: égoïste, capricieuse, boudeuse, imbue de sa personne, malpoli et j'en passe. Je n'ai pas assez de mes dix doigts pour tout énumérer.


— Je pensais que tu m'aimais... se plaint la jeune fille.

— Bien sûr que je t'aime, la rassure sa mère. N'interprète pas mal mes paroles.

Iris esquisse un petit sourire et Madame Blanchard l'imite avant de reporter son attention sur Amé.


—Tu as été très courageuse Améthyste pour venir nous rencontrer après autant d'années. Je suis ravie d'avoir pu te retrouver et je regrette de ne pas en avoir fait autant pour te retrouver. J'aurai dû être la personne qui frappe à ta porte et non l'inverse. J'aimerais qu'on se revoie de temps en temps, commence-t-elle avant de faire une pause pour analyser la réaction d'Amé.


Cette dernière semble surprise par la requête de sa mère et moi aussi. Je ne sais pas quoi en penser. Est-ce une bonne idée pour elle de renouer avec sa famille biologique ? Ne va-t-elle pas être encore déçue d'eux ? J'aimerais qu'elle évite de fréquenter la porte de prison qu'est son père et sa peste de jumelle. Ces gens-là ne lui apporteront rien dans la vie. Mais c'est à Amé de décider, ce sont ses choix.


— Je sais que c'est culotté de ma part de te demander ça, mais je prends le risque de le faire quand même. Je voudrais vraiment apprendre à connaître la jeune femme qu'est devenue ma fille. Si tu souhaites couper tout contact une fois sortie de cette maison, je respecterais ton choix. Je ne te forcerais à rien Amé, la rassure-t-elle.

— J'avoue que je ne m'attendais pas à ça. Je ne sais pas quoi dire, chuchote Amé.

— Tu n'es pas obligé de répondre maintenant. Prends ton temps. Digère cette rencontre et les informations que tu as eues. Je n'ai pas vu ma fille pendant vingt ans, je peux encore attendre pour la revoir à nouveau, sourit-elle. J'attendrais que tu sois prête, et si tu ne t'en sens pas capable, je ferais avec tout en te souhaitant beaucoup de bonheur dans ta vie.


Iris lève les yeux au ciel, elle n'est pas très enchantée des mots qui sortent de la bouche de sa mère. Amé remarque le petit manège de sa sœur et cela semble l'agacer. Je crois que sa patience à atteint ses limites.


— Tu as un problème Iris ? sourit-elle.


Cette dernière dévisage sa jumelle avec un air outrée. Elle ne s'attendait pas à ce que sa sœur lui adresse la parole. Ses yeux s'assombrissent avant de lancer un regard noir à Amé.


— Ta naissance est un problème, crache Iris.

— Iris, gronde simultanément ses parents.

— Tu sais ce qu'on dit ? La méchanceté et la bêtise humaine sont des armes redoutables que les faibles d'esprit utilisent pour se sentir supérieurs, répond Amé en souriant.

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