_ Fais moi à manger, dicta t-il.

Je m'étais dilaté la rate à l'écoute de ses mots, il voulait retourner aux urgences ? Je suis une catastrophe en cuisine, la preuve j'ai même du mal à faire cuire des pâtes ! Des pâtes bon sang ! Tout ce que je me contentais de faire jusqu'à maintenant c'est de faire chauffer des plats au micro-ondes ou de commander chez un traiteur.

_ Mais enfin Jake, tu sais mieux que personne que je suis une plaie dans ce domaine. Tu ne te souviens pas de la dinde du Tanksgiving il y a deux ans ? Tu as failli t'intoxiquer !

Enfant j'étais un vrai tomboy je haïssais les fourneaux, mais j'étais toujours la première à table. Ma mère essayais de m'y convaincre en vain mais je préférais largement aider mon père dans le garage. Et puis je trouve dégradant cette image de femme au foyer contraintes à préparer des plats à son homme jusqu'à la fin de ses jours, c'est pas mon rôle ça...

_ C'est l'occasion de te racheter ! Tu vois ces livres de cuisine, indiqua t-il en pointant du doigt l'une des étagères, ils sont spécialement conçu pour les gens comme toi, les Donald Duck des fourneaux.

_ Et... Pourquoi ne le ferais-tu toi même ? demandais-je.

_ Mais voyons j'ai risqué la mort et...

_ Oh non ! coupais-je. Ne t'en sert pas comme un justificatif ! Et puisqu'on en parle, pourrais tu m'expliquais à quoi te sert un deuxième téléphone ? interrogeais-je.

Il passa sa main sur sa nuque avant de se frotter le crâne.

_ De quoi tu parle ? répondis t-il faussement étonné.

_ Arrête ton cinéma je t'en pris ! Tu toi même sortis de ta bouche.

_ Je ne vois pas absolument de quoi tu parle et je...

_ Ne mens pas ! Tu as de la veine que je n'ai rien trouvé dans tes affaires ! hurlais-je.

Il se leva brusquement et s'avança l'impression d'être très en rogne et intrigué à la fois. Son visage était crispé et ses poings raffermis.

_ Tu as fouillé dans mes affaires ? répéta t-il.

_ Oui espèce de menteur ! vociférais-je.

En l'espace de quelques secondes sa paume fouetta violemment ma joue, un soufflet comme dirait Corneille. J'avais reçu une gifle. Jake avait osé levé la main sur moi pour la toute première fois.

*******

Voilà une demi-heure que je m'étais enfermé dans le garde-manger craignant d'en ressortir. Jake cogner avec fureur sur la porte me suppliant de le pardonner et de revenir.

Je m'étais recroquevillée sur moi-même et faisait la sourde oreille face à ses excuses. Tout ce qui n'importait là maintenant, c'est ce geste de pur misogyne qu'il avait tenu envers moi. Ce n'est pas la claque en elle même qui me terrifiait c'est lui, comment avait-il pu ? Lui qui auparavant n'aurait jamais fais de mal à une mouche. Qui est cet homme derrière la porte ?

_ Anna, je t'en supplie ouvre cette porte ! Je suis sincèrement désolé...

Je me releva et tel une lionne prêt à déchiqueter sa proie de ses crocs aiguisés et rugi :

_ J'ouvrirais cette porte une fois que tu seras calmé !!

_ Comme tu voudras ! répliqua t-il, de toute façon j'ai un rendez-vous professionnel très important, je m'en vais !

_ Bon débarras ! m'égosillais-je.

Le bruit de ses pas résonnaient et s'éloignaient peu à peu. J'attendis un instant, un claquement de porte retentit su d'un bruit de moteur. La voie était libre.

Je déverrouilla le loquet de la porte et sorti en catimini de la pièce. Immédiatement je pensa à prendre mes affaires et à m'en aller mais après réflexion l'idée me parut stupide. Il me traquerait et me retrouverait ce qui accroit le danger.

Et puis je ne pourrais pas découvrir ce qu'il cachait, c'est plus fort que moi, il le faut.

Brusquement mes orteils heurtèrent un objet, une montre Cartier en cuire ornée de diamants pour être exact. Evidemment je pensa qu'elle appartenait à Jake mais je me souvenais aussitôt qu'il ne portait jamais de cuire autour de son poignet, ça lui provoquait des plaques rouges démangeantes, une sorte d'allergie. Il s'en plaignait souvent et maudissait les montres en cuire, impossible qu'elle lui appartienne. Alors qui pouvait en être le propriétaire ? Un homme qui l'aurais récemment perdu, qui aurait été ici et... Zut.

*******

_ Anna ? interpella Lucas.

Dressée devant la porte de son loft, je plongea ma main dans mon sac pour en ressortir la montre.

_ Elle t'appartient ? demandais-je froidement.

Il la reluqua un moment puis secoua sa tête. Sa chemise à moitié déboutonner et sa braguette ouverte étaient suspectes. Je reconnaissais cette air faussement réjoui et embarrassée à la foie, il y avait une femme à l'intérieur et pas n'importe laquelle.

_ Non, elle n'est pas à moi, confirma t-il.

Sa réponse me heurta presque, si elle n'était pas à lui à qui pouvait bien t-elle être ?

_ Tu en ai sûr ? insistais-je intriguée.

_ Mais voyons, je m'en souviendrais si elle était à moi.

_ Très bien, concluais-je.

Etrangement il donnait l'impression de fuir mon regard, apparemment ma présence le gênais, heureusement pour lui je n'allais pas durer.

_ Qu'as-tu ta sur joue ? repris t-il.

Et toi pourquoi t'es tu rhabillé à l'arrache ? Tu penses que je suis dupe ? Je connais très bien ce comportement...

_ Je me suis brulé avec... Un fer à lisser, mentais-je.

_ Ah, sois prudente la prochaine fois... Heu... C'est pas contre toi mais je suis un peu occupé là, tu pourrais repasser plus tard, dit-il en jetant un coup d'oeil à l'arrière de son épaule.

Il a vraiment du toupet celui-là ! Comment peut-il me faire ça ? Après tout ce qui c'est passé la veille... Moi-même, la séductrice indifférente aux sentiments des autres je n'aurais jamais fais un coup bas pareil, pas à lui en tous cas.

_ Amuse-toi bien.

_ Pardon ?!

_ Prends moi pour une idiote tant que tu y es. Tu saute la première venue, c'est comme ça que tu fonctionne non ? déclarais-je en haussant la voix.

_ Écoute c'est pas ce que tu crois... C'est que...

_ Épargne-moi tes explications abracadabrantes s'il te plait, c'est ton droit après tout. C'est moi le dindon de la farce dans cette histoire, déclarais-je en ricanant. Comment ai-je pu me faire aussi facilement berner par un type comme toi ? Mon chère Lucas, sache que tu vas le payer très cher, menaçais-je. Ah oui au fait, n'attrape pas des morpions ça serait quand même dommage d'en refiler aux autres, hurlais-je en tournant les talons.

******

« Calme toi » me répétais-je, j'hésitais à démarrer le moteur. J'étais bien trop furieuse pour conduire. Ça n'étais pas de la déception ou de la tristesses que je ressentait c'était de la haine. Mon portable affichait un messages d'un numéro inconnu.

« Hola Señorita, j'organise un bal masqué. Tu vois ce genre de truc débile hyper chiant où on sert du vin hors de prix, tout le monde rit d'eux même et on parle avec un ton ridicule ? Bah voilà, tu y es conviée. J'ai à te présenter à des amis (je sens qu'il vont t'adorer). Et surtout viens accompagné, je te donnerai le lieu et la date prochainement. xoxo

Captain Flynn.

Ps : Ne me demande pas comment j'ai eu ton numéro, tu risques de péter un câblé si tu l'apprends.»

ANNAWhere stories live. Discover now