[Commandes ouvertes] One Shots ×TLOZ×

27 - Zelda x Link (Botw)

Un jeune homme aux cheveux châtains traversait d'un pas hâté les couloirs labyrinthiques du château d'Hyrule. Il ne se sentait pas à tout à fait dans son élément sous les riches lustres aux bras chargés de bougies, observé par les portraits de nobles accrochés aux murs blancs comme neige.

Lorsqu'il arriva finalement devant l'entrée des appartements de la Princesse Zelda, il se tint droit comme un piquet, indécis. Il resta bête, le bras tendu, à mi-chemin pour toquer à la porte. Le Chevalier Servant fut hésitant: n'était-ce pas trop impoli de déranger la fille du roi en toquant directement à sa chambre ?

Il sortit sa vieille montre à gousset de sa poche et vérifia une énième fois l'heure. Oui, il était bel et bien midi moins le quart. Zelda et lui avaient rendez-vous à 11 heures précises à la fontaine de l'Autel. Elle qui l'avait prié d'être ponctuel, un jour en arrière, l'avait fait poireauter pendant une bonne demi-heure.

Link s'autorisa un petit sourire en se rendant compte de l'ironie de la situation. Il frappa trois coups rapides. Pas de réponse. Il réitéra l'opération, un peu plus fort cette fois-ci.

Silence total.

Il envisagea alors d'entrer pour vérifier s'il n'était pas arrivé malheur à la Princesse durant son sommeil. Ses joues se réchauffèrent et sa main se crispa sur la poignée quand il se rendit compte qu'il s'apprêtait à mettre les pieds dans la chambre de Zelda. Il ne pouvait pas s'empêcher de rougir en y pensant.

Link déglutit et ouvrit lentement la porte, sur ses gardes, pénétrant dans la spacieuse et mystérieuse salle. Il balaya des yeux la fameuse pièce, plus désordonnée qu'il ne l'aurait imaginée.

«Alors, ce n'était pas une rumeur, se dit le jeune Prodige en enjambant une pile de livres négligemment délaissée sur le sol, les appartements de Zelda sont véritablement interdits d'accès à tous, y compris serviteurs.»

Il faillit trébucher sur un panier en osier dans lequel des vêtements étaient fourrés à la va-vite, comme avec une hargne impulsive. Sans surprise, Link reconnut la majestueuse robe de cérémonie qu'elle portait lors des grands événements.

Zelda lui avait confié qu'elle la détestait de tout son cœur. Car dans cette tenue cousue sur mesure, elle ne se sentait plus elle-même. Lorsqu'elle marchait dans ces jupons-là, elle devait être la Princesse d'Hyrule, un idéal pour le peuple. Cela lui glaçait le sang, le rôle qu'elle était supposée endosser depuis ses jeunes années s'avérait bien plus ardu à assumer qu'il n'y paraissait.

La jeune femme avait du mal à tenir le coup. Cette course contre la montre effrénée pour maîtriser ses pouvoirs était trop difficile pour elle. Sa grand-mère, sa mère, toutes deux avaient également parcouru ce chemin, avec brio et persévérance. Elle se demandait ce qui n'allait pas chez elle.

Une semaine plus tôt, Zelda avait fondu en larmes dans les bras de son chevalier servant, peu après une rencontre inattendue avec le Roi d'Hyrule. Ce qu'il avait dit à la Princesse ce jour-ci la blessa profondément.

Il lui avait rappelé sèchement à quel point il était déçu de sa non-évolution, l'humiliant devant le Héros d'Hyrule. Lorsqu'il cessa ses reproches, il lui défendit de poursuivre ses recherches sur les vestiges de la technologie sheikah, la seule chose pour laquelle elle se savait utile. Les larmes aux yeux, la Princesse abandonna et opina du chef silencieusement.

Ce souvenir serra le cœur de Link. Le visage de Zelda, ses yeux débordants de tristesse et sa respiration saccadée...

Il aperçut une tête blonde affalée contre son bureau, sur un cahier ouvert, une plume d'oie tenant encore dans le creux de sa main. Les charmantes boucles de la Princesse ondulaient sur son plan de travail plus dérangé que le reste de sa chambre. Elle respirait calmement, son sommeil paraissait particulièrement profond.